II, Theaterstücke 24, Das weite Land. Tragikomödie in fünf Akten, Seite 796

24

D
nds seite Land
Quelquefois il me fait vraiment de la peine.
Fraiment, docteur, je pense souvent que c’est
un démon qui le pousse.
Sa phuition sera d’aimer sans s’attacher, cf.
de s’écrier àla fin qde tout est illusion. Voilà
Thomme; voyons maintenant la pièce.
Ilest, à sept lieues au sud de Vienne, une sta¬
tion d’eaux sulfureuses qui se nomme Baden.
Les Hofreiter yont une villa. C’est dans le jar¬
din de cette villa que se passe le premier acte:
jardin entouré seulement d’une barrière de
bois peint en vert et que longe une route. Lor
Hamis disent bonjour par-dessus la barrière, et
ils entrent. Cest Mme Wahl et sa üille Erna;
c’est un jeune enseigne, Otto von Aigner; c’ost
edocteur Mauer. Hofreiter est en ville
pour l’enterrement d’un de ses amis, le
pianiste Korsakow, qui s’est suicidé. Ce sui¬
cide est le sujet des propos. On dit que le pia¬
niste s’est tud par orgucil: on lui reprochait de
ne bien jouer que Schumann et Chopin. La
Weille, il avait joué au billard avec Hofreiter:
l avait gagné une boite de cigares. Lo len¬
demain, le domestique va lui porter les ci¬
gares et le troure mort, lo revolver à la
main.
Hofreiter revient, et, comme tout le mnonde,
parie de Penterrement. 1 Sétonne-du-su-
eide. Non, ce n’est pas par vanité qu'un garcon
si intelligent s’est tué. & Jouer du piano n’était
pour lui que l’accessoire. Avez-vous idée de
tout co qui l’intéressait! Il possédait sur le bout
du doigt Kant, Schopenhauer et Nietzsche, et
Marx et Proudhon aussi. C’était fabuleux. Je
sais qui je choisis pour causer... Et, avec cela,
six heures d’exercices par jour. Ou prenait-il
le temps pour toutl... Et vingt-sept ans! Etilse
tue. Seigneur Dieu, un garçon qui avait tout
pour lui.. Jeune et illustre, tres joli garçon,
en outre, etil se brüle la cervelle. Qu'un viell
Ane fasse cela, à qui la vie n'a plus rien A of¬
frir.., Mais justement celui..
box 29/6
Genia a écoute fort tranquillement. Elle rit jvoltée, elle a voulu partir; maintenant elle
tout à coup; elle se souvient que la bonne l’aime d’une tendresse maternelle; elle ne sou¬
Mme Wahl a eu tout de suite la pensée de de-haito peut-être pas qu’il lui revienne, ou du
mander ce qu’étaient devenus les cigares. Le
moins elle le dit. Mais elle s’inquiète pour Jui.
domestique les a rapportés, naturellement.
Elle s’inquiète d’une vongeance de Natter.
Frédéric en fume un, et il'en offre un à Mauer.
* Souvent, a-t-elle avoué à Mauer, j’ai de l'an¬
Celui-ci l'allume et s’en va. Le mari ei la
goisse pour Frédéric..., comme pour un flls
femme restent seuls. II n’y a rien de plus na¬
qu'on a tendrement élevé, et qui court unc
turel et de plus paisible que cette introduction.
aventure douteuse.9 — Mais lui? II l’interroge
Et tout à coup le drame éclate.
nerveusement. II ne lui fait pas un reproche. I
Frédéric doit aller en Amérique pour ses af¬
reconnait qu’elle est lihre, et cependant il lit la
faires. II propose à sa femme de l’accompagner.
lettre de Korsakow avec une ironie amère. IIla
Elle refuse. Elle craint la traversée. Elle pré¬
presse de questions nouvelles; il revient sur lo
fère s’installer près de son fils Percy, qui fait
x malheureusement z. II veut lui faire dire
ses études en Angleterre. Frédéric est surpris.
qu'elle serait devenue la maltresse du musi¬
IIse tait. Puis tout à coup: & Genia, dis-moi. Tu
cien, si elle avait su qu'il y allait de la vie et de
sais peut-être pourquoi Korsakow s’est tué?
la mort. — Je ne crcis pas, répond-elle. —
Que signifie cette question? répond-elle tran¬
Mais.. — Ohl pas à cause de toi. Pas méme à
quillement. Tu sais que j'ai été aussi étonnée
cause de Percy. — Alors, pourquoi! — A cause
que toi. — Alors, reprend-il, pourquoi veux¬
de moi. — Je ne comprends pas. — Je n’au¬
tu t’éloigner de moi, ainsi, du jour an lende¬
rais pas pu. Dieu sait pourquoi. Jo n’aurais pas
main?g Elle nie, elle se déhat, elle cherche des
pu. .
biais. II pose enfin brutalement la question.
Le sccond acie se passe également à la villa
& Etait-il ton amant, ou non? Elle répond: Il
Hofreiter, mais devant l’autre façade, du côté
n’était pas mon amant. II n’était malheureuse¬
oü est le tennis. Près de ce tennis, se trouve
ment pas mon amant. Gela te suffit-il?.
un grand noyer sons lequel des sièges sont dis¬
— * Malheureusement, il’ne l’était pas, as-tu
posés près d’une table. Les mouvements de la
ut Preprend-le-hare-Halelsceneren
Ppartiaregient lesentrees et les sorties. Et nous
étais donc sa maitresse. Qui t’en empéchait? Et
voyons se dessiner un nouveau personnage,
tu as rompu, et il s’est tué. C’esttrès simple. —
Erna Wahl. Nous l'avions entrevue au premier
Lis, répond simplement Genia, et elle lui tend
acte, comme une fille intelligente et passionnée.
la dernière lettre du malheureux Korsakow.
Nous apprenons que Mauer est amoureux d’elle,
& Adieu, Genia, dit cette lettre. Vous aviez peut¬
II remarque mélancoliquement qu'il lui est tout
étre raison quand vous vous refusiez à mes
àfait indifférent. Genia le console: 4 Cest, lui
veeux. Nous n’étions pas faits pour le men¬
dit-elle, un tres hon commencement pour un
songe... Moi peut-être, vous non.., malgré tout,
marlage. Nous apprenons encore que Hofrei¬
vous ne voulez pas le quitter: je le comprends
ter est en coquetterie avec cette mème Erna.
à cette heure. Vous l’aimez, Genia. Vous aimez
Mme Natter le lui reproche; mais il repousse
toujours votre mari. Voilà la solution de l’é-
l’accusation: 4Erna, dit-il, une petite fille que
nigme.
j'ai fait sauter sur mes genoux!.
Sans doute, Genia aime ce mari trompeur.
Mais la voici elle-méme, et elle mène ronde¬
Nous le savions déja. Au debut, elle s’est ré-ment Mauer. Elle a décidé de faire dans les Do¬