I, Erzählende Schriften 28, Frau Beate und ihr Sohn. Novelle, Seite 99

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Eatrait du Journel:
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Les livres
chent à lire des ouvrages de valeur. Souhai¬
tons que les Editions Attinger persévèrent
* Axthur Schnitzler: Mudame Béule et 1dans Teffort teuté: Faire connaitre les au¬
son Ails, traduit de l'allemänd par A. Hella
Pet O. Böurnac. (V. Allinger. Paris et Neu¬
teurs étrangers, mais que, pour cela, on
Tar
chätel). — Arthuß Schinstzler est un écrivain
mer
n’oublie pas nos auteurs quisses, soit ro¬
autrichien trés (conna, dramaturge et, sur¬
pér
mands, soit alémaniques; plusieurs de ces
lim
lout, romancier. Non point un romancier du
derniers méritent aussi Thonneur d’étre trá¬
duits.
gros tas, cherchant les forts tirages, à qui
On
tous les sujets sont bons, comme aussi les
moyens littéraires. Sauf erreur, Schnitzler a
#cté medeein, ce qui explique le côté presqus
chirurgienl de son talent d’écrivain, si l’on
ose dire, lant il dissèque et fouille jusqu'au
Jond des eceurs humains. C’est un anteur
unanimement classé dans les grands anteurs
el, preuve de son réel mérite, son dernier
ouvrage depasse encore ses cuvres précé¬
dentes. C’est un roman pathélique dont lout
Témoi est cen dedans), au ccrur des phra¬
ses d’une poignante sobriéfé. L’horreur sans
nom on se debattent les héros, Mine Béate et
son fils, nous est, en quelque sorte, suggé¬
ree: impossible de dire quel mot plutôt
Gu'un autre nous a revélé la tragédie intime
de ces pauvres lourmentés! Les personna¬
ges sont vivanis et, pour peu qu'on songe
un moment, le livre fermé, on dirait qu'on
Sest penché sur la vie de ces gens, par une
magique lucarne; ils sont la, vraiment, on
Ees voit vivre, on se prend à souffrir avec
Eux.
Une remarque: les traducteurs n'ont-ils
peut-étre pas volontairement choisi ce pré¬
mom un peu ferne de Béate, opposé au pré¬
nom de son fils, Hugo, alors que Béatrice
aurait paré Théroine d'’un reflet de femme
datale? Oh! simple remarque, pour montrer
que la traduction fait gvivant) aussi, sans
rien faire perdre du suc de l’original.
Oeuvre forte, drue, saine et vraie, Madame
Béale et son fils va connaitre la faveur de
nombreux lecteurs, de ceux surlout qui cher¬
ter anx lecteurs de Gringoire: celui de
'Autrichien Arthur Schnitzler. Un conte
de lui paraissait ici récemmeft. Schnit¬
zler est fort goüté dans sonjpays d’ori¬
gine et, je crois, dans toute VEurope cen¬
trale. Je ne l'ai lu, jusqu'al pfésent que
dans d’honorables versions frahçaises,
moins brillantes que celles dont bénéfi¬
cièrent Valle Inclan et Somerset Mau¬
gham. La dernière cuvre (je crois) tra¬
duite dans notre langue est un roman in¬
titulé Madame Béate ei son fils, II est
loin d’étre indifférent.
Beau sujet. Une veuve, jeune encore et
mère d’un grand fils, s’alarme de voir
celui-ci, encore étudiant, capté, au cours
de vacances passées par tout ce petit
monde au bord d’un lac tyrolien, par
une ancienne chanteuse devenue baron¬
ne. Mais voici que la mère elle-méme,
peut-être grisée par le relent d’amour
que l’adolescent traine après lui, tombe
fä son tour dans les bras d’un camarade
de celui-ci. Vainement elle s’est flattée
de cacher sa liaison. Le fils la découvre,
et sa mère et lui, pareillement désespé¬
rés, se noient volontairement dans le
lac, par une nuit obscure.
Cette scène dernière, pour laquelle
tout le roman est fait, a de la grandeur,
justement par contraste avec l’allure me¬
surée du récit. Elle vaut, à elle sèule,
qu'on lise le livre, parfois un peu gauche
et embarrassé dans la description du
milien et le maniement des personnages
secondaires. Néanmoins, cette descrip¬
tion méme d’un groupe germanique en
vacances, mais germanique d’Autriche,
a beaucoup de vraisemblance et un char¬
mant appareil bourgeois et romantique:
excursions et beuveries honnétes, amours
et Delikatessen.
Combien cette Allemagne-là, que le vi¬
rus prussien n’a pas corrodé, conserve
d’attrait, méme pour nous, gens de Fran¬
ce! Et combien il faut regretter que les
politiciens soient aveuglés par la politi¬
que théorique, au point de n’avoir pas
compris qu’il valait mienx autrichiani¬
ser le plus d’Allemagne possible que de
#arer, par des dosages à la Diafoirus,
russification de toute l’Autriche !
Marcel PREVOST.
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