II, Theaterstücke 22, Der junge Medardus. Dramatische Historie in einem Vorspiel und fünf Aufzügen (Altwiener Stück, Doppelselbstmord), Seite 671

22. Derjunge Medandus
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REVUES ETRANGERES.
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boutiquier en une sorte d’Hamlet, qui s’en va promenant ses réves
parmi les alarmes, les angoisses, les vaines résistances patriotiques
de ses anciens amis. Mais elle, la mystérieuse Hélène qui tantôt le
repousse et tantôt recommence à l'attirer près de soi, nous avons
beaucoup de peine à deviner les motifs de l’étrange affection qu’elle
Jui témoigne. Tout au plus pouvons-nous supposer que, T’ayant
d’abord accueilli par un simple caprice de sa perversité native, — ou
peut-étre nationale, car peu s’en faut que l’auteur ne nous montre en
elle une incarnation symbolique de la grande dame française, — elle
imagine ensuite de se servir de lui comme d’un instrument pour la
réalisation d’une autre fantaisie qui s’est emparée d’elle.
Le fait est que, dans l’intervalle, Napoléon est entré à Vienne; et
bien que la jeune marquise de Valois soit obligée d’avouer à sa confi¬
dente qu'elle s’est prise d’amour pour l’empereur victorieux, nous ne
T’entendons pas moins promettre à Médard la continuation de ses
faveurs s’il réussit à lui aplanir l’accès du tröne de France, en tuant
Napoléon d’un coup de poignard. Le jeune homme, il est vrai, se
refuse avec indignation à lui rendre un service tel que celui-lä. Mais
voici que, des l’acte suivant, nous le trouvons à Schenbrunn, guet¬
tant le passage de l’empereur avec un poignard caché sous son man¬
teau; et si, en fin de compte, son poignard frappe Hélène elle-méme
au lien de Napoléon, c’est seulement parce qu'il a découvert que sa
bien-aimée est devenue la maitresse du tyran. Impossible de savoir,
avec cela, si ce projet de tuer Napoléon lui a été inspiré par l’amour
d’Hélène ou par celui de sa patrie: car encore qu'il ait, lui aussi, un
c conlident, p à la manière des tragédies classiques, il néglige tout à
fait de nous renseigner par cette voie sur ses intentions véritables.
Condamné à mort, il apprend du général Rapp que l’empereur lui
accorde sa gräce, la police ayant constaté qu’Hélène, sa victime, avait
formé le dessein de tuer de sa propre main l’usurpateur qu’elle
aimait: mais non, Médard ne veut pas avoir d’obligation à un homme
qui a causé le malheur de l’Autriche! Etle voilà qui force les soldats
français à l’exécuter, et le général Rapp, aux dernières lignes du
drame, console sa mére en le proclamant un c héros: 9 mais toujours
nous ignorons ce que ce singulier héros avait dans le ccur. Le mys¬
tère qui, de tout temps, enveloppait pour nous la figure d’Hélène de
Valois s’est communiqué peu à pen à la figure de ce pauvre petit
Hamlet d’arrière-bontique, détourné de sa destination naturelle par Ie
dépierable hasard qui lui a permis de tenir dans ses bras une prin¬
cesse authentiquement issue du sang des rois de France!