35. Therese
A 1
box 6/2
5 J côte par de tels remons? Sa fammt“,
ateliers pretes par des camar#den en vers
si elle ne gomit desagregce, Ini aurait pa
de sordides chambres dhotel que par: #.
sereir danere. Elle ignore la religion. Elle
elle doit paper. II ment comme il respiee
a des acres de religlosité qui lui sont fré¬
41 rit de tout, eile ne sait meme pas on 1l
quenter parfois les eglises. mals seulemen
Thabite. Elle n'ose lui avouer quselle craint
pour leur ombre douce et leur barmonieux
de sentir un cuur baitre & sous son cccur 5,
silence, Elie eüt éié unc épouse suffsume.
comme dit l’expression allemande. E: quand
peut-etre, pour un mari exceptionnel, qui
Thèrese est dans l’angoisse de sa maternité
T’eüt surveillée dassez pres, car des qufun
proche, que de peureuses tentatives n'ont
monsieur Jui prend la taille dans l’escalier
pas reussi à écarter, elle a des longlemps
elle ne peut rien lui reiuser. Et comment
perdu les traces de Casimir.
Ie hls de Thèrese — dans ers veines les
vices d'un pere de hasard et la faiblesse
Durant la nuit oü seule, chez une logeuse,
Tune mère qui wlimagine point quson
elie met au monde un üils, comme elie dé¬
pulsse dire g non ###son instinct on à son
sire que eet enfant meure! Si ses mains
desir — ne deviendrait-I pas cr triste décher
lasses tirent sür lui les couvertures et les
humain?
coussins, peut-Etre mourra-t-ü? II vit, il
On a dit dArthur Schnitzler, du drama¬
pousse dru chez des paysans, il vient pren¬
turge comme du romancier, qu’il ctait le
dre place à côté de Thèrese, dans ic tablean
jumeau psychique de Freud, ce qui ne#hn
centzal. La figure d’unc semme est-elle
Céplait pas. II recherche le phénomene hu¬
compléte sans un enfant? A peine indiqué
main. Mais dans see travaux de depegage
d’aberd, celui-ci grandit pour devenir le
psychiue, il procede par observation et par
parasite ct le hourreau.
calcul non point par intuition, et l’intuition
Thérese a repris le ryihme hehrté de sa
y serait sourent négessaire.
vie, tour u tour violent et ralenti, aussi bien
Schnitzler, penché au-dessus de la couche
dans la sensualité que dans les affections
d'lomanité grouillante qu'il observe, ressem¬
ou dans le dévcloppement intellectuel qui
Le fort à un entemologiste devant une four
du reste semble s’élargir ü mesure que se
ralentit l’ardeur amoureuse. Pour son file I milière. Au bout d’ure pince il vous pre¬
elle connait des passions de tendresse, puis I s##nte un insccte qu'il tient par une palte
de longues indifferences. Son esprit Zort,] # vous le montre au microscope: les anten
nes, les yeux, les annraux de l'abdomen
puis se réveille, elle veut étudier la inusi¬
— vous avez bien tout vu? — et#le jen
que, les langucs. Dans les familles ou eile
des organes intèricurs.
vit, si l’on tient à la gouvernante, c’est elle
Mais en étudiant les actions et les re##
qui se lasse. Qu'elte eprouve pour cer¬
tions d’un groupe de bestioles, il #arrit
tains de ses eleves unc vive affection et
pas à croire, mème s’il le désire, ni à von
semble les aimer plus que son propre
faire croire, qu’elles pourraient agir auf
enfant, elle les quitte, elle ne les regrette
ment que ne le veut le tout-puissant ir mme
pas longtemps. Et les amants. Des rencon¬
ot que pourrait exister un reméde à leur
tres banales, des décore sans beauté. Les
manx, une fin à leur agitation.
hommes sont egoistes, insonciants. Thèrese
C’est pourquoi on fait en lisant & Th
ne s'attache guère. Mème pour ce flancé de
rese 3, et tout en rencontrant tant de mm
son adolescence, retrouvé avec bonheur, eile
rionnettes qui se hätent sous la pluie, n
n'a qu'un amour de queiques mois. Les,
longuc et morne promenade, démoralisant
choses qui furent s’abolissent en son cceur
et vaine., vaine.
ou en son esprit avec unc facilité dont elle¬
M.T. MELER4
meme s’étonne.
.
Et toujours la gene materielle, la dépen¬
dance, la solitude. Sa mère — est-ce une
mère, cette étrangère ? — lui volc ses
lettres d’amour afin de les employer dans
ses romans. Son frère, médecin, ne songe
qu'à la politique. Thèrése n’'a meme pas
d’amie. Nature fermée, abord distant. Mais
qu'à trente-deux ans elle se sent lasse! Et
quel désir d’un chez soi! Elle l’aura, déri¬
sion, pour son malbeur.
Son fils grandit, sournois, vicieux; nul ne
veut plus de lui. Dans un petit apparts.
mei meublé, Thérese le gardera Lupres
T’elle, le raménera. Elle donnera chez elle
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5 J côte par de tels remons? Sa fammt“,
ateliers pretes par des camar#den en vers
si elle ne gomit desagregce, Ini aurait pa
de sordides chambres dhotel que par: #.
sereir danere. Elle ignore la religion. Elle
elle doit paper. II ment comme il respiee
a des acres de religlosité qui lui sont fré¬
41 rit de tout, eile ne sait meme pas on 1l
quenter parfois les eglises. mals seulemen
Thabite. Elle n'ose lui avouer quselle craint
pour leur ombre douce et leur barmonieux
de sentir un cuur baitre & sous son cccur 5,
silence, Elie eüt éié unc épouse suffsume.
comme dit l’expression allemande. E: quand
peut-etre, pour un mari exceptionnel, qui
Thèrese est dans l’angoisse de sa maternité
T’eüt surveillée dassez pres, car des qufun
proche, que de peureuses tentatives n'ont
monsieur Jui prend la taille dans l’escalier
pas reussi à écarter, elle a des longlemps
elle ne peut rien lui reiuser. Et comment
perdu les traces de Casimir.
Ie hls de Thèrese — dans ers veines les
vices d'un pere de hasard et la faiblesse
Durant la nuit oü seule, chez une logeuse,
Tune mère qui wlimagine point quson
elie met au monde un üils, comme elie dé¬
pulsse dire g non ###son instinct on à son
sire que eet enfant meure! Si ses mains
desir — ne deviendrait-I pas cr triste décher
lasses tirent sür lui les couvertures et les
humain?
coussins, peut-Etre mourra-t-ü? II vit, il
On a dit dArthur Schnitzler, du drama¬
pousse dru chez des paysans, il vient pren¬
turge comme du romancier, qu’il ctait le
dre place à côté de Thèrese, dans ic tablean
jumeau psychique de Freud, ce qui ne#hn
centzal. La figure d’unc semme est-elle
Céplait pas. II recherche le phénomene hu¬
compléte sans un enfant? A peine indiqué
main. Mais dans see travaux de depegage
d’aberd, celui-ci grandit pour devenir le
psychiue, il procede par observation et par
parasite ct le hourreau.
calcul non point par intuition, et l’intuition
Thérese a repris le ryihme hehrté de sa
y serait sourent négessaire.
vie, tour u tour violent et ralenti, aussi bien
Schnitzler, penché au-dessus de la couche
dans la sensualité que dans les affections
d'lomanité grouillante qu'il observe, ressem¬
ou dans le dévcloppement intellectuel qui
Le fort à un entemologiste devant une four
du reste semble s’élargir ü mesure que se
ralentit l’ardeur amoureuse. Pour son file I milière. Au bout d’ure pince il vous pre¬
elle connait des passions de tendresse, puis I s##nte un insccte qu'il tient par une palte
de longues indifferences. Son esprit Zort,] # vous le montre au microscope: les anten
nes, les yeux, les annraux de l'abdomen
puis se réveille, elle veut étudier la inusi¬
— vous avez bien tout vu? — et#le jen
que, les langucs. Dans les familles ou eile
des organes intèricurs.
vit, si l’on tient à la gouvernante, c’est elle
Mais en étudiant les actions et les re##
qui se lasse. Qu'elte eprouve pour cer¬
tions d’un groupe de bestioles, il #arrit
tains de ses eleves unc vive affection et
pas à croire, mème s’il le désire, ni à von
semble les aimer plus que son propre
faire croire, qu’elles pourraient agir auf
enfant, elle les quitte, elle ne les regrette
ment que ne le veut le tout-puissant ir mme
pas longtemps. Et les amants. Des rencon¬
ot que pourrait exister un reméde à leur
tres banales, des décore sans beauté. Les
manx, une fin à leur agitation.
hommes sont egoistes, insonciants. Thèrese
C’est pourquoi on fait en lisant & Th
ne s'attache guère. Mème pour ce flancé de
rese 3, et tout en rencontrant tant de mm
son adolescence, retrouvé avec bonheur, eile
rionnettes qui se hätent sous la pluie, n
n'a qu'un amour de queiques mois. Les,
longuc et morne promenade, démoralisant
choses qui furent s’abolissent en son cceur
et vaine., vaine.
ou en son esprit avec unc facilité dont elle¬
M.T. MELER4
meme s’étonne.
.
Et toujours la gene materielle, la dépen¬
dance, la solitude. Sa mère — est-ce une
mère, cette étrangère ? — lui volc ses
lettres d’amour afin de les employer dans
ses romans. Son frère, médecin, ne songe
qu'à la politique. Thèrése n’'a meme pas
d’amie. Nature fermée, abord distant. Mais
qu'à trente-deux ans elle se sent lasse! Et
quel désir d’un chez soi! Elle l’aura, déri¬
sion, pour son malbeur.
Son fils grandit, sournois, vicieux; nul ne
veut plus de lui. Dans un petit apparts.
mei meublé, Thérese le gardera Lupres
T’elle, le raménera. Elle donnera chez elle