II, Theaterstücke 16, (Lebendige Stunden. Vier Einakter, 3), Die letzten Masken (Der sterbende Journalist), Seite 29

Masker
16.3. Die letzten
Klose & Seidel
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722
Zellung
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Paris
Datum:

Z AON 21
Théätres
Al(Euvre
Ariane blessée, poème dramatique en trois actes,
de M. MaunicE Autov.
Les Derniers Masques, un acte de M. Akrnun
ScHNTTzLER.
Le speetacle que lo thcälre de e rGu¬
vren donnait, hier en matinée, au Théätre¬
Antoine, ressemble fort, par sa neutralité,
par sa sagesse, aux derniers spectacles de
ce théätre jadis novateur et mème révolu¬
tionnaire. Avee l’äge, & l’Euvre s prend de
la circonspection. Peut-étre est-ce là une
circonspection forcée? Peut-être des cu¬
vres originales manquent-elles à ce théätre
comme elles manquent aux autres jeunes
entreprises? Car on ne saurait reconnaitre
aucune originalité à l'Ariane blessée, de
M. Maurice Allou, almable ouvrage dont la
poésie a la saveur de certaines confiseries
fades, ni méme à l’acte de M. Arthur
Schnitzler, Ves. Derniers Musques, traduit
dans un täes sobre langage par M. Rémon
et Mme N. Välentin.
1regne entre le sujet et la poésie
d’Ariane blessce une réelle harmonie. P’un
et l’autre, en effet, sont faciles et banaux.
Nallez pas vous attendre à vous trouver
face à face avec la glorieuse héroine aban¬
donnee par Thesée, celle dont Racine a dit
à jamais:
Ariane aux rochers contant ses injustices.
C’est beaucoup plus simple. Une jeune
üille épouse un poête frivole, Lysis, malgré
les averlissements de Demios, jeune
homme sincère et qui l’aime. Cette Ariane
espere en valn imposer au Volage Ly’sis
une impossible fidélité. Lysis se laissera
reprendre par une ancienne amie, Evadné,
au moment méine ou la pure Ariane re¬
pousse la tendresse constante de Demios.
Celui-ci, pour venger l’épouse, tue Lysis.
Mais Ariane restera fidele au souvenir de
Lysis.
Aces noms vous avez compris que cette
aventure d’une fidèle de Bunique amour se
passe en Grèce. Elle pourrait tout aussi
bien se passer aux Batignolles. Mais cer¬
tains poctes eroicht que la Gréce, avec
T’usage du péplum, apporte une nécessaire
poésie. C’est cetie idée fächeuse qui rend
si fausse, si ennuveuse, la poésie des poétes
de l’apparence.
Le poème dramatique de M. Allou a ét6
interprété avec aisance par MM. Henri Rol¬
lan (Demios) et Ducollet (Eucratès). M. Gar¬
#rigues fut svelte et chaleureux dans Lysis,
Alle Alice Beylat, fort belle et d’un jeu
nuancé, faisait Evadné, tandis que Mlle Vera
Sergine prétait à la pauvre Ariane sa mi¬
mique et sa voix frissonnantes, si émou¬
vantes aux minutes de paroxysme.
M. Schnitzler expose dans les Derniere
Masques, avec unc intensité dramatique
Uréelle, un fait psychologiquc d’observation
box 22/2
Musique
courante et qui pourrait prêter à de beaux
développements dans un grand ouvrage.
Certains étres sont à jamais voués à la
défaite. Rademacher et Weighart étaient
compagnons de jeunesse et mèmne intimes
amis. Peu à pen ils se sont séparés. Wei¬
ghart réussissait, devenait célébre et riche
tandis que Rademacher, obscur journaliste
plié aux plus éccurantes besognes, sombrait.
Aujourdhui, dans un hopital, il agonise.
Avant de mourir il envoie, comme pour Jui
contier un grand secret, chercher Weighart.
II veut, avant l’heure supréme, dui erier
sa haine et son mépris et Jui apprendre
qu'il l’a trompé avec sa femme. Mais
Weighart parait et le féroce Rademacher
redevient subitement petit, pitoyable, ti¬
mide. L’ascendant de Weighart d’abord,
mais aussi sa simplicité sans envie et sur¬
tout la pitié qui émane du récit douloureux
qu'il fait à Rademacher de sa pauvre vie
de grand homme, tout cela a anéanti le
mortbond. Et il meurt, à jamais voué au
röle de vamneu.
M. Lugné-Poé, très simple dans Wei¬
ghart, Dhurtal remarquable dans Rade¬
macher, MMf. Rollan, Frey, Corney et Mlle
Marges jouèrent convenablement ect acte
dont T'atmosphère pénible et la psychologie
amère rappellent la manière déprimante de
Huptmann.
INTERIM.
S