II, Theaterstücke 11, (Reigen, 0), Reigen. Zehn Dialoge, Seite 403

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11. Reigen
de 100 francs et 1,143 permis departen
lesquels en coütent 40. L'année dernière, on Jui
avait demandé 9,376 permis gönéraux seulement;

FEUILLETON DU Cemps DU 29 AOUT 1921
CpkeHIgOE THLATKAHL
II était intéressant de savoir ce qu'avait pu de¬
venir, dans la capitale de l’Autriche vaincue et rui¬
née, l’industrie théätrale, et si, après le désastre,
quelque activité littéraire y subsistait. M. Marcel
Dunan se trouvait particulièrement qualifié pour
nous renseigner à ce sujet. Mélé avant et depuis la
guerre à la vie viennoise, il a amassé des observa¬
tions et fait des rapprochements qui rendent son
témoignage sür et instructif. — A. B.
LE THEATRE AUTRICHIEN
Budget des
Wienne demeure une ville de plaisir. —
Co que ga¬
théätres difficilement équilibré.
gnent les acteurs. — Ce que payent les specta¬
Anarchie directoriale. — Les pièces
teurs. —
Les classiques français: Molière
nouvelles. —
Le répertoire du Volkstheater.
est en faveur. —
Vogue persistante de T’opérette.
Malgré la catastrophe qui a puni l’Autriche
de son inféodation à l’Allemagne, Vienne a
su conserver son caractère séculaire de centre
d’art et de plaisir, favorisé par la tradition fé
conde des Mozart ou des Grillparzer (i) et par
les remarquables ressources de ses nombreu¬
ses scènes. Il est caractéristique que la guerre,
si étrangère au fond de l’äme autrichienne,
Mavait inspiré aucune cuvre digne d’étre re¬
telleie par ses mérites ou simplement par son
succes, T'après-guerre, inaugurée par la révo¬
Jution-set- un traité de paix accablant, s’est tra¬
duite, Jchacun le sait, par une crise financière
et économique dont le contre-coup était iné¬
vitable sur l’art. Tandis que le papier-mon¬
naie perdait peu à peu soirante-dir fois plus
quen France sa valeur C’avant-querre, il de¬
venait naturellement de plus en plus difficile
d’adapter au coüt de la vie le budget des théä¬
tres. Les subventions de la cassette impériale
qui permettaient aux deux # théätres de la
cour „, I°Opéra et la Burg, le luxe d’une inter¬
prétation et d’une exécution matérielle uniques
en Europe en dehors de Paris, ont été rempla¬
cées par l’inscription au budget de la Républi¬
que de sommes importantes pour ses ##théä¬
tres nationaux v. Leur gestion par la nou¬
velle administration d’Etat a suivi sous forme
d’un déficit inexorable la chute de la couronne.
Au lien de 60 millions, ils en ont couté 168, pen¬
dant qu'il est vrai les recettes montaient des
35 millions prévus à 123. L’effort d’art sub¬
siste, mais la tentation des monnaies étrangé¬
res plus saines expose leurs troupes à des dé¬
(1) Nous avons, dans un récent ouvrage sur l’Aufriche
(collection &les Etats contemporains v), signalé les diffé.
rences fonclères qui opposent la littérature autrichienne
à la littérature allemande dont les historiens ne l’ont gé¬
néralement pas distingude, et dont la continuité, l’impor¬
lance et la diversité de la vie théatrale à Vienne nous
paraissent le mieux caracfériser le contraste avec Berlin
# Vue dassurer
la distribution au courant et du gaz à T'hopital et
du gaz pour l’éclairage de la ville.
fections irréparables, qu’aggrave la concur¬
rence du cinématographe. A plus forte raison
es scènes privées ont-elles à lutter avec des
difficultés grandissantes.
La saison 1920-1921 n'a-t-elle pas com¬
mencé, en septembre dernier, par une gréve à
P’occasion de laquelle le syndicat des g em¬
ployés de théätre „ (Bühnenverein) exigeait
ine augmentation générale allant jusqu'ä
130 0/0? Les nombreuses listes publiées
cette occasion ont révélé notamment que
Volkstheater, 1°Odéon viennois, payait de 1,400
à 5,000 couronnes par mois ses artistes, tandis
ju'Am der Wien, le premier théätre d’opé¬
rette de l’Europe centrale, ou fut créée la Veuve
soyeuse de Lehar après la Flüte enchantée de
Mozart, donnait à ses deux remarquables in¬
terprétes féminines, Betty Fischer et Louise
Kartousch, les sommes dérisoires respectives
de 600 et 350 couronnes par soirée. La grève
d’inspiration syndicaliste obtint surtout des
avantages pour les & seconds röles y, en méme
temps que pour les machinistes et les choris¬
tes. Les artistes de talent n’en ont pas moins
bénéficié d’une amélioration de situation très
sensible. Un acteur moyen de la Burg gagne
aujourd'hui 180,000 couronnes par an, un pre¬
mier röle 300,000. II y a un an, l’incomparable
soprano dramatique de l’Opéra, Jeritza, en
gagnait 250,000, elle doit en avoir aujourd'huf
le quadruple. une semaine à New-York lui
en rapporterait davantage. L’augmentation
croissante des frais a fait subir au prix des
places une hausse continuelle (30 fois le prix
d’avant-guerre à la Burg, 50 fois à LOpéregen
moven##o. (r gu#tearte de plus en plus Pan¬
cien cöntingent cultivé du public bourgeois
lont la vie matérielle est devenue elle-méme
si précaire. Les étrangers ont remplacé ces
g ncuveaux pauvres y, et confirment par leur
fluence la qualité des plaisirs d’art que pro¬
ligue encore l’ancienne capitale des Habs¬
bourgs. Une intéressante initiative a été tenté#
par un groupe d’écrivains et d’artistes désin¬
téressés, pour créer un théätre du Mittelstand,
est-à-dire de la classe moyenne, comme
n avait fait ailleurs des & théätres du peu¬
ole v (3).
(2) A l’Opéra, une loge qui coütait avant la guerre
60 couronnes est portéc pour les représentations 6 à
rix ordinaires v à 4,600, c à prix augmentés „ 2,500,
et pour les a représentations extraordinaires v d 3,600
ou 5,000. Le fauteuil d’orchestre (du 8° au 13• rang
est passé ainsi de 9 couronnes à 400, 600 et 800, un
fauteuil de 4° galeric des derniers rangs de côté de 3 à
(40, 60 . 80.
(3) La social-démocratie autrichienne a d’ailleurs crée
toute une organisation de & culture artistique n à l’usage
de ses adhérents des divers syndicats, la Zentratstelle
für das Bildungswesen der Sozialdemokratischen Par¬
tei Esterreichs, dont l’apôtre infatigable est le docteur
David Bach. De nombreuses représentations à prix ré¬
duits sont données sur les diverses scènes viennoises à
l’usage exclusif des membres des syndicats pour leur
faire connaftre le réperteire classique ou les meilleures
pieces en cours de représentation. Le parli chrétien
social a créé, de son coté, une Kanststelle für christliche
Vollesbildung
disparition s’est sileldee i9 2 4—
etant dans la Garonne.
Seule la petite mariée de Choisy¬
Le théätre de la Burg, qui pass
ongues années pour la meilleure
lassiques de langue allemande,
geusement, mais avec des fortun
contre les difficultés matérielles gr
II a subi après la démission de 1’
teur Heine une longue crise d’ana
toriale terminéc par l’avènement d’
lictateur littéraire, le poête Anton
que trois tragédies, Pauvreté, Amor
avaient, de 1914 à 1918, fait parti
emarquer. Sauf Wildgans etle Pol
dée Rittner, qui vient de mourir
ment (le Jardin de la jeunesse), le
années de guerre n’avaient fait qu
des réputations déjà établies comn
célèbre auteur de Liebelei, Arthul
Comédie des paroles), du Tyrolien
(Femme-démon), ou du Hongrois!
naval). Weibsteufel, de Scheenherr
ces drames villageois dont ce mo
solide charpente physique et au 1a
et énergique s’est fait une spéciali
La révolution a changé tout l’espri
rait le répertoire de la Burg, tra
onservateur. G’est maintenant 1
pessimisme scandinave de Strindb
(a mort, la Reine Christine), de 1'
tellectualiste de Bernard Shaw
Maisons des cceurs brisés, représ
pour la première fois en Europe),
bardiesses de cet autre Anglais (
(Bunbury). Plus caractéristique en
des premières pièces jouées en
Geschlecht (Une famille), pamphl
guerre d’un officier devenu poe
Fritz von Unruh. Moins révolution
assi hardies, les Seurs, d’Arthur
olit charmé l’avant-dernière saisor
Bien qu’on ne puisse, dans une
bréve, méme seulement nommer to
vies qui mériteraient d’étre reten
encore citer le beau drame biblig
Hofmann, écrivain de premier plat
lebre quoi qu’il ait au cours d’une
rière fort peu produit: le. Songe
les Troyennes, adaptation d’Euripid
sacré le talent déjà très estimé d'#
de Prague, Franz Werfel, et fäg
poète arrivé du groupe de tres jeun
qui constitue e l'Autriche de dem
le plus grand-succès de l’après-
comme plus d’une fois avant 191##
française de ce répertoire contempe
aux Viennois, Die Fahrt ins Blau
Aventure de Flers et Caillavet, ma
interprétée par Tressler et Mme V
Madeleine Brohan de Vienne. La
Jonner, sauf dans les deux prei
place à des pièces de circonstance,
our des questions de droits d’aut
es théätres viennois d’ouvrages
anglais d’auteurs vivants, ce fut l’o
p4
la Burg de monter avec un soin
chefs-d’ceuvre un peu négligés