II, Theaterstücke 11, (Reigen, 1), Reigen: Frankreich, Seite 28

11. Reigen box 19/2
„OBSERVER
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WIEN, I., WOLLZEILE 11
TELEPHON R-23-0-43
Ne De Deuft.
FIGTRO
Eatrall de:
□ P CIHäFS ELIDEES 14, VüIr
Adresse
Date:
30 SEPTEMBRE 1932
Signature:—
Expesition. —
LES PRENIERES
AU THEATRE DE LAVENUE : 4 La
Ronde 2, pièce en dix tableaux d’Arthur
Schnitzer, traduite par Mme Suzanne
Clauser et MM. Remon et W. Bauer.
La pièce d’Arthur Schnitzler, qui vient
de représenter, au théätre de l’Avenue, la
Compagnie Pitoëff, a en une carrière mou¬
vementée. Interdite après quelques repré¬
sentations à Berlin, elle obtint, en 1918, à
Vienne, un tel succès de scandale que l’au¬
teur la retira de l’affiche. Depuis et jus¬
qu'à sa mort, qui eut lien l’année dernière,
il se refusa à la laisser jouer en Allemagne
ou en Autriche.
Le tort qu’avait la piéce, lors de ses pre¬
mières représentations, c’est qu’elle venait
trop töt. Aujourd'hui, le grief qu’on pour¬
rait lui faire, c’est qu’eile vient un peu
tard. La Ronde, qui date des environs de
1900, porte la marque du naturalisme. On
trouve ce souci, déjà désuet, d’ap¬

porter à la scène l’accent mème de la vie
et un goüt forcené de g faire vrai v. Ar¬
thur Schnitzler chérissait particulière¬
ment la vérité. On lui doit cette formule,
qui est devenue presque proverbiale dans
Ies pays de langue allemande: & Une illu¬
sion perdue, c’est un pas de plus vers la
vérité. 2 Et l'auteur de Lo Ronde ajoutait:
* Celui qui regrette cette illusion, c’est
qu'il n’est pas digne de la vérilé. „
Mais la vérité des naturalistes, c’est une
vérité de forme plus que de fond. IIs con¬
fondent souvent vérité et exactitude. Ce
qu'ils nous offrent c’est le vétement de la##
vie plutôt que son sens profond et caché.
C’est pourquoi La Ronde n’a point cette
portée philosophique qu’on Jui a géné¬
reusement attribuée. C’est surtout un do¬
cumentaire sur l’amour, un des premiers“
en date et d’une extrême hardiesse pour
son epoque. Mais depuis, il a été si sou¬
vent imité qu’il ne nous étonne plus.
Les dix scènes de La Ronde se ressem¬
blent quant au sujet. Elles sont faites pour
nous montrer les décepliens qu'entraine
T’amour charnel et ce sillage de tristesse
qu’il laisse dans l’äme humaine, L’obser¬
vation n’est pas neuve. Elle tient mème
en quatre mots latins. Les scènes qui for¬
ment la première partie du spectacle ne#
sont que l’illustration d’une formule bien
connue de Lucréce à propos d’un des mo¬
ments de la vie du couple.
Les personnages de ces aventures suc¬
cessives sont des personnages-lypes. IIs