II, Theaterstücke 11, (Reigen, 1), Reigen: Frankreich, Seite 53

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11. Reigen
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WIEN, I., WOLLZEILE 11
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Oetobre
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1932
PARTS 9.
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TTsran DE UAVENUE
CA NÖNDE
d’arthur Seuzirzien
Pitoöff aen une excellente idée de
monter cette pièce de l’illustre drama¬
turge viennois. Ce n’était pas une peti¬
te alffaire. Et Antoine rappelait l’autre
jour que l’on n’était pas arrivé jus
qu'ici à vaincre les difficultés spécia¬
les de la mise en scène de cette cuvre.
Avec son ingéniosité coutumière, Pi¬
toéff y est parvenu et son spectacle est
fort bien mené.
a La Rönde p n’est pas, à vrai dire.
uns piece composée. Cest une suite
de dix tableaux réalistes qui sont au¬
tant de variations sur le thème de
T’amour et de la querelle des sexes.
On pense à Chambre d’Hôtel de M. Ro¬
cher et aussi à Maia, mais à une Maia
sans douceur nt les caresses plus
préeises ne: pas dispensatrices
d’illusion.
Des hommes, des femmes de tous les
milieux et de toutes les classes socin¬
les se rencontrent, succombent au dé¬
sir, s’aiment, s’abandonnent. On se
ment, on se dupe, on bluffe. on fait
Ctalage de beaux sentiments, puis on
s’oublié et la flamme d’une heure s’é¬
teint. Toujours et partout la méme
comédie humaine, plus hypocrite et
plus compliquée quand on s’élève dans
la société. Le dernier décor se rac¬
corde avec le premier tableau, et la vie
apparaft en effet comme und g ron¬
de 9 ou tournent les marionettes hu¬
maines.
(Euvre d’une ironie amère, ou l’on
sent parfois l’amertume d’un Becque
eu d’un Strindberg, mais sans les ou¬
strances grimagantes du Scandinave.
Le principal attrait de la pièce, c’est
qu'elle a en Ludmila Pitoéff une in
terprête incomparable. Elle joue à la
perfection, avec un sens aigu des
nuances, tous les röles féminins: la
pierreuse, la femme de chamhre, la
femme fidele, la femme adultère, T’ac¬
trice, etc.. Autour d’elle tournent des
partenaires qui la secondent de leur
mienx Georges Pitoëff, Louis Salou.
Ferny. Dagand.
Gräce au talent pénétrant de l'au¬
teur et à sa connaissance profonde du
cceur humain, la pièce évite l’écueil
de la monotonie et certäines scènes
sont d’une résonance dramatique su¬
périeure. II faut remercier Pitoöff d’a¬
voir choisi cette cuvre forte pour
inaugurer sa saison et l’on souhaite
que le public ratifie ce choix en allant
applaudir un des serviteurs les plus
perspicaces et les plus désintéressés de
T’art dramatique
André PIERRE.
—.—
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N° DE DEBIT—
Ertrott de
FRANCE EAILITAIRE
BOULD. S’ GERMAIN, 124, VII.
Adresse:
Daie 5 OCTOBRE 1932
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Emposition: ##sn
THEATRES
AU THEATRE DE LAVENUE
La Ronde.
La Ronde s, piéce en dix tableaux, d’Ar¬
#thür Sehnitzer traduite par Mme Suzanne
Clauserver MMf-Remon et W. Baner, est une
piece d’origine viennoise. Elle a eu une car¬
riere mouvementée. Interdite, après un petit
hombre de représentations, à Berlin, elle ob¬
tint, en 1918, à Vienne, un beau succès de
scandale. On dut la retirer de l’affiche. Le
tort qutelle avait, c’eiait de venir trop tôt.
Aujourd'hui elle nous apparait comme une
etincelante étude, d’une irenie, sur le men¬
songe dans l’amour, Le tegt en est de lhu¬
manité la plus vraje.
La Ronde # n’est pas, à proprement par¬
ler, une pièce. C’est une suite de sketches qui
se ressemblent quant au sujet. Dans une di¬
zaine de tableaux, l’auteur nous montre les
déceptions qu'entraine l’amour charnel. Les
personnages de ces aventures suceessives
sont des personnages-lypes: c’est le Soldat et
la Fille, le Mari et la Jeune Femme, 1’Hom¬
ine de lettres et la Midinette, — échantillons
des diverses catégories sociales.
Spectacle composé avec beancoup de So¬
brieté, de finesse de verve et de tact.
Mine Ludmilla Pitoéff représente la Fem¬
me sous ses diverses incarnations, La gran¬
de artiste nous a, une fois de plus, fascinés
par la souplesse de son talent, si humain,
et si fantaisiste, pourtant. Elle a trouvé des
partenaires dignes d’elle en MM. Pitoëff,
Geo-Ferny et Louis Salon.
Les écors sont charmants. La mise en
scène est très heureuse. — E.-F. XAU.