I, Erzählende Schriften 11, Frau Bertha Garlan. Roman, Seite 24


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11. Frau Bertha Garlan
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LETTRES ALLEMANDES
nous fait vivre un siècle dans l’espace d’une minute
que M. Schnitzler note avec infiniment de talent!
Le lieutenant Gustl qui est une nouvelle de 80 pa¬
ges révele d’une manière plus aigué encore les mèmes
qualités que je viens de mentionner. C’est le bouillon¬
nement cérébral d’un jeune lieutenant qu’on a soi¬
disant insulté, pendant qu’il écoutait un oratorium. II
veut se tuer, des circonslances l’en empécheront na¬
turellement. Si ce lieutenant était prussien, la nou¬
velle ne serait peut-étre pas intéressante, mais comme
il est viennois et sentimental, cette monographie est
exquise, d’un comique doux, et très, tres humaine.
(Test àsouhaiter qu’on la traduise en français. Mais
nelas M. Schnitzler n’est ni russe ni polonais!
der d'un poête — et plus encore
II est difficile
dans une langue qut# st peint la sienne. Qui connaft
en France M. Stefan Geors Apart quelques lettrés,
les Allemnands eux-mémes lignerent II est certaine¬
ment beauceup trop arliste pour cux, et la noble ten¬
tative d’art de####oête déroute beaucoup les esprits
d’outre-Rhin. Ge###une chose banale qu’en Allemagne,
tropepris du lend, tropgründlich, on délaisse la forme.
Dans ce pays musical par excellence, on s’occupe fort
peu de Tharmonie d’un mot, de sa valeur sonore et de
sa force de suggestion. On pourrait dire que la langue
allemande souffre d’une hypertrophie du cerveau ¬
ce viscère s’est développé au détriment de lharmonie
du corps: en somme, il n’y a pas équilibre entre la
forme et le fond.
Nietzsche qui fut un parfait styliste a maintes fois
signalé, ce manque d’écrifure chez ses compatriotes.
Dans le Crépuscule des Idoles il constate avec une