II, Theaterstücke 11, (Reigen, 1), Reigen: Frankreich, Seite 49

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11. Reigen
bras sante pas sur le chapitre de la vertu. II a des japrès coup. L'auteur ne la précise nulle part. nence a d’abord l’inconvénient de créer und
certaine confusion dans l’esprit du spectateur.
Je ne suis méme pas sür qu'il en ait eu l'in¬
principes, il en fait une leçon. Après quoi, tous
II n’aperçoit pas d’emblée, malgré le change¬
tention formelle. Réduite à ses données sché¬
devoirs accomplis, chacun regagne sa cham¬
re¬
ment de costume, qu’il s’agit chaque fois d’un
matiques, la pièce s'articule d’une façon amu¬
bre. Au cinquième degré, nouveau progrés :
personnage nouveau. Et puis, une actrice,
sante. Elle aurait besoin, pour donner son plein
les privilèges sociaux s'affirment avec éclat.
bi¬
quelles que soient les ressources de son talent.
effet, de garder l’aspect d’un mécanisme, avec
Le mari abuse de la griselle gräce au pouvoir
Wp
ne saurait représenter avec un bonheur égal
personnages automätes tres stylisés, propos
de sa fortune. II lui offre de hon champagne
des silhouettes aussi contrastées. Exception=“
brefs, gestes convenus et symétries visibles.
dans un restaurant de luxe, et sans vergogne
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nellement vraie dans la résignation sensible,
L'humeur fläneuse de Schnitzler se prétait mal
il en fait une femme entretenue. Après quoi
nes.
la tristesse naive ei le répertoire habituel des
à cette construction. Son vrai plaisir est
il s’éloigne, l’äme légère, et un havane entre
ette,
ses sentiments, Mme Pitoéff a rêussi, par sur
d’écrire des dialogues. II s’arrête à chaque
les dents. Sixième degré': la névrose litté¬
(Je
croit, un portrait de comédienne des plus amus
épisode, le traite en soi, l’isole et en tire une
raire. La grisette subit la séduction de l’homme
sants. Eile se trouve moins à l’aise sous la¬
petite comédie. De lä un certain flottement,
de lettres 6 Tu es la sainte simplicité!
voilette de l’adultère et dans les gaietés dus
une absence de ligne directrice qui donne à
s’écrie-t-il d’un air inspiré, et il ajoute en mon¬
trottin. Comment le lui reprocher? Les röles
la suite des tableaux l'aspect de saynêtes
trant sa chambre: & Viens dans notre palais
masculins, autour d’elle, sont fort bien tenus
éparses. On a l’impression d’une cuvre écrite
des Indes! Après quoi, il lui donne un bil¬
par MM. Raymond Dagand, Louis Lalou, Geno¬
sous le signe du hasard. Les épisodes pour¬
let de théätre pour applaudir sa dernière piéce.
Auée
Ferny, et par M. Pitoöff, flambant sous la tuni¬
raient se multiplier et la ronde s’agrandir à
Septième degré: cynisme et coquetterie.
bal
que du comte; l’ensemble du spectacle garde
T’infini.,, Tout cela se ramène à un jeu. Les
L’homme de lettres essuie les caprices de la
une qualité qui fait plaisir.
valeurs demeurent inégales. Beaucoup d’esprit
comédienne. Elle l’a emmené aux champs. IIs
Pur¬
par instant, puis des lenteurs et des plaisan¬
respirent la nuit printanière: & Ca vaut mienx
ieur
teries d’une convention trop facile. Les flonflons
que de jouer des piéces imbéciles! soupire¬
On ne saurait, nélas! en dire autant des
obs-
de l’opérette ne sont pas loin.
t-elle. II répond avec importance, par des mots
représentations du théätre des Arts. II serait
oins
Due la pièce ait pu acquérir en Europe la
d’auteur qu'elle interrompt aussitôt: & Em¬
cruel de souligner une pauvreté de moyens
rie.
réputation d’un chef-d’euvre et s’installer sur
brasse-moi, chère grenouille! . Sur quoi, ils
dent les auteurs, la troupe et son directeun
un plan dominant, cest une surprise et l’effet
s’endorment. Huitième degré: aristocratie,
souffrent sans doute les premiers. Mais com¬
d’une illusion.
bienséance et décorum. La comédienne reçoit
ment avoir songé à nous offrir une cuvre quf
II faut la prendre comme un divertis¬
Ie comte, gants blancs, bottes vernies, capi¬
exigerait les soins du luxe le plus rare et de
uns
sement, apprécier sa hardiesse ingénieuse
taine de hüssards. II avait envisagé une aven¬
I’élégance la plus raffinée? Au surplus, méme
nan
lorsqu'on la situe à l’époque ou elle fut écrite,
ture traditionnelle: invitation au spectacle,
présentée dans un décor de reve et denchan¬
et Tentendre avec amitié en songeant à
souper au cabaret, rentrée en voiture. II a des
tement, cette adaptation resterait aussi déce¬
eie.
Schnitzler. Certaines silhouettes celles de
propos diserts: & Mon ami le comte Lulu me
vante que possible. Les auteurs l’ont exécutée
étes
Ihomme de lettres, de la comédienne et du
le dit souvent: je suis un philosophe. » Elle
avec une vigilance fidele. II n'est guère de
van
comte, ont une finesse de traits et une ironie
bouscule ses projets, le précipite sur des cous¬
phrases prononcées par les acteurs qui de
uoi,
tout à fait séduisantes. L’histoire, fort
sins. Après quoi: & Très heureuse, mon cher
soient extraites mot à mot du livre de René
gne.
crue quant aux situations, évite sans le moin¬
comte, d’avoir fait votre connaissance. " En¬
Bovlesve. L’attrait du récit tient essentiellement
dre effort l’ombre d’une grivoiserie. Elle a
à la présence du conteur, à son intervention
fin, dernier degré, suprème état de la civilisa¬
perdu son audace, elle n'a pas perdu son par¬
constante dans les épisodes, à la façon dont il
tion. Le comte s’est enivré comme un porte¬
fum, et sa distinction reste entière.
les organise sous vos yeux, aux réflexions qulil
faix. II se retrouve au petit jour, le cheveu
Il est certain que la présentation de M. Pitoöff
y méle. Toute cette liberté capricieuse dispa¬
hagard et la bouche molle, dans le taudis de
lui apporte un puissant concours. Avec les
rait à la scène. Les personnages prennent de la
la prostituée. Une lampe à pétrole fume sur
moyens les plus rudimentaires (ceux qui s’ac¬
consistance; l’émancipation de leurs propos
le guéridon; la fille dort sous l’édredon pois¬
cordent le mienx avec son art), il a su établir
devient de la verdeur, leur libertinage sestrans¬
seux. II la regarde et cherche à se souvenir:
cette stylisation qui manque précisément à
forme en une sorte de vaudeville ou la sur¬
a Ceüt été si joli si je n'avais fait que lui
ne,
louvrage. L’épisode du marin au bal musette,
veillance du style parait inexplicable.., Enfin, ie
mettre un baiser sur les yeux! C’était presque
hme,
contresens est complet. Les auteurs ne sont
celui de la comédienne aux champs et de la
une aventure.., Enfin j'ai fait ça sans le von¬
prostituée dans son taudis deviennent des ta¬
coupables que de leur illusion, Ils ont droit à
loir. , II s’enfuit. Le mur de la chambre s’ef¬
gré,
bleaux modéles. On ne saurait servir un texte
l’indulgencé. Laissons vivre en paix, entre les
face et l’on voit luire à l’arrière-plan, dans une
nge
avec plus d’esprit ni d’une façon plus utile.
pages du livre, les héros de Boylesve, dont la
ombre gluante, le réverbère du premier ta¬
prés
L'erreur est d’avoir distribué les cing röles
fragilité charmante exige des précautions.
bleau.
de
de femme à une méme interprête, encore que
En réalité, cette gradation sociale que je
lant,
PiEkae Baisson.
plaiz vous indique n'apparait qu’à la réflexion, et l’interprête soit Mme Pitoëff. Cette verma¬