II, Theaterstücke 11, (Reigen, 1), Reigen: Frankreich, Seite 57

11. Reigen
box 19/2
e
pour éprouver de ces fausses audaces les
horribles scandales qui ont esponvanté les
Viennois. Mais enfin, il faut bien répéter
pour la millionième fols, depnis les ori¬
gines de l’espéce que si l’art doit étre vrai,
toute vérité n’est pas de l’ärt. Et puis, ne¬
pouvoir supporter ces gracienses évoca¬
tions en public, ce n’est pas affaire de théo¬
rie, c’est affaire de nerfs, de goüt peut¬
être.
*
Au tableau suivant, car sans doute com¬
mencez-vous à avoir saisi le mécanisme,
on verra le mari tromper sa feinme avec
une midinette; puis la midinerte se laisser
aller aux bras d’un aufeur dramatique
puls l’auteur dramatique en bonne fortune
dvec une actrice; puis Tactrice en galante
compaguie d’un officier hongrois aristo
crate; puis, enfin, un soir d’ivresse, Ic
Hongrois eristocrate se retrouve avec i:
fille qui savrit à la première scène
ronde avec le matelot. Car telle est I.
grande p##isée d’Arthur Schnitzler, Lo
Ronde qui, comme dit un vers majestueug
de notre Joachim du Bellay.
Montre que tout retourne à son commence.
Iment.
La vérité n’est pas neuve. Evidemment,
il fallait penser à l’appliquer aux choses
de l’amour, en ce qu'elles cnt de moins
noble. Loin que ce dessein paraisse vivant
et original, il parait accuser au. contraire
les signes irrécusables de l’originalité arti¬
licielie et de la convention dans la bizar¬
rerie voulue. Ces écoles littéraires font
penser à ces armées de négres américains
ou, sitôt qu'un coup de canon a falt bouger
les feuilles, l’avant-garde se trouve auto¬
matiquement transformée en arrière¬
garde. Un tacticlen audacleux avalt mème
proposé un ordre de bataille on le général
se tenait à l’arrière de la troupe, de ma¬
nière que, sitôt au contact de l’ennemi, i!
se retrouve en téte pour diriger la retraite.
M. Schnitzler fait assez bien penser à
ce général. Non que la piéce soit sans mé¬
rite, ie s’en faut. Les parties comiques sont
tres savoureuses, plusieurs personnages
sont tres bien silhouettés, d’un tralt vif,
juste et assez pénétrant. Le spectach
parfois génant, il n’est pas enntyetix,
tôt tinies les trois premières scènes, qui
sont longues et monotones. Au moins,
M. Schnitzler couvre avec un sourire la
retraite permanente de l'avant-garde. Car,
bien que cette leçon soit superflue, elle rap¬
pelle une fois de plus combien les systèmes
passent vite et paraissent bientôt démo¬
dés. Tout ce qui, dans La Ronde, prorède
de la nature de l’auteur est bon et porte la
marque du talent. Tout ce qui relève de
l’école est caduc et porte la marque de
Tarbitraire; et quand les commentateurs
viennent nous dire à retardement que cha¬
cun des personnages porte en lui les earde¬
téristiques de Thomme et de la semme,
nous nous permettons de sourire
Nous sourions aussi à l’image et au son¬
venir de Mine Pitoeff. La grande pensée
de M. Pitoeff a été de
trancher le neeud gor¬
1 faisant tenir
dien
par elle seule les cing
personnages féminins de
la piéce. L’inconvénient
est évident, le spectä¬
teur a besoin d’un effort
pour se rendre compte
qu'elle ne représente plus
A
la mème femme. Mais
Tavantage n’est pas
moins certain: on volt
cing fois Mmne Pitoeff
admirable. Ces cing per¬
sonnages en quéte d’ac¬
trice sont une des cimes
de sa glorieuse carrière.
M. Pitoeff en officier
hongrois parait dans un
tableau on le décor som¬
malre ec la mise en scé¬
ne sont de toute beauté.
Rien que cela vaut la
WIIN
solfée.
Lucien DUBECH.