I, Erzählende Schriften 3, Sterben. Novelle, Seite 56

Sterben
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LETTRES A MA COUSINE
son godt du paradoxe, avait fait plus d’une fois la contre-partie. Le
pius heureux des trois, dans la comédie actuelle, c’était bien rede¬
venu le mari, depuis que Dumas fils avait peint des Targettes etcette
bonne Mn- Leverdet ese baillant leur lassitude, leur ennui et leur
dégodt l’un de lautre, avec des scènes continuelles, des reproches,
des récits de tisanes et de cataplasmes, tout préts à se hafr et äse
jeter les meubles à la téte, si, le mari, qui leur rend la vie supporta¬
ble, venant à: sparaitre, ils étaient forcés de se réunir et de vivre
toujours ensemble. „
Seulement c’élait le scepticisme qui profitait de cette manière nou¬
velle de peindre les choses. On s’arrangeait d’abord pour ne pas sun¬
primer le mari; et puis on savait d’avance qu'il ne fallait pas trop
demander — ni trop donner par conséquent — ä ce hon petit adul¬
tère & commode et propret v, dont il serait toujours facile de sortir
sans tapage quand après une saison ou deux on en aurait assez. Le
diable donc n’y perdait rien. On s’était tres bien fait à l’idée que ces
liaisons-là ne devaient pas durer toujours. Pour n’étre qu'une flam¬
bée, la passion n’en avait pas moins d’attrait.
Aujourd'hui, voilà que ça ne dure plus du tout; et qu'au lieu de
flamber, ça fume.
qui ont la beruté, le
Ces gens-là ont des maitresses exquis.
ssion le parfait amour
charme, la tendresse, qui leur versent à
dont ils sont avides. Et cc breuvage est h##d’ennui, breuvage
de mort. Ce n’est pas une déception, ni un regrei qui les fait souffrir.
Encore une fois leur amour est parfaitement.,, heureux, si l’on peut
employer ce mot pour des gens qui s’ennuient si ferme; et ce n'est
pas la défiance qui les fail assassins, pas plus que ce n’est la crainte
de perdre tant de bonheur qui les pousse au suicide.,. IIs tuent et ils
se tuent, par on ne sait quelle mystérieuse fatalité qui est contenue
dans ces sortes d’amours, et qui dans ieur pleine floraison fait s’épa¬
nouir ces amours en haines faronches: haine de l'adorée, haine de
soi, haine de la vie, haine de tout.
Nest-il pas vrai qulainsi cela devient beaucoup moins engageant?
M. Zola nous avait déjà montré dans la Béte humaine —ohl sans ma¬
lice, sans voir dans ce phénomène tout ce qu'un penseur, et surtout
un penseur chrétien, y peut voir — comment la volupté charnelle,
remuant en celui qui s’y livre sans réserve toute la boue dont nous
sommes pétris, peut véveiller des instincts malfaisants que l’hérédité
avait mis en nous et faire de nous sondain des brutes sanguinaires
Et, avec l’alcoolisme, c’est en effet, ma cousine la basse sensua¬
lite, dont la passion d’argent n’est le plus souvent que la servante, qui
enfante le plus d’assassins, de déments #t de monstres.