II, Theaterstücke 11, (Reigen, 1), Reigen: Frankreich, Seite 65

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entre des eréatures d’assez basse caté¬
gorie, les mols sont sans fard, la häte
est plus triste. Mme Pitoéff est, tour à
tour, avec une rare maitrise, la fille des
rucs, la servante, la petite cuisinière,
une e femme mariée9 ridicule et inli¬
dele ou conjugalement décue, une mi¬
dinette dansante, pauvre petite mon¬
cheronne de luxe — une des plus ravis¬
santes réussites de Mme Pitoöif — et
unc actrice à la mode & jouants son
röle d’amante comme si elle ie vivait
à la scène, en outrant les effets, et iro¬
nisant ses déclarations. Que d’art, que
de talent, que de dons multipies sont
nécessaires pour réussir ces appari¬
tions successives, ces personnages fé¬
minins allant de la pauvreté à l'aisance,
à larrichesse, à la bourgeoisie, à la
enge
rencontres d’animaux, et mème d’in¬
sectes: voir Mine Pitoéff en chatte, en
jeune génisse, in cavale, en colombe.
en libellule.,. Pensons à Fahre et à
Gourmont.,, Au fond, cette Ronde hu¬
maine, sauf dans la scène de P’actrice,
nous montre, en amour, l’infériorité de
la femme, töt délaissée, toujours her¬
née.., Mesdames, pour vous dédomma¬
ger, liscz les histoires de la pariade du
scorpion, de la mante religieuse, de
Taraignée.,. Lä, ces messieurs sont man¬
Sés.
Za Ronde, dont les héros sont à la
recherche du bonheur au deld de
Tamour et qui ne parviennent qu'ä
etreindre un moment de désir dont l’il¬
lusion est aussi brève que vite dissipee,
Za Ronde, lorsqu'elle Lut jouée à Ber¬
lin, fut interdite par la censure. A
A
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Le Corps & corps, de Mlle Fordyre
(que nous avons déjà applaudie nour
scn talent d’actrice dans Paris), révele
de vraies qualites de théatre. Elle devail
jouer le röle d’Antoinette, la e femme
d’affaires s. Elle a, parait-il, rendu son
role deux jours avant la générale en
disant qu'elle ne reconnaissait plus le
texte de sa piece. Or, son texte, hols
affirma en un aimable avant-propos
M. Pierre Lagarde, est absolument res¬
pecté. Et un e homme d'affaires “, ma¬
nuscrit en main, assista à la générale
pour étre bien sür que ce Corps d corps
ctait aussi un mof d mot. Cetie piece,
à la fois sérieuse et légère, est d’un
dialogue excellent. J'ai porfeis pensé,
en l’écoutant, au Marcel Achard de
Voulez-vous jouer anec mod: Et, d’ail¬
leurs, les trois actes de Fordyce pour¬
raient tres bien s’intituler & Voulez¬
vous travailler abec mod#... Antoi¬
nette est une Irène qui cherche son
Lewis, — (Achard.,, Morand.,, excel¬
lents parrainages..) — elle a la passion
de l’édition et de la librairie; au pre¬
mier acte, elle n’est que libraire et, de¬
beut sur une échelle, range des livres,
cependant que Lucien, un de ses amou¬
reux, monte à cette échelle de l’autre
côté. Echelle de Voulez-pous joner.., et
de jadis à l’Atelier. Antoinette ne vent
pas de Lucien, qui n'est ni riche ni
travailleur; elle a un vmant, Hébert,
qui, riche, la maintient en son röle
d’employée, puis de gérante, et ne veut
pas en faire son associée. Elle le plaque
donc et accepte de Phil, gentil et incom¬
pétent, de l’argent et de l'amour. Puis,
elle plaque à son tour Phil, dépensier,
insouciant, béta et tendre, pour Pierre,
en qui elle croit flairer le commandi¬
taire fastueux. Phil se tue, — en cette
piéce, Tes hommes sont faibles, — et,
pour le venger, il se découvre que Pierre
n’est qu'un farceur, et wonlait se
faire entretenir par Antoinelte qu'il
croyait à la téte de gros capitaux. En
ce geu de l’amour ct du labeur, la va¬
leur de l’histoire devrait étre le carac¬
tère d’Antoinette, cette jolie femme
amoureuse de travail, de gains et de
liberté morale qu'elle trouve en ses sou¬
cis de magasins et d’administrations,
soins qui satisfont en elle des désirs
plus profonds que ceux de la tendresse
ou du plaisir. Mais Antoinelte jeint à
ces aptitudes, celles d’une coquetterie
si pratique qu'elle en devient fort dé¬
plaisante. Antoinette aime les livres,
comme une autre les perles, mais, tout
comme cette autre, elle est à la recher¬
che des fastneux cochons. Le talent de
la pièce est surtout révélé par les répli¬
ques très scéniques, bréves, acerbes, à.
la fois fléches et blessure, et du plus
direct effet théatral. Mlle Holstein est
une vive et cruelle Antoinette, trös sé¬
duisante, et de talent; MM. Berger,
Daste, Ferréol, Davy, etc., sont les tris¬
tes males. Très jolis décors, surtout ce¬
lui du salon blanc, avec ce tableau de
lis, présidant ironiquement árces jeux
sans innocence.
Gérard d’Houville.