II, Theaterstücke 19, Der Ruf des Lebens. Schauspiel in drei Akten (Vatermörderin), Seite 89

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19. Dereene se er de e e eee e e
villes dans lesquelles cette culture existe déja
hzaines de jeunes gens qui savent ce
depuis longtemps. Et un art naitra véritable¬
que le théätre, qui se sont distingués
ment n’importe on?., A merveille, mais il ne
hommes de theätre, c’est le vieux
faut pas oublier que les nouveau-nés restent
Barnay qui a été appelé cette année à
quelque temps dans des langes.
on du Théatre Royal. Un vieillard qui
Berlin voit ses théätres nouveaux etse réjouit
en face des temps nouveaux, de l’art
de leur vigueur et les acclame d’en bas. Un en¬
des générations nouvelles, sans étre
semble qui date de deux ou trois ans et qu'un
à les comprendre, un homme de la
directeur économe a complété par de jeunes
ole, qui n’a pas la capacité de s’adapter
acteurs est admiré à cause de son unité.
ins modernes. Sa nomination a causé
Les jeunes acteurs viennois qui sortent du Con¬
de surprise, mais on a bientôt compris
servatoire et qui sont engagés immédiatement
navait voulu faire. e Les choses restent
dans de grands théatres berlinois se croient au
et elles resteront en l’état. II s’était
paradis. Les directeurs berlinois doivent aussi
dément retiré dans la retraite, il avait
oser confier de grands röles à des débutants.
ési pleinement que son labeur quoti¬
Ils font jouer leurs meilleurs acteurs à la pre¬
it terminé, qu'il avait déjà écrit ses
mière devant la presse. Dane les représentations
sil yaquatre ans. M. Barnay ne se
qui suivent, viennent les cinquièmes, sixièmes
et septièmes remplaçants, etles jeunes ont ainsi
osition isolée du Théätre Royal à Berlin
leur tour. Le public s’en aperçoit peu. II est sa¬
nséquence qu'il reste assez de place
tisfait quand un seul des célebres joue, et on
autres théätres; il y a de la place
fait de jolies économies sur les traitements d’ac¬
hm, sour Reinbardt et pour tous les
teurs. Les jennes gens de Vienne sont enthou¬
est pourquoi, à Berlin, cette concur¬
siasmés de ccla; ils vantent Berlin de toute
vace est possible, c’est pourquoi ces
facon et insultent Vienne, on on ’uccepterait
es recherches, ces peines laborienses,
pas des débutants maladroits qui gerdent en¬
et diverses sont possibles, c’est pour¬
core toutes les inexpériences de l’école.
changement de mode ct de style, qul
Max Reinhardt a de nouveau déccuvert les
le à une véritable vie artistique est pos¬
représentations classiqnesavecleur style et leur
décoration, par sa misc en scène du Songe d’te
veut le formuler, cet état se résume
nuit d’été, et il a représenté cette année quand
Vienne, il existe un art grand, vieil et
il est entré au Théätre Allemand le Murchand
est déjà acquis, il a déjà imprégné tout
de Venise, de Shakespeare, et Krrtchen von Heil¬
e d’un goüt sür. Vienne est silencieuse,
bronn, de Kleist, avec une mise z scène nou¬
Ientement de nouveau en avant, f’est
velle. Les décors étaient de peintres célèbres,
ée par les idées fugitives qui ne vivent
les costumes, les meubles, les acccssoires étaient
ur, et croft d’une façon organique,
beaux et de style. Berlin était enthousiasmé.
un vieil arbre.
Mais ce qui pour Berlin est, en cette matière,
nouveau- et extraordinaire, est peür Vienne
lin, un art doit naitre, étre congu, étre
suffisant et tout naturel. Personne n’est sur¬
Tout est là: richesse, puissance politi¬
pris, & Vienne, quant an Burgtheater le rideau
ssance économique; il n’y a que l’art
se léve ct découvre des décors d’ane beauté em¬
te à faire. Sur ce pavé berlinois, 4e
pruntée aux vieux maitres et à la munificence
Schoses qui méritent l’admiration sont
princière. On ne serait étonné que si Shylock
tes. L’art etles artistes seulement sont
était personnifié par un acteur insuffisant, si
Herhardt Hauptmann est un Silésien,
les acteurs commeitaient les plus petites fautes
Wedekind un Munichois, Schnitzler et
dans les vers classiques, si les chevaliers et les
nsthal sont Viennois. Un grand drama¬
nobles dans Kaichen von Heilbronn portaient
ui serait Berlinois: il n’en existe pas. Et
leurs armures comme un smoking et un pa¬
lle géante, qui journellement voit de nou¬
nama. Ces nuences n’entrent pas en ligne de
fondations, de nouvelles banques, de
ux magasins, de nouveaux palais de
compte à Berlin. A Vienne, les oreilles et les
yeux sont préparés pour les plus délicates har¬
e nouveaux moyens de transports, voit
aque jour de nouveaux théätres sortir
monies.
Berlin possede la plus grande publicité, il a
des temples d’art, naturellement, dans
aujourd'hui, en Allemagne, la voix la plus
s Tart vrai, véritable, élevé, naitra, sera
haute; s’il en était autrement on devrait parler
sera respecté.
davanlage du Torquato Tasso joué par Kainz
situation a aussi ses charmes. C’est
au Burgtheater de Vienne que du Shylock de
uelque chose de beau de voir #fairen de
Schildkraut. Ce Tasso est le véritable événement
hre intellectuelle, à condition pourtant
de la saison. Denuis Frédéric Mittennuzer, qui
e regarde nas en méme temps d’autres
jouait don Carlos au Burgtheater, on a vu jouer
pour la première fois ich un personnage classi¬
quc. On peut dire que le Tasso de Gesthe qui,
sur la scène, atouiours paru un peu fébuleux
et peu vivant, a été rendu vivant au théätre,
grüce au vigoureux tempérament de M. Kainz,
gräce à son intuition psychologique créatrice
incroyable. HIya plus, le Tasso de Kainz nous
a rapprochés plus près de Gosthe.
Si la vicille ville impériale viennoise avait
autant de voix que Berlin, en aurait depuis
longtemps crié sur tous les toits qu'un autre
événement important s’était produit cettc an¬
née: la nouvelle mise en scène de Mozart, que
le génial directeur de la cour, Gustave Mahler, a
réalisée avec l’aide du génial professeur Roller.
Un nouveau principe décoratif, un nouvel art
des scènes théátrales ont été appliqués ici. Un
art qui nous débarrasse du réalisme rebattu
de la scône et donne libre champ à l’illu¬
sion. Un art qui ne nous bätit pas sur la scène
des palais, des colonnes, des forteresses, des
villes en toile et en papier qui gont l’air s
d’étre vrais, mais qui nous donne enfin la seule
chose que la scène puisse donner, en raison
meme de sa nature: des morceaux, des indica¬
tions. Cet événement, qui pour tout le dévelop¬
pement de la peinture de décor est d’une impor¬
tance considérable. qui n’est rien de plus et
rien de moins que e début d’une nouvelle épo¬
que, avait déjà commencé il ya plusieurs années
par la nouvelle mise en scène de Tristan. Puis
vint la mise en scène de Fidelio et de 1’Or du
Rhin. Par la mise en scène de Don Juan, le prin¬
cipe du professemr Roller est appliqué définiti¬
vement et éprouvé.
Nous devons nous entendre sur la question
de savoir si, en maiière d’art, c’est la quantité
on Jla qualité qui l’emporte. Si nbus sommes
d’accord pour que la qualité pèse un peu dans
la halance, nous devons reconnaitre que cela
valalt la peine de parler de Vienne. A Berlin,
un plus Frand mouvement, une concurrence
zélée, un travail hätif. Ibsen, Hauptmann, Wede¬
kind, Hoima#esthal, Schmitzler, Gorki, Wilde,
Tout ccqus écrit avait des pièces: première sur
première, dans dix, douze, quinze thédtres. A
Vienne, la résurrectien de Torgucko Tasso et la
création d’un art de la scène par le professeur
Roller. Nous ne voulons pas affirmer ce quia le
plus de valeur, cequi est ie plus important, le
plus fécond pour l’avenir. Nous voulons étre
conciliant et exprimer seulement que Berlin, en
matière d’art, ne marche pas tout à fait à la
téte, comme on le prétend toujours, et que
Vienne n’est pas aussi méprisable que le croient
les Viennois que l’on a exportés à Berlin.
FExxx SAurEN.