Therese
35 4222.
box 6/2
M. essseseseene
W
Araus Sulse et International de ia Presse 3. 1.
23, Rue du Rhöne - GENEVE
1 Adr. télégr.: Coupures-Genéve — Tél. Stund 40.05
Bureau International de coupures de journaux.
Traductions de et en toutes langues.
Correspondants dans toutes les grandes Willes.
Ertratt du Jewmak.
Adresse:
Date:
B
LETTRES AUTRICMIENNES
GIHERESED
Une longue, une interminable promenade 1 des cours, des legons. Deux ans,: orne-S
parmi le crépuscule, sous la pluie qui
ren-IV
ment travaille peut-être — écol
tombe, égale, implacable, definitive. Une
tissage. Mais il a seize ans, il nren
e. n
promenade qui vous mène par de mornes
il découche, il disparait pour des péricn
chemins pour s'achever, dans la nuit plus
de plus en plus longues et la mère redoute# r
noire, sous de tristes murs: le chnetiere ses réapparitions exigeantes et menagantes,
d’un cöté, la maison de force de l'autre. ou les impérieuses demandes d’argent appor¬
Telle est la lecture du dernier livre d’Arthur
tées par des voyous sinistres.
Schnitzler : & Thérese 9.
Thérese s'affole devant le désert de sa
vie, ah! sa faiblesse., ah! cette solitude!
*g Chronique de la vie d’une femme 2,
Ou sont les amoureux à qui olle s’attscha
dit lefsous-titre. Et l’auteur de g Mademoi¬
pour quelques jours ou pour quelques v
selle Elsd J a mis toute sa subtilité israelite
mois? Et les parents qu’elle suppléa dans
à cnregistrèr d'une plume égale les événe¬
leurs devoirs? Et tous ces enfants à qui
ments qui se juxtaposent comme des ha¬
elle donna le lait de sa maternité tandis
chures pour dessiner la vie de Thérèse.
qu'elle négligeait son propre fils? Une ter¬
L’accent est d’une monotonie parfois irri¬
reur monte en elle dans les nuits d’angoisse.
7
tante, jamais il ne s’éléve, jamais J ne
II se venge, ce petit, il n’est qu'un instru¬
s'abaisse. Pourtant, de cette grisaille, la fi¬
ment, elle est frappée en retour; c’est ellesc
gure de Thérèse finit par ressortir de ma¬
da coupable.
nière presque hallucinante. Une femme
Mais parmi ses nouvelles éléves, en voici
moyenne en tout, qui se dépeint par des
une à qui Thérèse a dunné son cccur trem¬
négatives. Une femme. La femme, peut-étre.
blant, plus réellement peut-être qu'elle ne
Une malheureuse, à coup sür.
l'a jamais donné. Souriante et mystérieuse,
Un père qui fut officier supérieur, une
Thilda est emmenée par un mari. II reste
mère de naissance aristocratique. Mais le
son père qui épousera Thèrese. Appui,
père fou, mais la mère femme de lettres.
respectabilité, large aisance. Hélas! Le
Therese, à scize ans, sort dans les nuits de
fiancé meurt trois semaines avant le maria¬
printemps, en quéte d’aventure, comme une
ge. & Aussi, mère, tu n'as pas de chance!##
chatte de dix mois. Quand l’ami d’enfance,
Scule parole de compréhension qu'ait ja¬
qui va faire sa médecine à Vienne, lui de¬
mais prononcée son fils.
mande de l’attendre six ans, elle premet,
Un joueur de violoncelle dans un music¬
car elle ment avec une sereine simplicité,
hall. Elle le reconnait.,, C’est Casimir. Qui
mais elle sait qu’elle n’attendra pas. II la
sait? Ne pourrait-il l’aider à porter le
quitte sur un baiser de flancé: cc soir-lä
poids de ce fils, qui est le sien aussi? II
encore n'a pas été ce qu’il fallait. Et quand
sent la biere aigre à présent. II re s’est
le beau lieutenant qui une fois deja lui a
jamais appelé Casimir. Quand il la connut,
parlé devant l’eglise l’accoste au retour des
il était déjà marié et pere de famille. Dans
mancuvres, tout son ötre s’écrie: g Enfin! 5
la boue, la nuit, la pluie froide, Thérèse
Pour une saison.
s’en va en riant convulsivement, s’en va vers
II Jui faut la grande ville. Elle réve
son destin qui est d’être étranglée par son
des rues animées ou les hommes la regar¬
chenapan de fils, lequel en veut à son pau¬
deront et lui parleront. La voilà partie
vre argent.
pour Vienne, vers l’ingrate carrièrc de gou¬
Avant de mourir, elle répete à l’ami de
vernante d’enfanis. Et des lors se dessine
35 4222.
box 6/2
M. essseseseene
W
Araus Sulse et International de ia Presse 3. 1.
23, Rue du Rhöne - GENEVE
1 Adr. télégr.: Coupures-Genéve — Tél. Stund 40.05
Bureau International de coupures de journaux.
Traductions de et en toutes langues.
Correspondants dans toutes les grandes Willes.
Ertratt du Jewmak.
Adresse:
Date:
B
LETTRES AUTRICMIENNES
GIHERESED
Une longue, une interminable promenade 1 des cours, des legons. Deux ans,: orne-S
parmi le crépuscule, sous la pluie qui
ren-IV
ment travaille peut-être — écol
tombe, égale, implacable, definitive. Une
tissage. Mais il a seize ans, il nren
e. n
promenade qui vous mène par de mornes
il découche, il disparait pour des péricn
chemins pour s'achever, dans la nuit plus
de plus en plus longues et la mère redoute# r
noire, sous de tristes murs: le chnetiere ses réapparitions exigeantes et menagantes,
d’un cöté, la maison de force de l'autre. ou les impérieuses demandes d’argent appor¬
Telle est la lecture du dernier livre d’Arthur
tées par des voyous sinistres.
Schnitzler : & Thérese 9.
Thérese s'affole devant le désert de sa
vie, ah! sa faiblesse., ah! cette solitude!
*g Chronique de la vie d’une femme 2,
Ou sont les amoureux à qui olle s’attscha
dit lefsous-titre. Et l’auteur de g Mademoi¬
pour quelques jours ou pour quelques v
selle Elsd J a mis toute sa subtilité israelite
mois? Et les parents qu’elle suppléa dans
à cnregistrèr d'une plume égale les événe¬
leurs devoirs? Et tous ces enfants à qui
ments qui se juxtaposent comme des ha¬
elle donna le lait de sa maternité tandis
chures pour dessiner la vie de Thérèse.
qu'elle négligeait son propre fils? Une ter¬
L’accent est d’une monotonie parfois irri¬
reur monte en elle dans les nuits d’angoisse.
7
tante, jamais il ne s’éléve, jamais J ne
II se venge, ce petit, il n’est qu'un instru¬
s'abaisse. Pourtant, de cette grisaille, la fi¬
ment, elle est frappée en retour; c’est ellesc
gure de Thérèse finit par ressortir de ma¬
da coupable.
nière presque hallucinante. Une femme
Mais parmi ses nouvelles éléves, en voici
moyenne en tout, qui se dépeint par des
une à qui Thérèse a dunné son cccur trem¬
négatives. Une femme. La femme, peut-étre.
blant, plus réellement peut-être qu'elle ne
Une malheureuse, à coup sür.
l'a jamais donné. Souriante et mystérieuse,
Un père qui fut officier supérieur, une
Thilda est emmenée par un mari. II reste
mère de naissance aristocratique. Mais le
son père qui épousera Thèrese. Appui,
père fou, mais la mère femme de lettres.
respectabilité, large aisance. Hélas! Le
Therese, à scize ans, sort dans les nuits de
fiancé meurt trois semaines avant le maria¬
printemps, en quéte d’aventure, comme une
ge. & Aussi, mère, tu n'as pas de chance!##
chatte de dix mois. Quand l’ami d’enfance,
Scule parole de compréhension qu'ait ja¬
qui va faire sa médecine à Vienne, lui de¬
mais prononcée son fils.
mande de l’attendre six ans, elle premet,
Un joueur de violoncelle dans un music¬
car elle ment avec une sereine simplicité,
hall. Elle le reconnait.,, C’est Casimir. Qui
mais elle sait qu’elle n’attendra pas. II la
sait? Ne pourrait-il l’aider à porter le
quitte sur un baiser de flancé: cc soir-lä
poids de ce fils, qui est le sien aussi? II
encore n'a pas été ce qu’il fallait. Et quand
sent la biere aigre à présent. II re s’est
le beau lieutenant qui une fois deja lui a
jamais appelé Casimir. Quand il la connut,
parlé devant l’eglise l’accoste au retour des
il était déjà marié et pere de famille. Dans
mancuvres, tout son ötre s’écrie: g Enfin! 5
la boue, la nuit, la pluie froide, Thérèse
Pour une saison.
s’en va en riant convulsivement, s’en va vers
II Jui faut la grande ville. Elle réve
son destin qui est d’être étranglée par son
des rues animées ou les hommes la regar¬
chenapan de fils, lequel en veut à son pau¬
deront et lui parleront. La voilà partie
vre argent.
pour Vienne, vers l’ingrate carrièrc de gou¬
Avant de mourir, elle répete à l’ami de
vernante d’enfanis. Et des lors se dessine