I, Erzählende Schriften 30, Casanovas Heimfahrt, Seite 91

Casanovas Heimfahrt.
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30. Cusanotus neintan
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me transformée en renard, et qui, T’ai-, geaient, mangeaient, jouaient,
mant encore, la recueille, la protége,saient, se logeaient, aimajent et 8
Les
IVreS
jusqu'à ce qu'un ehasseur féroce la luimusaient, les mcurs, les manières,
tuc. Et ce récit, somme toute absurde,I façons de parler et de vivre. Seld
est si simplement narré et si pénétré
et princes, papes et rois, malandrins
d’émotion et d’amour, qu'on ne rejette
tricheurs, marchands et notaires, c
pas le livre, qu'on le lit et qu’on en
Un tour du monde littéraire
trats, entremetteurs, chanteurs,
reste ému. Un homme an zoo était de
ges et courtisanes, éerivains et ph
la mème veine, tandis qu'älle deit bar¬
sophes, sages et fous, il y a là la p
par Nicolas bégur
tir, le dernier roman de M. David Gar¬
captivante ct la plus riche ménage
nett que l’on vient également de tradui¬
humaine que jamais un anteur ait r##
re, nous fait retomber dans la réalité.
nie dans lé cadre d’un livre 9.
L'union européenne projetée par M. original, joué dans un théätre romain
La fugue et le retour d’Anne Dunnock,
Et M. Zweig pense que ce Casand
3rland, la France la realise dejá en que dirigeait M. Pirandello. Et j'ia lu
la fille d’un étrange pasteur qui, de ma¬
qui a mérité peut-être la potence,
ittérature. Et cest quand meme un re¬
en outre, maintes nouvelles de Jui. Em¬
niaque qu'il était, devient véritablement
n’est pas un littérateur et se défe
sultat. Depuis quelques années, une ar¬
porté par l’imagination, recherchant du
fou, sont tissés d’amour et de réve,
lui-mème d’etre psychologue, a écrit
mée de traducteurs nous offre, tant en
nouveau et le recherchant volontiers
mais se passent dans le réel. Nous n'a¬
plus amusant roman, tracé la plus p
romans qu’en essais historiques ou cri¬
hors du réel, M. Bontemporelli atteint
vons pas lä une ceuvre tout à fait ori¬
faite image d’une époque, bref, la
tiques, le meilleur de ce qui parait en
souvent le symbole et se heurte aussi
ginale ni frappante, mais une cuvre
une ceuvre immortelle par l’intens
Europe — que dis-je! dans les deux
sans crainte contre le paradoxe. Mais
qui conserve quand mème l’accent hu¬
la vitalité qui y éclatent.
Mondes.
son esprit est vraiment personnel, puis
main si propre aux réeits de M. David
L'autre livre, d’imagination celut
De mämhe que, gräce à la télégraphie
poétique, de sorte qu’il nous entraine
Garnett.
sur Casanova, est dü à Schnitzler,
sans fil, en tournant le bouton d’un
ou il veut et que nous le suivons de bon
grand Ccrivain viennots quöff ne #
C’est des pays de langue germanique
condensateur, on entend, sans se lever
gré. Le füs de deur mères, que M. Em¬
nait et ne présente en France que 6e
que nous arrivent deux ouvrages cu¬
de son fauteuil, des accents musicaux
manuel Audisio vient de traduire, est
rieux, un roman et un essai critique,
me conteur, tandis qu'il est surtout
venant de la Scandinavie, la voix d'un
un peu le jugement de Salomon appro¬
teur dramatique, L'auteur d'’Anal
consacrés à Casanova. L’étrange aven¬
prédicateur exhortant à la pénitence en
fondi, rendu fantastique et transposé,
turier sur lequel on a écrit toute une
fait vivre à merveille Casanova et,
Espagne, ou un orateur vantant les Sei romancé. Deux mères réclament un en¬
bibliothéque attire particulièrement 1’1-ajoutant encore une aventure dam
viets à Léningrad, de meme, à la de-]fant, ou plus eyactement un enfant äge
magination allemande. II faut dire duimaginaire aux innonbrables aventu
vanture d’un libraire, on peut cueillir
de sept ans, ne reconnaissant plus sa
reste que, ces derniers temps, la per-fréelles du Vénitien, il ne nous dée
les fleurs de l’imagination et les fruits
mère, designe une maison, une femme
sonnalité du Vénitien est de plus en
pas, tant il a su prendre le ton du ch
du travail intellectuel de tous les paxs.
qu'il dit étre sa maison, sa mère. On
plus appréciée. Non qu'elle neus ga¬
valier d’industrie et s'affubler de
Encore une fois, voilà déja une tenta¬
Ty conduit, on vérifie le fondé de ses
mentalité. Casanova qui brüle de r
raisse moins suspecte, moins indélica¬
tive de fraternité, de rapprochement.
assertions et on retrouve la femme qui,
trer dans sa chère Venise et qui
te, moins dissolue, mais parce que nous
Je vais mentionner, en les choisis¬
daccord avec l’enfant, défend sa ma¬
voyons préeisément, dans ses défauts
vieux et sans argent, s’arrête à Ma
sant au hasard, quelques beaux accents
ternité. Dans le Mario qu'Arianne Pa¬
toue ou il rencontre une vieille m
étalés sans vergogne, un symbole du
entendus dans cette tour de Babel qu'est
rigi avait mis au monde, élevé, Ma¬
tresse qui l'adore toujours. 3#, pi
siécle ou Ihomme vécut, et, dans son
devenue ma table et dou m’adressent
rianne Stirner reconnait Ramiro, sen
d’elle, une jeune fille qui fait encch
tempérament, presque unstype de sur¬
la parole des Italiens, des Grecs, des
enfant. Quelle est la vraie mère et lar homme anormal. M. Stefan Zweig,
une fois frémir son échine de de#
Scandinaves, des Russes, des Anglais,
quelle des deux l’aura? Un procés,
Comment il découvre que cette belle
dont on a traduit plusieurs ronians et
des Espagnols.
aurès maintes péripétics, est destiné à
essais, serute asscz bien gt non sans
docte fille a quand meme un jei
tfancher la question, mais l’enfant dis¬
*
admiration le fameux ehevalier de
amant, comment il ruine cet amant a
parait, et c’est ailleurs que les deux mé¬
cartes, lui achéte sa maitresse, se ###
Seingalt. II l’étudie sous ses divers as¬
On traduit relativement peu de livres
res qui l'aiment devront le chercher.
peets et conclut que nous nous trouvons
stitue à lui, et, dans P’obseurité, la p
italiens, si l’on excepte ceux des cé¬
Mystère allant „usqu'à l'hallucination,
sede, vollä ce que M. Schnitzler race
en présence d'un être quasi supérieur
lébrités presque internationales, com¬
puis précipitation d’aventures diverses,
et qui eut, en fout cas, le génie de se
te, dans un parfait récit easanovie
me Pirandello. Cest donc avec plaisir
et aussi étrange mélancolie répandue
tres amusant.
peindre intégralement, de se montrer
que j'avais lu assez dernierement un
le long de ces pages, rendent celles-ei
vivant à ses lecteurs. Casanova, nous
roman étrange de M. Guido Melanesi,
Et volei aussi deux ceuvres dues
attachantes, troublantes, assez humai¬
dit M. Zweig g n'attribue à aucune
édité par la maison Attinger, et que
l’imagination néo-greeque, d’abord u
nes, et surtout très curieuses.
chose au monde une portée morale ou
j'ai recu, tout récemment, Le fils de
romaine de M. Constantin Theolokt,
esthétique, et cest pourquoi son univers
J'ai grande envie de rapprocher de
deur mères, de M. Massimo Bontempo¬
Condamné, quf est un récit d’une ne
I'Italien Bontemporelli, I’Anglais David
posséde un équilibre si magnifiquement
relli.
abnégation écrit par un romaneier
Garnett — un aufeux célébre de Pautre
naturel v. Ses Mémoires, ajoute le cri¬
nu de lä-bas, puis une série de sobr
M. Massimo Bontemporelli, qui occu¬
tique allemand, sont comne un Baedec¬
côté de la Manche et qui, lui aussi, fait
pe une place éminente parmi les littéra¬
et courts récits écrits par M. Den#
ker historique, une sorte de coupe in¬
fi de la vraisemblance. II a débuté par
tre Nicolopoulos. Nous devions déjá
teurs de son pays, ne m’était pas in¬
un coup d’échat: La Femme changée eustégrale à travers la vie quotidienne d'un
M. Nicolopoulos des contes d’Ethiop
connu, mais non gräce à des tradue¬
snard, qui était l'ahurissante aventu-äge du monde. & On sait, gräce à lui,
curieux, passionnants, qui nous fa
tions. Tavais apprécié déjá en italien
son Era Uitima, puis un drame tres) re d'un homme qui vit, un jour, sa fem“comment, à l’époque, les gens voya-Isaient vivre dans ce pays lointain, co