I, Erzählende Schriften 23, Der Weg ins Freie. Roman (Die Entrüsteten), Seite 292

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ins Freie
23. Der Ne
a. — I. . eene enene e eene.
UN ROMAN VIENNOIS
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de décomposer longuement le jen des sentiments de ses per¬
sonnages, Schnitzler, qui reste dramaturge jusque dans le
roman, les laisse s’exprimer en phrases brèves, pleines d’accent
personnel et de saveur locale, II porte dans T’agencement mème
de l’intrigue le mème naturel et la méme simplicité. Visible¬
ment il éprouve un instinctif éloignement pour les situations
mélodramatiques. Nulle part, en ce roman, dont certains
endroits sont si doulourenx, iln'a cherché à forcer le pathé¬
tque: ni scènes violentes, ni coups de théätre. Mais les
situations s’enchainent suivant une logique impérieuse, et
la nécessité intérieure qui conduit toute T’action, linit par
donner au livre une grandeur tragique. Ces qualités, netteté
de T’expression, aversion des effets cherchés, construction
logique, sont de celles qui agréent le plus à un esprit français.
IIest permis d’y reconnaitre une influence française. Schnitzler
est tout nourri de nos grands romanciers réalistes, et la lecture
assidue de Flaubert, de Goncourt, de Maupassant l’a beaucoup
aidé à mürir son talent et à dégager son originalité propre.
II est seulement fächenx que cette analyse si solidement
ordonnée s’applique à un homme dont le caractère et la per¬
sonnalité apparaissent à la longue un pen gréles. En“ ses
bonnes pages, der Weg ins Freie évoque, moins par une super¬
ficielle analogie de situations que par la profondeur, la vigueur,
la justesse évidente de la notation psychologique, le souvenir
d’une des cuvres les plus puissantes de la littérature classique
allemande, les Wahlverwundschaften (les Affinités électives)
de Gerthe. Mais les héros de Gerthe étaient des géants auprès
de ce charmant et débile esthéte qu’est le baron de Wergenthin¬
Recco.
II est difficile d’extraire d’une cuvre comme celle-ci,
dont toutes les parties sont soudées intimement les unes aux
autres, et d’on Tauteur a écarté les morceaux de bravoure, un
fragment qui suflise à donner une idée de l’ensemble. Volei
pourtant l’une des pages ou se peint le mienx le caractère du
jeune baron. Le père d’Anna Rosner, vienx bureaucrate méti¬
culeux et consciencieux, qui, pendant de longues semaines,
warien remarqué de ce qui se passe à son propre foyer, linit
par apprendre la vérité; il se décide à venir trouver Georges,
pour lui demander des explications, et sans doute aussi dans
15 Juillet 1900.
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