I, Erzählende Schriften 3, Sterben. Novelle, Seite 44

Sterben
ereertene
box 1/2
858
LA NOUVELLE HEVUE.
jamais que les renseignements strictement indispensables à l'intelligence
du sujet. L’oeuvre est donc un peu grise. Elle est cependant d’un
mérite très réel, mérite qu’il est toutefois difficile de faire comprendre
ici, car tout résidant dans l’adresse avec laquelle le dialogue est écrit, il
faudrait procéder par longues cilations, II est meme incontestable
qu’mourette marque, à certains égards, un progrès sur ie Conte.. ot
cependant, je me demande si je n’eusse pas préféré voir M. Schnitzler
rester pius fidele au système qu’il suivait tout d’abord.
La simplicité et la sobriété sont assurément des qualités à cultiver,
mais on est en droit de se demander si M. Schnitzler n’est pas en danger
d’aller un peu loin. Aforce de supprimer tout ce qui.n’est pas essentiel,
il risque de laisser venir, par moments, à l’esprit du lecteur, des objec¬
tions et des doutes qu’il ferait mienx d’éc##ortout d’abord. Voici le héros
de Mourir, per exemple. Nous ne savons rien de lui si ce n’est qu’il est
malade et a une maltresse. Son passé nous est, totalement inconnu. Or
tout le livre ne s’explique que si nous lui supposons un Certain passé.
Autant aurait valu, des lors, nous renseigner immédiatement à cel égard.
Des remarques analogues pourraient éire faites à propos d’monrelle.
Je sais bien que ces façons de faire sont aujourd’hui à la r. Je sais
bien aussi qu’en éliminant un grand nombre de details c## arrive à
produire un certain effet de grandissement des personnages: tout
homme simplilié de la sorte tend à devenir I’Homme et c’est ainsi que
les ceuvres des ccoles réalistes en arrivent, comme je le remarqueis
tout à lheure, à se teinter de symbole. Mais elles deviennent souvent, par
cela meme, moins sincères et moins vraies. Or la vérité et la sincérité
me paraissent étre les soucis dominants de M. Schnitzler. Quant à la
question de mode, je ne veux point lui faire l'’injure de croire qu'il s’en
préoccupe, et je suppose qu’il subit son influence malgré lui.
Aun autre égard encore, l’influence de certains groupes de djeunesp
n’est peut-étre pas tres favorable à M. Schnitzler. On retrouve de
ci de là, dans ses derniers écrits, des traces de ce que nous sorhmes
convenus d’appeler élégamment la g rosserie n, celle tendance difficile
à définir, ou entre, pour une large part, une ironie brutale el sans
gaieté, s’exerçant ##nstamment aux dépens des réalités vulgaires de la
vie. Or M. Schnitzler ne semble etre, par tempérament, ni froid ni
brutal. Pour le prouver, j’aimerais, si ia place ne m’étail mesurée, à citer
ici quelques extraits d’Anatole. II ya dans ces petites scènes de veri¬
tables bijoux de délicetesse et d’esprit et, si l’on y retrouve une assez
forte dose d’ironie, elle est loujours, comme il convient, légère et rieuse.
II semble incontestable cependant que l’auteur soit porté plutôt vers les
sujets tristes et poignants. Mais rien n’empéche d’etre triste, poignant
meme, sans étre brutal: il ya dane Amoureite et dans Mourir des pages