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LA NOUVELLE HEVUE.
parurent etre — au meins pour un temps — des champions de la bonne
cause. M. Schnitzler est parmi les continuateurs de ce mème mouve¬
ment: de là, dans ses écrits, des analogies assez frappantes avec cer¬
taines tendances de notre littérature. Mais ces analogies ne proviennent
point nécessairement d’imitations directes et serviles. Acôté des traces
qu'a dü laisser chez lui l’étude de nos auteurs, M. Schnitzler a pu sou¬
vent n’etre influencé qu’au second degré par l’intermédialre de cerlains
de ses prédécesseurs allemands. Souvent aussi les ressemblances peu¬
vent etre fortuites et provenir uniquement de la simililude des mouve¬
ments littéraires dans les deux pays. Quoi qu’il en soit, les écrits de
M. Schnitzler sont ainsi intéressants à plus d’un titre: c. dehors de leur
mérite intrinseque qui est réel et grand, ils nous permettent de retrouver
une fois de plus les traces de l’influence exercée à l’étranger par nos
auteurs et ils nous fournissent enfin de nouveaux renseignements surles
Lendances actuelles de la jeune littérature allemande.
Le bagage littéraire de M. Schnitzler n’est pas encore tres considé¬
rable: et ceci n’est pas pour étonner, car il vient à peine, si je ne me
trompe, de dépasser la trentaine. Un recueil de saynètes, intituié Ana¬
tole, du nom du personnage principal qui figure dans toutes; une
piece en trois actes, le Conte, composée ily a cing ans,je crois, ei repré¬
sentée deux ou trois ans plus tard avec un succès médiocre; ce roman
de Mourir qui vient d’etre traduit, et enlin une autre piece en trois
actes, Amourette, au grand succès de laquelle j'ai déjà fait allusion: tei
est tout le gros de ses écrits (1). Peu nombreuses, ces ceuvres sont aussi
remarquablement courtes. II a été admis pendant longtemps, dans le
public français, au'à part les ceutvres de génies exceptionnels tels que
Geethe, Schiller ou Ileine, toutes celles qui sortaient d’une plume alle¬
mande étaient, par dedinition, louffues, desordonnées etobscurcies davan¬
tage encore par la pesanteur pédante de la forme. Si ces reproches ont
pu s’appliquer à certains écrivains allemands, il faut reconnaitre, en tout
cas, que la jeune génération s’efforce de ne pas les mériter. M. Schnitzler
nous en fournit un nouvel et excellent exemple, car la précision et la
concision sort les qualités qui frappent chez lui tout d’abord.
TI aime les sujets simples et nets. Un homme, pär exemple, apprend
qu'il est alteint d’une maladie mortelle incurable et qu'iln'a plus qu’un an
à vivre. Lui etsa maitresse qui vit avec lui passent alors par des alterna¬
tives d’attendrissement et d’énervement, d’angoisses et d’espérunces, et
c’est le récit de ces différentes phases qui forme tout le sujet de Mourtr.
(1) Analol, 2° ed., Berlin, Fischer, 1806; — Das Wärchen, Schauspiel in drei Aufzügen,
Dresde, P’ierson, 1894; — Sterben, Berlin, Fischer, 1895; — Liebelei, Schauspiel, Berlin,
Fischer, 1896.
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parurent etre — au meins pour un temps — des champions de la bonne
cause. M. Schnitzler est parmi les continuateurs de ce mème mouve¬
ment: de là, dans ses écrits, des analogies assez frappantes avec cer¬
taines tendances de notre littérature. Mais ces analogies ne proviennent
point nécessairement d’imitations directes et serviles. Acôté des traces
qu'a dü laisser chez lui l’étude de nos auteurs, M. Schnitzler a pu sou¬
vent n’etre influencé qu’au second degré par l’intermédialre de cerlains
de ses prédécesseurs allemands. Souvent aussi les ressemblances peu¬
vent etre fortuites et provenir uniquement de la simililude des mouve¬
ments littéraires dans les deux pays. Quoi qu’il en soit, les écrits de
M. Schnitzler sont ainsi intéressants à plus d’un titre: c. dehors de leur
mérite intrinseque qui est réel et grand, ils nous permettent de retrouver
une fois de plus les traces de l’influence exercée à l’étranger par nos
auteurs et ils nous fournissent enfin de nouveaux renseignements surles
Lendances actuelles de la jeune littérature allemande.
Le bagage littéraire de M. Schnitzler n’est pas encore tres considé¬
rable: et ceci n’est pas pour étonner, car il vient à peine, si je ne me
trompe, de dépasser la trentaine. Un recueil de saynètes, intituié Ana¬
tole, du nom du personnage principal qui figure dans toutes; une
piece en trois actes, le Conte, composée ily a cing ans,je crois, ei repré¬
sentée deux ou trois ans plus tard avec un succès médiocre; ce roman
de Mourir qui vient d’etre traduit, et enlin une autre piece en trois
actes, Amourette, au grand succès de laquelle j'ai déjà fait allusion: tei
est tout le gros de ses écrits (1). Peu nombreuses, ces ceuvres sont aussi
remarquablement courtes. II a été admis pendant longtemps, dans le
public français, au'à part les ceutvres de génies exceptionnels tels que
Geethe, Schiller ou Ileine, toutes celles qui sortaient d’une plume alle¬
mande étaient, par dedinition, louffues, desordonnées etobscurcies davan¬
tage encore par la pesanteur pédante de la forme. Si ces reproches ont
pu s’appliquer à certains écrivains allemands, il faut reconnaitre, en tout
cas, que la jeune génération s’efforce de ne pas les mériter. M. Schnitzler
nous en fournit un nouvel et excellent exemple, car la précision et la
concision sort les qualités qui frappent chez lui tout d’abord.
TI aime les sujets simples et nets. Un homme, pär exemple, apprend
qu'il est alteint d’une maladie mortelle incurable et qu'iln'a plus qu’un an
à vivre. Lui etsa maitresse qui vit avec lui passent alors par des alterna¬
tives d’attendrissement et d’énervement, d’angoisses et d’espérunces, et
c’est le récit de ces différentes phases qui forme tout le sujet de Mourtr.
(1) Analol, 2° ed., Berlin, Fischer, 1806; — Das Wärchen, Schauspiel in drei Aufzügen,
Dresde, P’ierson, 1894; — Sterben, Berlin, Fischer, 1895; — Liebelei, Schauspiel, Berlin,
Fischer, 1896.
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