11. Reigen
box 1972
„OBSERVER
I. österr. behördl. konzessioniertes
Unternehmen für Zeitungs-Ausschnitte
WIEN, I., WOLLZEILE 11
TELEPHON R=23-0-43
Ausschnitt aus:
N• DE DEBI e Seessegesereegerer eresee
—
LA ADERTE
Extrail de:
RUE REAUMUR, 122, FF
Adresse:
Date:
30 SEPTEMBIE IOCE
Siqnalure aResReee geneunennsssessssensseenerehssssensannassaassenaner meeeeemenee
Emposition:#
2e0 Gcherales
AU THEATRE DE LAVENUE: La
Ronde, pièce en dix tableaux
d’Arthur Schnitzler, traduite
par Suzanne-efauser, M. Rémon
et W. Bauer.
L’auteur viennois, dans cette piece
déjà vieille d’un demi-siécle, semble.
avoir pris le contrepied du couplet de
Perdican. & Tous ies hommes sont men¬
teurs, inconstants, faux.., toutes les
femmes sont perfides, artificleuses.,
mais, il y a au monde une chose sainte
et sublime, c’est l’union de deux de ces
etres si imparfaits et si affreux., #
La chose g sainte et sublime 9, l’union
des deux étres, l’amour, vollà précisé¬
ment sur quoi s’acharne Schnitzler. II
est vrai qulil ne considère que l’amour
physique; le brusque passage du désir
à la satiété... Sa série de sketches nous
montre que, du haut en bas de la so¬
ciété, le mäle repu est non pas seule¬
ment mélancolique, comme le proclame
un illustre adage latin, mais mufle et
goujat, abominablement I..
Entre la fille et le soldat, — qu'on a
remplacé, à l’Avenue, par un matelot, —
les choses vont vite; et l’homme, après
une étreinte rapide, s’enfuit, sans un
merci., Le g jeune homme , n’est pas
beaucoup plus courtois envers la femme
de chambre complaisante... Mais peu à
peu, la comédie amoureuse se compli¬
que, car les intelligences s’affinent, si
les instincts restent primaires..
les
Le méme jeune homme,
sketches de la Ronde s’enchainent l’un
à l’autre par l’un de leurs personnages,
alternativement l’homme et la femme,
— est obligé de déployer plus d’art,
pour conquerir la femme du monde; au
point que l’art affaiblit l’instinct et le
fait, un instant, défaillir.,, La femme in¬
fidele ruse savamment, à son tour, avec
le marl... Le mari joue au virtuose avec
la midinette, la midinette heurte son
ame simple aux raffinements préten¬
tieux de Ihomme de lettres; lequel
trouve une actrice plus cabotine et plus
forte que lui.
Enfin, la ronde revient à son point de
départ... A la fille, dans la rue noire,
sous le reverbère à flamme jaune.
Les premiers sketches sont un pev
écceurants.,, Comme dit Méphisto, c’est
g la bestialité dans toute sa candeur., )
Les autres, plus fins, — des comédies
en miniature, des comprimés psycholo¬
giques, — ont un agrément assez vif. Et
l’ironie des dernières scènes est plus sa¬
voureuse que le rude alcool des scènes
initiales.
La Ronde suggère un certain nombre
de réflexions. Lorsque Schnitzler l'a
écrite, — en s’amusant, je pense, — elle
a pu paraitre pessimiste, äpre, venge¬
resse.. C’était du & théätre rosse 9; ou
comme, on l'a dit plus tard, des & tran¬
ches de vie ); coriaces et de goüt vio¬
lent.,. Aujourd'hul, c’est une suite de
petites dröleries. Le comique des situa¬
tions, la lamentable misère de cette sé¬
rie de & conjonctions ), nous font irré¬
sistiblement rire. Je pense que le trés
box 1972
„OBSERVER
I. österr. behördl. konzessioniertes
Unternehmen für Zeitungs-Ausschnitte
WIEN, I., WOLLZEILE 11
TELEPHON R=23-0-43
Ausschnitt aus:
N• DE DEBI e Seessegesereegerer eresee
—
LA ADERTE
Extrail de:
RUE REAUMUR, 122, FF
Adresse:
Date:
30 SEPTEMBIE IOCE
Siqnalure aResReee geneunennsssessssensseenerehssssensannassaassenaner meeeeemenee
Emposition:#
2e0 Gcherales
AU THEATRE DE LAVENUE: La
Ronde, pièce en dix tableaux
d’Arthur Schnitzler, traduite
par Suzanne-efauser, M. Rémon
et W. Bauer.
L’auteur viennois, dans cette piece
déjà vieille d’un demi-siécle, semble.
avoir pris le contrepied du couplet de
Perdican. & Tous ies hommes sont men¬
teurs, inconstants, faux.., toutes les
femmes sont perfides, artificleuses.,
mais, il y a au monde une chose sainte
et sublime, c’est l’union de deux de ces
etres si imparfaits et si affreux., #
La chose g sainte et sublime 9, l’union
des deux étres, l’amour, vollà précisé¬
ment sur quoi s’acharne Schnitzler. II
est vrai qulil ne considère que l’amour
physique; le brusque passage du désir
à la satiété... Sa série de sketches nous
montre que, du haut en bas de la so¬
ciété, le mäle repu est non pas seule¬
ment mélancolique, comme le proclame
un illustre adage latin, mais mufle et
goujat, abominablement I..
Entre la fille et le soldat, — qu'on a
remplacé, à l’Avenue, par un matelot, —
les choses vont vite; et l’homme, après
une étreinte rapide, s’enfuit, sans un
merci., Le g jeune homme , n’est pas
beaucoup plus courtois envers la femme
de chambre complaisante... Mais peu à
peu, la comédie amoureuse se compli¬
que, car les intelligences s’affinent, si
les instincts restent primaires..
les
Le méme jeune homme,
sketches de la Ronde s’enchainent l’un
à l’autre par l’un de leurs personnages,
alternativement l’homme et la femme,
— est obligé de déployer plus d’art,
pour conquerir la femme du monde; au
point que l’art affaiblit l’instinct et le
fait, un instant, défaillir.,, La femme in¬
fidele ruse savamment, à son tour, avec
le marl... Le mari joue au virtuose avec
la midinette, la midinette heurte son
ame simple aux raffinements préten¬
tieux de Ihomme de lettres; lequel
trouve une actrice plus cabotine et plus
forte que lui.
Enfin, la ronde revient à son point de
départ... A la fille, dans la rue noire,
sous le reverbère à flamme jaune.
Les premiers sketches sont un pev
écceurants.,, Comme dit Méphisto, c’est
g la bestialité dans toute sa candeur., )
Les autres, plus fins, — des comédies
en miniature, des comprimés psycholo¬
giques, — ont un agrément assez vif. Et
l’ironie des dernières scènes est plus sa¬
voureuse que le rude alcool des scènes
initiales.
La Ronde suggère un certain nombre
de réflexions. Lorsque Schnitzler l'a
écrite, — en s’amusant, je pense, — elle
a pu paraitre pessimiste, äpre, venge¬
resse.. C’était du & théätre rosse 9; ou
comme, on l'a dit plus tard, des & tran¬
ches de vie ); coriaces et de goüt vio¬
lent.,. Aujourd'hul, c’est une suite de
petites dröleries. Le comique des situa¬
tions, la lamentable misère de cette sé¬
rie de & conjonctions ), nous font irré¬
sistiblement rire. Je pense que le trés