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ins Freie
23. Der Ne¬
din en enennennenene
Aanen An ee
378
LA REVUE DE PARIS
läches?.. couverts de crachats comme des chiens?... Par les Alle¬
mands. Et maintenant ce scra exactement la méme histoire avcc le
socialisme et le communisme. Une lois la soupe servie, ils vous
chasseront de la table. C’a tonjours été comme ga, et ce scra toujours
comme 6a.
Eh bien, atlendons, — répondit Thérèse tranquillement.
Par moments, d’ailleurs, le tempérament d’ardente aristo¬
crate de Thérèse reprend le dessus. Ses amis s’éiennent de
trouver en elle deux sortes de femme contradictoires; tantôt
une espece d’étudiante russe, austère et froide, tantôt une
manière de languide et voluptueuse princesse orientale. 11 lui
arrive d’oublier tous ses soucis d’intellectuelle pour se jeter
à la téte du beau hussard Demeter Stanzides et de consacrer
quelques semaines à l'amour lihre, au luxe et à la fantaisie.
Leo Golowski a, comme sa schur, une volonté forte et des
théories rigides. II met un orgueil indomptable à tenir tete aux
haies violentes ou sournoises. Persécuté pendant toute son
année de volontariat par un lieutenant, brave homme au fond,
mais inintelligent, et qui a le tort de vouloir appliquer trop
promptement dans les faits les prédications de la presse antisé¬
mite, il le provoque froidement au lendemain de sa uberation,
et le tuc. II est sioniste par pitié pour ses coreligionnaires. Les
sentiments égofstes et rancuniers de Salomon Ehrenberg lui
sont parfaitement étrangers; il néglige les déconvenues qui lui
sont personnelles, mais souhaite de pouvoir soulager ceux qui
sont ou se croient persécutés. C’est par sympathie tendre qu il
défend le mouvement sioniste; il est touché par le spectacle de
ces juifs qui, se sentant partout détestés et repoussés, cherchent
une terre on S'assembler et révent lyriquement, religieusement,
mystiquement, de réoccuper le berceau de leur race.
II se trouve sur ce point en complet antagonisme avec
’éerivain Heinrich Bermann. Subtil et vigoureux, doué d’une
intelligence aiguc, pénétrante, divinatrice, mais maladivement
occupé de son moi, de ses sensations ou de ses humeurs,
Hleinrich Bermann est un de ceux que Tantisémitisme irrite
le plus. Qu'un certain groupement ethnique, dont les origines
physiologiques sont d’ailleurs fort incertaines, veuille étre le
maitre exclusif d’une contrée, comme s’il était vraiment sorti
des entrailles de ce sol, cela est à ses yeux un grossier non-sens.
ins Freie
23. Der Ne¬
din en enennennenene
Aanen An ee
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LA REVUE DE PARIS
läches?.. couverts de crachats comme des chiens?... Par les Alle¬
mands. Et maintenant ce scra exactement la méme histoire avcc le
socialisme et le communisme. Une lois la soupe servie, ils vous
chasseront de la table. C’a tonjours été comme ga, et ce scra toujours
comme 6a.
Eh bien, atlendons, — répondit Thérèse tranquillement.
Par moments, d’ailleurs, le tempérament d’ardente aristo¬
crate de Thérèse reprend le dessus. Ses amis s’éiennent de
trouver en elle deux sortes de femme contradictoires; tantôt
une espece d’étudiante russe, austère et froide, tantôt une
manière de languide et voluptueuse princesse orientale. 11 lui
arrive d’oublier tous ses soucis d’intellectuelle pour se jeter
à la téte du beau hussard Demeter Stanzides et de consacrer
quelques semaines à l'amour lihre, au luxe et à la fantaisie.
Leo Golowski a, comme sa schur, une volonté forte et des
théories rigides. II met un orgueil indomptable à tenir tete aux
haies violentes ou sournoises. Persécuté pendant toute son
année de volontariat par un lieutenant, brave homme au fond,
mais inintelligent, et qui a le tort de vouloir appliquer trop
promptement dans les faits les prédications de la presse antisé¬
mite, il le provoque froidement au lendemain de sa uberation,
et le tuc. II est sioniste par pitié pour ses coreligionnaires. Les
sentiments égofstes et rancuniers de Salomon Ehrenberg lui
sont parfaitement étrangers; il néglige les déconvenues qui lui
sont personnelles, mais souhaite de pouvoir soulager ceux qui
sont ou se croient persécutés. C’est par sympathie tendre qu il
défend le mouvement sioniste; il est touché par le spectacle de
ces juifs qui, se sentant partout détestés et repoussés, cherchent
une terre on S'assembler et révent lyriquement, religieusement,
mystiquement, de réoccuper le berceau de leur race.
II se trouve sur ce point en complet antagonisme avec
’éerivain Heinrich Bermann. Subtil et vigoureux, doué d’une
intelligence aiguc, pénétrante, divinatrice, mais maladivement
occupé de son moi, de ses sensations ou de ses humeurs,
Hleinrich Bermann est un de ceux que Tantisémitisme irrite
le plus. Qu'un certain groupement ethnique, dont les origines
physiologiques sont d’ailleurs fort incertaines, veuille étre le
maitre exclusif d’une contrée, comme s’il était vraiment sorti
des entrailles de ce sol, cela est à ses yeux un grossier non-sens.