11. Reigen
box 1972
Quelle soirée pour Mme Ludmilla
Pitoöff, qui, de neuf heures du soir
à minuit, tour à lour pierreuse,
femme de chamhre, femme du
monde, actrice, midinette, demi¬
mondaine, passe successivement ei
avec quelle brusquerie des bras de
deux jeunes gens dans ceux de
deux barbons, et d'un marin, ei
d’un auteur dramatique et d’un
offlcier de la garde.
Je dis toujours la mème
chose parce que c’est toujours ia
méme chose.. 9, — mais alors est¬
il bien nécessaire de le dire, et
surtout de le montrer ?
Cette série de duos entre un mon¬
sieur et une dame, qui se termi¬
nent tous sur la méme fausse nôte,
donnent une impression, d’ailleurs
voulue par l’auteur, de monolonie
désolante, un peu révoltante aussi:
et quand on consent à nous parler
d’autre chose, à nous intéresser à
autre chose, oh! ne füt-ce qulün
moment, avec quel empressement
mous nöus divertissons, par exemple,
de la vanité de cet homme de leis
tres et de cette actrice h
L'attrait de la soirée réside pour.
la plus grande part dans les trans¬
formations de Mme Pitoöff,éton¬
nanie de variété, de vérité# et de
charme, et dans les aspectsndiffé¬
rents qu’elle prête ich à l’éternel fé¬
minin.
Mais pourquoi l’éternel, masculin
m’est-il pas représenté, lui aussi, par
un seul interprête, et pourquoi M.
Pitoöff, au lien de se contenter d’é¬
tre, avec beaucoup de gravité dans
la bouffonnerie, ce noble officier au¬
trichien en grand uniforme, ast-ihr
pour les äutres röles, délégué ses
pouvoirs à quatre acteurs, degsa
compagnie, dont l’un, il est vrai, M.
Louis Salout, le jeune homme #f
I'homme de lettres, est tout à fait
remarquable, naturel, intelligent,
plaisänt.
Seule contre einq, la victoire de¬
meure à Mme Pitoöff, dans ce récilal
Ludmilla. Pitoöff..
62
Encore une u Chauve. Souris 9#
Hélas ! il manque à celle-elgehur
s’intitule #le Karoussel n, d’abord
l’élément de nouveauté et de sur¬
prise de la première Chauve-Sou¬
7is
Mais surtout, ou sont les trouvail¬
les de décors et les merveilles. d’é.
clairage, ce gout ingénleux et par¬
fait dans la présentation des ta¬
bleaux?
Ce n’est pas que toute da tröupé
ne se donne beaucoup de mal, et elle
comporte notammentedescehanteurs¬
doués de belles voix, un Tort# ténor.
en particulier, qui chante vraiment
fort, une danseuse agréable, Mme
Koudriavtzava, et un danseur ex¬
pert, M. Koudriavtzeff, (mais, pour¬
quoi, parii la frénésie de ses dan¬
ses, a-t-il cet air triste?)
Entre chaque tableau, Toratenn
de la troupe, qui s’efforçait à notts
faire rire avec ses plaisanteries et
son accent russe, a démontré c
n’était pas si facile que ça de cißer
entre le public et l’avant-scène 60
courant de sympathie spontanée on,
a Vous n’avez rien contre 2.,, #,
— triomphait mystérieusement la
rondeur et la viilgarité de M. Baliefl.
Ce n’est pas qulici nous ayons rien
contre, — mais, non plus, Hous n'a¬
vons rien pour.
FRANC-NOHAIN.
81
Wee ahankan
box 1972
Quelle soirée pour Mme Ludmilla
Pitoöff, qui, de neuf heures du soir
à minuit, tour à lour pierreuse,
femme de chamhre, femme du
monde, actrice, midinette, demi¬
mondaine, passe successivement ei
avec quelle brusquerie des bras de
deux jeunes gens dans ceux de
deux barbons, et d'un marin, ei
d’un auteur dramatique et d’un
offlcier de la garde.
Je dis toujours la mème
chose parce que c’est toujours ia
méme chose.. 9, — mais alors est¬
il bien nécessaire de le dire, et
surtout de le montrer ?
Cette série de duos entre un mon¬
sieur et une dame, qui se termi¬
nent tous sur la méme fausse nôte,
donnent une impression, d’ailleurs
voulue par l’auteur, de monolonie
désolante, un peu révoltante aussi:
et quand on consent à nous parler
d’autre chose, à nous intéresser à
autre chose, oh! ne füt-ce qulün
moment, avec quel empressement
mous nöus divertissons, par exemple,
de la vanité de cet homme de leis
tres et de cette actrice h
L'attrait de la soirée réside pour.
la plus grande part dans les trans¬
formations de Mme Pitoöff,éton¬
nanie de variété, de vérité# et de
charme, et dans les aspectsndiffé¬
rents qu’elle prête ich à l’éternel fé¬
minin.
Mais pourquoi l’éternel, masculin
m’est-il pas représenté, lui aussi, par
un seul interprête, et pourquoi M.
Pitoöff, au lien de se contenter d’é¬
tre, avec beaucoup de gravité dans
la bouffonnerie, ce noble officier au¬
trichien en grand uniforme, ast-ihr
pour les äutres röles, délégué ses
pouvoirs à quatre acteurs, degsa
compagnie, dont l’un, il est vrai, M.
Louis Salout, le jeune homme #f
I'homme de lettres, est tout à fait
remarquable, naturel, intelligent,
plaisänt.
Seule contre einq, la victoire de¬
meure à Mme Pitoöff, dans ce récilal
Ludmilla. Pitoöff..
62
Encore une u Chauve. Souris 9#
Hélas ! il manque à celle-elgehur
s’intitule #le Karoussel n, d’abord
l’élément de nouveauté et de sur¬
prise de la première Chauve-Sou¬
7is
Mais surtout, ou sont les trouvail¬
les de décors et les merveilles. d’é.
clairage, ce gout ingénleux et par¬
fait dans la présentation des ta¬
bleaux?
Ce n’est pas que toute da tröupé
ne se donne beaucoup de mal, et elle
comporte notammentedescehanteurs¬
doués de belles voix, un Tort# ténor.
en particulier, qui chante vraiment
fort, une danseuse agréable, Mme
Koudriavtzava, et un danseur ex¬
pert, M. Koudriavtzeff, (mais, pour¬
quoi, parii la frénésie de ses dan¬
ses, a-t-il cet air triste?)
Entre chaque tableau, Toratenn
de la troupe, qui s’efforçait à notts
faire rire avec ses plaisanteries et
son accent russe, a démontré c
n’était pas si facile que ça de cißer
entre le public et l’avant-scène 60
courant de sympathie spontanée on,
a Vous n’avez rien contre 2.,, #,
— triomphait mystérieusement la
rondeur et la viilgarité de M. Baliefl.
Ce n’est pas qulici nous ayons rien
contre, — mais, non plus, Hous n'a¬
vons rien pour.
FRANC-NOHAIN.
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Wee ahankan