II, Theaterstücke 11, (Reigen, 1), Reigen: Frankreich, Seite 34

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11. Reigen
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WIEN, I., WOLLZEILE 11
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Le Matin Parig
30 – 9 – 32 *
Seurrier dos Meatres
LES PREMIERES
THEATRE DE L’AVENUE. — LA Roypr,
piece en dir tahleaug d’Arthur Schnitz¬
ler traduction de Suzanne Clauser,
M. Remon et W. Bauer.
J’imagine que Schnitzler, s’il porte de
T’autre monde un regard sur Paris, doit
étre bien surpris. Envisageait-il que sen
dix dialogues d’amour, ou, pour mienx
dire, ses dix scènes érotiques, pouvaient
s’accommoder du cadre que leur donne
1
M. Georges Pitoeff? Avait-il pu prévoir
que son naturalisme d’aspect si trou¬
blant à la fin de l’autre siècle ne sau¬
rait plus alarmer personne aujour¬
d’hui? Je crois bien que cette excur¬
sion rétrospective à laquelle nous som¬
mes conviés n'affirmera que Thabileté
d’un réalisateur qui a triomphé des
pires difficultés de mise en scène et le
talent d’une interpréte qui remplit, au
cours d’une méme soirée, les cing röles
féminins de T’ouvrage.
D’aprés Schnitzler, tout est hypocrisic
en amour physique. A la minute de
l’étreinte, les ámes se cachent derrière
un visage que dissimule Jui-méme un
masque. Ce sont des forces obscures et
singulièrement semblables pour chacun
d’entre nous qui régissent les désirs de
Tétre humain. Depuis, Freud a dévelop¬
pé considérablement la thése. Dans sa
piéce, Schnitzler tend surtout à démon¬
trer ceci; que les tendances, les senti¬
ments, les défauts et quelque chose d’au¬
tre encore se compliquent à mesure que
l’étre monte dans l’état social. Une dis¬
cussion ouverte sur de tels sujets pour¬
rait s’étendre indéfiniment. Mais serait¬
elle töut à fait sensée, puisque, néces¬
sairement. en pareil cas. la créature est
toujours juge et partie?
Mme Ludmilla Pitoeff trouve ici un
succès bien mérité en ionant avec son
originalité coutumière son quintuple
röle, et ses partenaires, MM. Georges
Pitoeff, Raymond Dagand, Louis Salou
et Geno-Ferny, sont, tout comme eile,
chaleureusement applaudis.
JEAN PRUDHOMME.
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5, Nue Lanartine

Date:
PARTS 9
120
——
Signé:
3·A
Beaffe
les genörales
AU THEATRE DR L·WVENUE
La Konde
Dir tableaux d’Arthur Schnitzler
& La Ronde n fut écrite en 1882, et son
auteur, Viennois, est mort récemment,
sans avoir vu sa piéce représentée à
Paris — réve de tout dramaturge étran¬
ger. On s’aperçoit que beaucoup & d’in¬
novations audacieuses squi nous surpri¬
rent au cours de ces dix dernières an¬
nées étaient déjà cinquantenaires! La
coupe en tableaux, notamment
Dix ta¬
bleaux se succèdent, admi
pré¬
sentés par Geor
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homme de lettres
hom
lettres
joue le joli jeu avec une actrice; l’ac¬
trice joue la comédie avec un comte,
et le comte, une nuit ou il est ivre,
etreint la fille, Le cercle est clos. Ainsi,
comme dans une ronde ou l’on se tient
par la main, les hommes dansent la
danse de l’amour.
Danse grotesque et pitoyable! Tous
les hommes sont pareils: inquiets, beaux
parleurs, tendres avant la possession;
indifférents, brutaux ou mufles, aprés.
Toutes les femmes sont semblables: hy¬
pocrites, faussement effarouchées, avant;
larmoyantes et tenaces, aprés.
Le mérite d’Arthur Schnitzler est d’a¬
voir su inspirer l’idée de monotonie sans
etre monotone; ces situations symétri¬
ques sont pleines des dissymétries que la
différence des conditions et des profes¬
sions met entre les hommes.
II faut espérer que la pièce, qui est
accessible à tous, aura le succès auquel
elle a droit. L’expression: g mise au
point s prend tout son sens avec Geor¬
ges Pitoéff: c’est un ajusteer de pré¬
cision. Les métamorphoses de Mme Lud¬
milla Pitoöff, qui est g toutes les fem¬
mes #, sont remarquables fait inat¬
tendu, c’est, je crois bien, dans le röle
de la midinette qu'elle montre le plus
d’orginalité et d’esprit. M. Louis Salou
est le jeune homme et lhomme de let¬
tres avec une autorité et un sens deg
nuances qui le classent au rang des meil#
leurs interprêtes. MM. Geno-Ferny e
Raymond Dagan méritent une mention
tres honorable.
Pierre AUDIAT.
R
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Septen b
1932