22 herjunge Nedandus
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REVUE DES DEUX MONDES.
simples et touchantes figures de ces pauvres gens. La véritable mère
reparait, sollicite la permission de revoir son enfant; et Mue John
des qu’elle Taperçoit, comprend que jamais cette créature ne se
résignera à la laisser en paix. Hlya la, entre les deux rivales, une scène
Strangement violente et douloureuse, mais traitée avec unsens admi¬
rable de réalite dramatique. Et puis nous assistons, d’acte en acte, anx
efforts desespérés de la femme du macon pour éviter une catastrophe
que nous sentons déjà toute préte à s’'abattresur elle. Elle pourrait bien,
il est vrai, tout avouer à son mari, qui sürement lui pardonnerait son
mensonge, avec Thumeur indulgente et placide que nous laissent
devinertoutes ses paroles; mais tonjours elle demeure comme hypno¬
tisée sous la crainte de son abandon, on, plus simplement encore,
toujours son étroite cervelle s’obstine, sans l’ombre d’un motif rélléchi¬
dans le plan de conduite qu’elle a d’abord adopté. Si bien que, ne
vovant plus d’autre moyen de se delivrer des instances de la mère.
cette femme d’une probité jusqu'alors irréprochable en arrive à solli¬
citer l’assistance de son frere, qui est précisément l’anteur du vol
signalé par le vieil acteur au portier de la maison. Eble frère n’oblient
le silence de Pauline qu'en T’assassinant, et la malheureuse Mu John,
au premier reproche qu'elle eroit découvrir dans le regard de son
mari, renonce à lutter plus longtemps contre la destinée. Mais com¬
bien ce rapide et froid résumé est peu fait pour donner au lecteur une
juste idée de la signilication essentielle d’une pièce dont toutl’intérét
consiste à animer de vie poétique jusqu'aux moindres nuances des
idées et des sentimens de chacune des figures, transportant celles-ci
In domaine du mélodrame populaire dans celui de latragédie la plus
& gethéenne, 9 de manière à concilier en un mèmne ensemble artis¬
tique les deux ideals opposés du professeur. Hassenreuter et de son
ctonnant éléve, Tex-thcologien Erich Spitta!
T. DE WrzEwA.
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REVUE DES DEUX MONDES.
simples et touchantes figures de ces pauvres gens. La véritable mère
reparait, sollicite la permission de revoir son enfant; et Mue John
des qu’elle Taperçoit, comprend que jamais cette créature ne se
résignera à la laisser en paix. Hlya la, entre les deux rivales, une scène
Strangement violente et douloureuse, mais traitée avec unsens admi¬
rable de réalite dramatique. Et puis nous assistons, d’acte en acte, anx
efforts desespérés de la femme du macon pour éviter une catastrophe
que nous sentons déjà toute préte à s’'abattresur elle. Elle pourrait bien,
il est vrai, tout avouer à son mari, qui sürement lui pardonnerait son
mensonge, avec Thumeur indulgente et placide que nous laissent
devinertoutes ses paroles; mais tonjours elle demeure comme hypno¬
tisée sous la crainte de son abandon, on, plus simplement encore,
toujours son étroite cervelle s’obstine, sans l’ombre d’un motif rélléchi¬
dans le plan de conduite qu’elle a d’abord adopté. Si bien que, ne
vovant plus d’autre moyen de se delivrer des instances de la mère.
cette femme d’une probité jusqu'alors irréprochable en arrive à solli¬
citer l’assistance de son frere, qui est précisément l’anteur du vol
signalé par le vieil acteur au portier de la maison. Eble frère n’oblient
le silence de Pauline qu'en T’assassinant, et la malheureuse Mu John,
au premier reproche qu'elle eroit découvrir dans le regard de son
mari, renonce à lutter plus longtemps contre la destinée. Mais com¬
bien ce rapide et froid résumé est peu fait pour donner au lecteur une
juste idée de la signilication essentielle d’une pièce dont toutl’intérét
consiste à animer de vie poétique jusqu'aux moindres nuances des
idées et des sentimens de chacune des figures, transportant celles-ci
In domaine du mélodrame populaire dans celui de latragédie la plus
& gethéenne, 9 de manière à concilier en un mèmne ensemble artis¬
tique les deux ideals opposés du professeur. Hassenreuter et de son
ctonnant éléve, Tex-thcologien Erich Spitta!
T. DE WrzEwA.