II, Theaterstücke 22, Der junge Medardus. Dramatische Historie in einem Vorspiel und fünf Aufzügen (Altwiener Stück, Doppelselbstmord), Seite 661

meitre à son fils Medard lorsque celui- g homme Toccasion de rencontrer, an
di aura fini de remplir ses devoirs de
bord de la fosse, tous les membres de
soldat. L’excellente femme a aussi une
la noble famille française dont il s’est
fille, Agathe, dont nous apprenons bien¬
juré dobtenir vengeance. Or, le comte
töt qu'elle s’est gagné le ccur de l’uni¬
krançois a laissé une sceur, Hélène, dont
que fils du duc de Valois, mais que sa
la fiere beauté a tout de suite ému tres
mère lui a défendu de revoir ce prince
profondément le cceur passionné du
jusqu'au jour ou celui-ci, suivant sa
jeune libraire. Cependant celui-ci se
promesse, aura décidé ses nobles pa¬
croit tenu doutrager la belle princesse
rents à venir officiellement demander
en lui interdisant de jeter des fleurs
pour lui la main de la jeune fille. Nous
sur la tombe commune de François et
entendons Agathe s’entretenir de ses ré¬
d’Agathe. Un certain marquis de Va¬
ves et de son chagrin avec une amie,
lois, cousin d’Hélene et fort épris d’el¬
Anna Berger, qui de son côté est pas¬
Ie, S’empresse de provoquer l’imperti¬
onnément eprise du beau Médard;
nent; et la jeune fille lui promet de de¬
et nous faisons aussi connaissance avec
venir sa femme s’il parvient à le tuer.
Mee Klahr elle-mérne ainsi qu’avec son
Mais le marquis de Valois ne parvient
frère, le maitre-sellier Eschenbacher,
qu'à blesser Son adversaire; sur quoi
dont la froide et méfiante sagesse bour¬
Hélène se décide tout de mème à épou¬
geoise contraste avec l’enthousiasme pa¬
ser son cousin, et puis, d’autre part,
triotique des autres membres de la fa¬
fait porter à Médard les fleurs qui ont
mille, convaincus de l’inévitable défaite
été l’origine du duel. Et Médard, grié¬
de Napoléon. Puis c’est Médard, le fu¬
vement atteint d’un coup d’épée dans la
tur héros du drame, qui avant de join¬
poitrine, n’en trouve pas moins la for¬
dre le corps de volontaires ou il s’est
ce de se trainer aussitôt jusqu’au pa¬
enrölé, a voulu dire adieu à sa mère et
lais du duc de Valois, d’escalader le
à sa sceur. D’autres figures encore en¬
mur du jardin et de venir tomber aux
trent et sortent, des voisins, des em¬
pieds de l’orgueilleuse Hélène, qui con¬
ployés de la librairie, chacun commen¬
sent à le cacher dans sa chambre du¬
tant à sa manière les graves événements
rant toute la nuit. Bientôt nous appre¬
politiques du jour; et tout ce premier
nons qu’elle est devenue sa maitresse,
tableau de la pièce nous apparait vrai¬
Let nous voyons bien que l'’amour en¬
ment un modele d’exposition théätrale
Hlammé qu'il éprouve pour elle trans¬
à la fois claire, rapide, colorée et vi¬
forme l’obscur boutiquier en une sorte
vante, ou à la peinture des caractères
d’Hamlet. qui s’en va promenant ses
particuliers de ses personnages l’auteur
réves parmi les alarmes, les angoisses,
a tres habilement entremélé celle des
les vaines résistances patriotiques de
sentiments généraux de la population
ses anciens amis. Mais elle, la mysté¬
viennoise pendant l’émouvante période
rieuse Hélène, qui tantôt le repousse et
qulil a entrepris de ressusciter. Soudain
tantôt recommence à l’attirer près de
la conversation des hôtes de Mre Klahr
soi, nous avons beaucoup de peine à
est interrompue par T’arrivée du comte
deviner les motifs de l’étrange affection
de Valois, qui annonce à la mère
qu'elle lui témoigne. Tout au plus pou¬
d’Agathe que ses parents ont enfin con¬
vons-nous supposer que, l’ayant d’a¬
senti à autoriser sa mésalliance; mais
bord accueilli par un simple caprice de
quelques mots échangés à mi-voix entre
sa perversité native, — ou peut-être na¬
Agathe et lui nous révelent qulil a. sim¬
tionale, car peu s’en faut que l’auteur
plement imaginé ce mensonge pour
ne nous montre en elle une incarnation
avoir accès auprès de son amie, avec la¬
symbolique de la grande dame françai¬
quelle il a résolu de s’enfur des ce mé¬
se. — elle imagine ensuite de se servir ##
me soir. — sans que, d’ailleurs, les pa¬
de lui comme d’un instrument pour la
roles des deux jeunes gens nous permet¬
réalisation d’une autre fantaisie qui
tent de deviner l’usage qu'ils comptent
s’est emparée d’elle.
faire ensuite de leur liberté.
Le fait est que, dans l’intervalle, Na¬
Second tableau. Ce mème soir, Mé¬
poléon est entré à Vienne; et bien que
dard est altablé avec ses nouveaux com¬
la jeune marquise de Valois soit obli¬
pagnons dans un cabaret du faubourg,
gée d’avouer à sa confidente qu’elle est
au bord du Danube. Les volontaires
prise d’amour pour l’empereur victo¬
vont avoir à se mettre en route, tout à
rieux, nous ne l’entendons pas moins
Theure, pour se réunir à l’armée de l’ar¬
promettre à Médard la continuation de
chidue Charles; et nous assistons à une
ses faveurs s’il réussit à lui aplanir
suite de rencontres, d’adieux, de discus¬
T’acces du tröne de France, en tuant
sions politiques et sentimentales, qui
Napoléon d’un coup de poignard. Le
achèvent de donner à tout ce prologue
jeune homme, il est vrai, se refuse avec
de la pièce de M. Schnitzler la portée
indignation à lui rendre un service tel
d’une évocation historique infiniment
que celui-lä. Mais voici que, des l’acte
attrayante. Mais pendant que Médard
suivant, nous le trouvons à Schcen¬
recommande à l’un de ses amis, boi¬
brunn, guettant le passage de l’empe¬
teux et forcément retenu à Vienne, de
reur avec un poignard caché sous son
veiller sur les relations de sa sceur avec
manteau; et si, en fin de compte, son
François de Valois, on amène dans le
poignard frappe Hélène elle-méme au
cabaret les cadavres d’un jeune couple
lieu de Napoléon, c’est seulement parce
dui vient de se noyer;et Médard recon¬
qu'il a découvert que sa bien-aimée est
nait sa chère Agathe et le prince fran¬
devenue la maitresse du tyran. Impos¬
çais. Un autre de ses amis, précisément,
sible de savoir, avec cela, si ce projet de
S’est plaint de ne pouvoir pas étre ad¬
tuer Napoléon lui a été inspiré par l’a¬
mis dans leur troupe, dejà trop nom¬
mour d’Hélène ou par celüi de sa pa¬
breuse: Médard obtient de lui qu'il
trie: car encore qulil ait, lui aussi, un
parte à sa place, tandis que lui-mème
econfidento, à la manière des tragédies
restera à Vienne et se consacrera avant
clasiques, il néglige tout àfait de nous
tout à venger la mort de sa sceur, vie¬
renseigner par cette voie sur ses inten¬
time de l’orgueil impitoyable du vieux
tions véritables. Condamné à mort, il
duc de Valois et de toute sa maison.
apprend du général Rapp que l’empe¬
pereur lui accorde sa gräce, la police
Ainsi se termine un e prologues dont
ayant constaté qu’Hélène, sa victime,
la représentation ne doit pas durer
avait formé le dessein de tuer de sa pro¬
moins de trois quarts dheure ct qui,
pre main l’usurpateur qu’elle aimait: