I, Erzählende Schriften 11, Frau Bertha Garlan. Roman, Seite 18

Frau Bertha Garlan
box 2/1
11ee en nee ene eun ete ee ele
ger Goldschgn
* Bureau für 4
G#:
Zeitungsausschnitte und Verlag
der Wissenschaftlichen Revue.
BERLIN N., Auguststr. 87 part.
313
Telephon Amt III, No. 3051.

mme tous
est jouer;
Ausschnitt
Teselfinen-Aüeser
S de rou¬
GOLDSCHMIDT. Auguststr. 87.
aus
sortir de

able, des
In devine
Werc #. Aattte 2##
Is, qui ne
Pourles
A. M0nr. 1Ocf.
Pour les
noillansg.
LLE ROMAN ALLEMAND EN 1901
MARIE EBNER vON EscHENBAch, Aus Spatherbstlagen (Paetel). — SPIELHAGFN,
Freigeborene (Fontane). — A. WiEBnANor, Franz (Cotta), — Gzond v.
Ouprena, Monte-Carto (Fontane). — Akraus Schyirzte, Frau Bertha
Garlan (Fischer). — Jacos WasskamaNn, Die Geschichte der jungen
Renate Fuchs (Fischer).
La Gazette générale de la librairie (Allgemeine Buchhaendler Zeitung)
du 5 septembre 1901 évalue à 12.000 le nombre des écrivains profes¬
sionnels en Allemagne. Le public n’en réclame évidemment pas
autant. La conséquence directe de cette pléthore d’auteurs et de
l’excessive production d’ouvrages est que, dans un océan de non
valeurs, on péche rarement des perles. Ce sont les romanciers qui
inondent le marché allemand. Beaucoup font de l’art d’écrire un
simple mélier, le jugeant plus facile que celui de commis de bou¬
tique. IIs aunent de la prose comme ils auneraient du calicot. Pour
peu qu'ils aient de l’entregent et sachent circonvenir l’éditeur, forcé
de donner des nouveautés, ils parviennent à faire paraitre chaque
année leur in-12. Leur nom reste ainsi sans interruption sous les
yeux de T’acheteur et celui-ci, trompé par la quantité faisant la pile,
finit par croire à la qualité. Les périodiques, qui acceptent de préfé¬
rence les collaborateurs qu’on ne paie pas cher, ouvrent leurs
colonnes à ces incapables, cités dans tous les catalogucs. Le lecteur,
n'ayant guère d’autre pature, s’habitue à cette pacotille. Son godt est
d’ailleurs perverti par la presse quotidienne hostile à quiconque veut
s’élever au-dessus de l’étiage de la banalité. Les cabinets de lecture,
qui ont pris un développement considérable dans les grands centres
allemands, viennent en aide à ce mouvement dont la caractéristique
est T’abaissement intellectuel.
Ilya cependant un courant de littérature saine et forte, mais la
critique déplore qu'il ne soit pas plus large, plus fécond. Parmi les
romanciers allemands dont le talent très réel est admiré à juste titre
dans les milieux éclairés, il faut citer en première ’igne Mre Ebner
von Eschenbach qui parait obtenir le record du succès. Trop pen
connue à l’étranger et presque totalement ignorée en France, elle a
dans tous les pays de langue allemande une renommée incontestéc.
Par ses premiers ouvrages, qui datent déjà de trente ans, elle appar¬
tient, à vrai dire, à une génération toute différente de celle d’aujour¬
d’hui, sous le double rapport de l’orientation de lapensée et de ceque
l’on nomme l’écriture; mais ellea, en dépit de son grand äge, conservé
toute son acuité d’observation et toute sa force de pénétration des
ämes. Analyste et psychologue, nul n’est mienx doué qu'elle de cet
instinct qui saisit les sentiments dans le jen des physionomies, en as¬
sociant à cette faculté supérieurement eyercéela pitié qui parlage les
souffrances morales. Marie Ebner doit en outre à la naissance, à Tata¬
visme, à l’éducation, aux faveurs de la fortune, de précieuses expé¬
rimentations puissamment secondées par l’intelligence, T’instruction,
la réflexion, la vue tres attentive de l’humanité.
LE ROMAN ALLEMAND EN 1901
309
Née comtesse Dubsky, en 1830, elle fut, des le berceau, choyée,
adulée. A Zdlischlawitz ou s’écoula son enfance, les beautés nalu¬
relles de la Moravie, les montagnes et les plaines pittoresques, les
tableanx partout animés offrant à la fois aux regards les souvenirs
etles vestiges d’un passé tres lointain avec l’essor le plus complexe
de la civilisation la plus moderne impressionnèrent vivement son
esprit déjà tres ductile. II semblait que les joies seules lui fussent
réservées alors, bien que le malheur visität souvent les siens. Sa
mère était une femme d’élite unissant la gräce et la distinction à
l’élévation de la raison. Elle la perdit quand elle était tout petite,
mais sa grand’mère veilla sur elle avec la plus douce sollicitude. Son
père, jeune encore, se remaria. La seconde mère ne se montra pour
T’enfant pas moins lendre que la première, mais lui fut ravie égale¬
ment après quatre années de félicité. Marie avail dix ans, quand le
comte Dubsky contracta un troisième mariage qui n’altéra en rien le
bonheur de sa üille. Sous cette nouvelle direction maternelle, aussi
affectneuse que les précédentes, elle s’initia aux chefs-d’cuvre de la
littérature allemande, en gouta l’attrait, en fit consciencieusement
l’élude, s’essaya à les imiter. Mariée à dix-huit ans avec le baron
Ehner d’Eschenbach, qui devint lieutenant-feld-maréchal de T’armée
autrichienne, elle trouva dans la société viennoise une existence heu¬
reuse ettranquille en conformité avec ses aspirations. Deux grandes
inlluences modelèrent son imagination: elle s’enthousiasma tour à
tour des poésies de Betty Paoly &que l’on ne doit lire qu’à genoux),
suivant elle. puis des romans de Louise de François, qu'elle place
au-dessus des plus géniales créations. Elle doit à l’une et à l’autre de
ces & bonnes fécsn la sensation profonde de l’art littéraire qui puise
anx sources de l’expérience personnelle et de la réalité. C’est d’elles
aussi que lui vient son secret de plaire et de captiver tout en n’écri¬
vant que pour faire cuvre d’éducation humanitaire et sociale. Täche
eminemment diflicile à laquelle la forma également la lecture d’Adal¬
bert Stifter et ou elle sut exceller sans avoir été égalée par aucun des
romanciers allemands contemporains.
Les deux volumes que vient de faire paraitre Mne Ebner von Eschen¬
bach, aujourd'hui septuagénaire, donnent sous un mème titre Aus
Spätherbstagen (Fin d’automne) une série de nouvelles plus ou
moins longues. Ces petits tableaux d’une touche variée rendent bien
exactement les nombreux aspects de la société actuelle, avec, en relief,
les figures de femme. Non de celles qui affectent le modern style
dans leurs passions et passionnetles autant que dans leurs costumes
et leurs ameublements, mais des douloureuses, des vassales, des
héroiqueset des stoiques que dévorent les peines intimes. &L’Ecolier
modéle v, Vorzugschueter, est parmi ces pages courtes une histoire des
plus poignantes: l’enfant sacrifié à la rigide et égoiste ambition pa¬
ternelle qui surcharge ce cerveau, refuse au wfort en thème # toute
distraction considérée comme un vol fait à son avenir, et finit par
pousser sa pauvre victime au suicide; la mère, créature trop résignée,