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3. Sterben
K G
1
AINE LITTERAIRE
drapée de mousseline, fabrique queiques jolis coussins, un vide
poches, etc., et les dispose avec gont ei adresse. Toute femme¬
possede plus ou moins ces deux qualités, il ne S’agit que de les
meitre en truvre.
FRANOUETTE.
lais¬
——
(1116
BULLETIN BIBLIOCRAPHIOUE
etit
ule,
Aurnen SensirzLER. Mowrfr, traduit de Tallemand par Gaspard Val¬
lette. Parie, Perrin, Lausanne, Pavot, 1896. 1 vol. in-12.
etit
Dres
On rappelle souvent Phistoire de la Jeune Veure, que La Fon¬
OC-
taine à si bien contée, pour symboliser le peu de durée möme du
les,
plus profond des sentimerts humains. Ge thème navrant, mais de¬
S’y
venu banal, M. Schnitzler P’a rajeuni et accentué arec un singulier
sins
bonheur, imaginant une femme dont le ccrur se détacherait pen à
ouf
peu, non d’un mort, mais du mourant aupres duquel elle vit. Félix.
reS,
c’est le nom du malheureux, a été condamné par les médecins;
0S-
il n’a plus qu'une année à vivre, et le roman n’est que la notation
etc.
exacte, pénétrante, minutieuse, des ravages progressifs de la ma¬
ug
ladie dans le corps de Thomme, et la marche lente mais süre de
vice
Teubli dans le cccur de la femme; c’est d’abord un vague ennui,
erts
puis 'a fatigue, puis le dégodt, puis l’épouvante, qu'inspire à Marie
age
cet agonisant que son mal a rendu affreusement égoiste et presque
eux
féroce: son dernier mouvement est d’étrangler sa compagne, pour
1000
ne pas mourir seul.
au
Ilest à regretter que l’auteur ait rétréci l’intérdt de son livre
comme la portée morale de son sujet, en ne Lous présentant pas
sie,
dans son malade un exemplaire completetexcellentde Thumanite.
, la
Son personnage n’est qu'un égofste; ce n’est pas invraisemblable,
011.
certes, mais ce caractère peu sympathique et möme odieux fait dé¬
vre,
générer peu à peu cette nolation psychologique en bulletin patho¬
logique d’un malade qui tousse etqui crache, et pourquile monde
pi¬
et la vie se résument en ses crachats, Je Taccepterais encore, si
1 la
nous pouvions soupçeuner qu'avant sa maladie, il se soit intéresse
à
d autre chose qu’a lui-méme; mais non, in’a jamais en la moindre
lais
pensée généreuse, le plus petit mouvement d’amour vrai; il n’a pas
pu Tavoir. Et l’odieux de cette flgure déjà décomposée par la mort
déteint mème sur la fraiche et jeune figure de sa compagne; on
une
ne conçoit pas qu’elle ait pu s’attacher à un homme dont l’äme est
nt
si affreusement petite et desséchee: on trouve naturel awfelle S’en
dégodte et cc qui étonne c’est qu’elle y mette tant de façons. Comine
iple
le récit aurait été plus tragique, si nous avions vu le meilleur des
ure
hommes devenir un objet d’horreur et d’elfroi aux yeux de celle
qui Paims, et qui se détache de lui sans perdre notre sympathie!
Ce que ia belle conception de romancier perd du coté des ca¬
iule
ractères elle le regagne en partie d’un autre côte, gräce an style
aux
L’auteur a le talent de peindre tout un tableau, tout un etat d’äme
r de
par un seul mot. I courait donc un grand danger en conliant son
jui,
ouvrage d un traducteur: mais M. Gaspard Vallette a su conserver
la
au roman tout le charme suggestif et vibrant de l’original. Sa tra¬
duction n’est pas un de ces pales à peu pres qui ressemblent ann
ES
moulage de plätre rendant tout du marbre qu'lls reproduisent, sauf
11,
T’essentiel: la pureté de la ligne, Téclat et la beauté. Gette tradue¬
e8
tion se lit comme un original, ne laisse pas soupeonner derrière
10,
elle, ni regretter Toriginal, Je ne saurais mieug conelure qu'en di¬
Ur
Sant que ce remarquabie romen, surlequel je me suis permis une
110
reserve assez grave, Stait cependant digne de rencontrerun tradue¬
teur tel que M. Vallelte.
es
f¬
1e
81.
r,
1-
I,
6,
st
ge
St
er
50
te,
86,
te-
ar¬
65
18;
Jux
fté¬
les
Ire.
n6-
tte,
n à
Hai¬
atre
eant
tion
urs,
it au
äce,
dop¬
er, er
tons
que
burg,
7, le
us le
II flt.
t de
t kut
la fin
était
— 01 I
ont pas vu jeter les engins, sans doute, ni
meme fabriquer les marmites (vous étes Tror
malin 1!); mais c’est tout comme; ils sont
pleins de preuves morales. Vous avez, d’ail¬
leurs, l’adage juridique contre vous ;il vous
écrase: Is fecil cus prodest. Qu’avez-vous à
répondre? Ne vous défendez pas, c’est inu¬
tile! Vous branliez au manche, depuis l’ave¬
nement de M. Méline; la presse radicale et
socialiste, qui vous avait ménagé sous M.
Bourgeois, était de nouveau partie contre
vous, et avec une belle ardeur! Vous n'au¬
riez pastenu huit jours de plus;et alors cette
idée vous est venue, — idée scélérate, quf
vous mettra au rang des plus hidenx crimi¬
nels — de faire parler la dynamite. — Co
que je ne m’explique pas, par exemp le, c’est
que vous ayez choisi l’Espagne commethéä¬
tre de vos exploits; il me semble qu’il vous.
Catdte plus facile d’opérèr en France, et
que cela aurait produit plus de sensation
Vous n’en étes pas moins un profond misé¬
San-Gil.
rable!
MOURTR
Jusqu’à ces dernières années, il nous
était permis d’ignorer le mouvement
littéraire actuel, en Allemagne, et de
dire sans courir grand risque d’ètre in¬
jastes que les victbees de la Prusse
avaient condamné à la stérilité le génie
germanique. Mais depuis quatre ou
cing ans, des échos de plus en plug vi¬
brants, des noms, d’abord inconnus,
que la renommée répête obstinément,
et qui, se précisant de jour en jour,
cemmencent A prendreune physionomie,
révèlent mème änctre indifférence pa¬
risienne toute une renaissance littéraire
dont Berlin, et non plus Weimar, seraiß
le foyer. Un jour, ce sont les Tisserands
de Hauptmann, ou tel autre drame, que
nous donne le Théätre Libre; un autre
jor“, ie succes retentissant de tel jeune
romancier, comme Sudermann, nous
prouve que, si l’Allemägne de Goethe,
poétique et romantique, est morte avec
Geibel et Scheffel, une jeune Allemagne
vient dapparaftre, dans un domaine
tout voisin et à peine inférieur: dans
le drame réaliste et dans le roman psy¬
chologique.
Cette pléiade de noms déjá connus,
et qui demain seront illustres, s’enri¬
chit de jour en jour, comme un catalo¬
gue d’étoiles qui une à, une apparaf¬
traient au fond du ciel au regard algu
de l'astronome. Aux auteurs que j'ai
cités, et que nous nommons déj# cou¬
ramment, il faudrait en ajouter d’auches,
et, au premier rang, M. Arthur Schnitz¬
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K G
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AINE LITTERAIRE
drapée de mousseline, fabrique queiques jolis coussins, un vide
poches, etc., et les dispose avec gont ei adresse. Toute femme¬
possede plus ou moins ces deux qualités, il ne S’agit que de les
meitre en truvre.
FRANOUETTE.
lais¬
——
(1116
BULLETIN BIBLIOCRAPHIOUE
etit
ule,
Aurnen SensirzLER. Mowrfr, traduit de Tallemand par Gaspard Val¬
lette. Parie, Perrin, Lausanne, Pavot, 1896. 1 vol. in-12.
etit
Dres
On rappelle souvent Phistoire de la Jeune Veure, que La Fon¬
OC-
taine à si bien contée, pour symboliser le peu de durée möme du
les,
plus profond des sentimerts humains. Ge thème navrant, mais de¬
S’y
venu banal, M. Schnitzler P’a rajeuni et accentué arec un singulier
sins
bonheur, imaginant une femme dont le ccrur se détacherait pen à
ouf
peu, non d’un mort, mais du mourant aupres duquel elle vit. Félix.
reS,
c’est le nom du malheureux, a été condamné par les médecins;
0S-
il n’a plus qu'une année à vivre, et le roman n’est que la notation
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exacte, pénétrante, minutieuse, des ravages progressifs de la ma¬
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ladie dans le corps de Thomme, et la marche lente mais süre de
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Teubli dans le cccur de la femme; c’est d’abord un vague ennui,
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puis 'a fatigue, puis le dégodt, puis l’épouvante, qu'inspire à Marie
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cet agonisant que son mal a rendu affreusement égoiste et presque
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féroce: son dernier mouvement est d’étrangler sa compagne, pour
1000
ne pas mourir seul.
au
Ilest à regretter que l’auteur ait rétréci l’intérdt de son livre
comme la portée morale de son sujet, en ne Lous présentant pas
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dans son malade un exemplaire completetexcellentde Thumanite.
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Son personnage n’est qu'un égofste; ce n’est pas invraisemblable,
011.
certes, mais ce caractère peu sympathique et möme odieux fait dé¬
vre,
générer peu à peu cette nolation psychologique en bulletin patho¬
logique d’un malade qui tousse etqui crache, et pourquile monde
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et la vie se résument en ses crachats, Je Taccepterais encore, si
1 la
nous pouvions soupçeuner qu'avant sa maladie, il se soit intéresse
à
d autre chose qu’a lui-méme; mais non, in’a jamais en la moindre
lais
pensée généreuse, le plus petit mouvement d’amour vrai; il n’a pas
pu Tavoir. Et l’odieux de cette flgure déjà décomposée par la mort
déteint mème sur la fraiche et jeune figure de sa compagne; on
une
ne conçoit pas qu’elle ait pu s’attacher à un homme dont l’äme est
nt
si affreusement petite et desséchee: on trouve naturel awfelle S’en
dégodte et cc qui étonne c’est qu’elle y mette tant de façons. Comine
iple
le récit aurait été plus tragique, si nous avions vu le meilleur des
ure
hommes devenir un objet d’horreur et d’elfroi aux yeux de celle
qui Paims, et qui se détache de lui sans perdre notre sympathie!
Ce que ia belle conception de romancier perd du coté des ca¬
iule
ractères elle le regagne en partie d’un autre côte, gräce an style
aux
L’auteur a le talent de peindre tout un tableau, tout un etat d’äme
r de
par un seul mot. I courait donc un grand danger en conliant son
jui,
ouvrage d un traducteur: mais M. Gaspard Vallette a su conserver
la
au roman tout le charme suggestif et vibrant de l’original. Sa tra¬
duction n’est pas un de ces pales à peu pres qui ressemblent ann
ES
moulage de plätre rendant tout du marbre qu'lls reproduisent, sauf
11,
T’essentiel: la pureté de la ligne, Téclat et la beauté. Gette tradue¬
e8
tion se lit comme un original, ne laisse pas soupeonner derrière
10,
elle, ni regretter Toriginal, Je ne saurais mieug conelure qu'en di¬
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meme fabriquer les marmites (vous étes Tror
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pleins de preuves morales. Vous avez, d’ail¬
leurs, l’adage juridique contre vous ;il vous
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tile! Vous branliez au manche, depuis l’ave¬
nement de M. Méline; la presse radicale et
socialiste, qui vous avait ménagé sous M.
Bourgeois, était de nouveau partie contre
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riez pastenu huit jours de plus;et alors cette
idée vous est venue, — idée scélérate, quf
vous mettra au rang des plus hidenx crimi¬
nels — de faire parler la dynamite. — Co
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tre de vos exploits; il me semble qu’il vous.
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romancier, comme Sudermann, nous
prouve que, si l’Allemägne de Goethe,
poétique et romantique, est morte avec
Geibel et Scheffel, une jeune Allemagne
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tout voisin et à peine inférieur: dans
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et qui demain seront illustres, s’enri¬
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gue d’étoiles qui une à, une apparaf¬
traient au fond du ciel au regard algu
de l'astronome. Aux auteurs que j'ai
cités, et que nous nommons déj# cou¬
ramment, il faudrait en ajouter d’auches,
et, au premier rang, M. Arthur Schnitz¬