II, Theaterstücke 11, (Reigen, 1), Reigen: Frankreich, Seite 99

11. Reigen
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oß crlleci dirigenit. à Grenelle, un iien¬
dans ie detail, elle pécherait en ceci que
tre queil ne faut pas besiter à qualifier
le cnnique de M. Ferdinand ne ressemble
Textenfrique, 11 donna enshite, tonjjours
ni de pres ni de loin à celni de M. Achard.
à POdéon une comédie qui Sappelait Cho¬
1iest beaucoup plus appnge, plus pres
#tard ei Cie, si notre memeire est bonne,
des tres bons procédes qui soutiennent la
qui était, une histoire de plurmaciene
verve, mais aussi moins en à-Coups, et,
qui avaft des parties dent nous gardons
sembie-t-il, assez peu capable, d’inven¬
un souvenir vague, mais bon.
tions qui ne solent pas verbales. Est-ce
parce qulici le modele antrichien ne pré¬
Puis, ensuite, vint un vandeville qui fit
tait pas à fantaisie, il faut bien répéter
long feuan Palais-Royal. M. Quinson avait
que la piéce a quelque chose de monotone
voulu rafraichir un peu son personnel,
et qutelie présente quatre fois la mèmne
mais lesedienx mavaient pas récompensé
scène qui se répête. M. Berry représente
cette bofine pensée. M. Ferdinand revient
un personnage nominé Miller, qui. au pre¬
à ses preilières amours, soit dit en tont
bien tout honneur et par métaphore, pulis- imier acte, vient sans étre invité chez le
que le voici joué vif dans un theatre que 1 baron Flonder, courtise la baronne, s’im¬
pose à la table de jeu. 1I a acheté la com¬
dirige Mmne Pax, le Théätre de I'(Euvte.
plicité d’un naif domestique, il triche. On
Uest elle aussi qui inet en scène et
le soupçonne, on le surprend. La main
faut louer#tont de suite, crainte de lon¬
dans le sac, T’affaire est claire: c’est le
blier, unddécor et un éclairage fort réussis
déshonneur, la honte. Allons dons ! Mil¬
au second acte.
ler prouve par a + b qu’il fant du cou¬
On note aussi que la pièce est jouée
rage pour tricher aux cartes, parce que
par M. Berry, et, bien entendu, par
bcelni qui triche s’expose plus que celui
Mme Suzy Prim, M. Berrv chez M. Lu¬
qui ne triche pas. Celul-ci n’expose, en
gué-Poe.- Ce comédien à Titalienne dans
effet, que son argent. Ces paradoxes ful¬
la maisonf d’lbsen. Ce fantaisiste impro¬
gurants et neufs éberluent le baron Flon¬
visateur dans le theätre littéraire davant
der et ses invités de marque; et ils ébou¬
guerre.
rittent Mme la baronne Flonder qui
II a Improvisé, comme toujours. L’uni¬
navait aucune envie d’écouter Miller
vers entier sait que le jour de la répéti¬
quand celui-ci paraissait un monsieur
tion générale M. Berry ne'sait jamais ses
comme tout le monde et qui maintenant
röles. On a pensé longtemps que Cétait
est préte à se jeter a son cou parce qu'il
pas néglfgence, mais le initiés affirment,
a triché aux cartes.
au contraire, que M. Berry se donne un
C’est pourquoi, au second acte, on la re¬
malreu diable pour apprendre son fexte,
trouve chez Miller on elle a coutume de
qu'ible sait de fagon imperturbable, qu'il
venir mettre à mal T’honneur des Flonder.
le saura le lendemain et les jours sui¬
On remarque au passage que, par une
vants, mais que ce jour-la il a le tract an
curieuse confusion, la morale bourgeolse
point qu'il est obligé de réimproviser son
est représentée ici par des aristocrates.
röle. Nous nous garderions de plaisanter
L’auteur autrichien doit étre un monsieur
ces choses-la, surtout -depuis que nous
avancé qui met dans 7e méme sac toutes
avons vu des acteurs, illustres trembler
les classes capitalistes.
comme des feuilles devant le phonogra¬
phe. Alors, devant les mille tétes du
Flonder, prévenu par le domestique
monstre, on ne peut rien dire et tout est
naif du premier acte, arrive, tire son re¬
exeusable.
volver et vise Miller, qui se réfugie hé¬
roiquement derrière la baronne, refuse
Dainaut and M. Rorrgcani sans doute
d’en bouger et, de cet abri sür, 6met une
en a pris Thabitude, improviseà mer¬
seconde série de paradoxes sur les préju¬
veille, qu’il est dans le fil de son talemt
gés de la lächeté et du courage comparés
et du genre qu’il interprête quand il im¬
au prix inestimablé de la vie.
provise, qu'il y met une sorte de gräce
naturelle, que le spectateur aussi en a pris
Flonder, n'ayant pu le mitrailler,
Thabiküde, de sorte qu’on serait surpris
provoqueen duel. Miller vient sur le
et peut-être fäché qu’il, n’improvisät pas
terrain, mais 11 refuse de se battre, er
ou ne s’en donnät pas l’air.
s’obstine à pesenter ses excuses à son
adversaire st & Inviter les témoins à dé¬
Rassurens-nous, il improvise, et il est
jeuner. Troisième série de paradoxes quf
toujours aussi agréable et aussi tonjours
a l’inconvénient assez sérieux de répéter,
pareil, telraulen Juiméme enfin l’éternité
le change
en somme, 1és paradoxes de la secönde sé¬
Wiche Pigesdgr — — .
rie sur la lächeté et le courage comparés
Est-ce parce que M. Ferdinand a
au prix inestimable de la vie.
éerit pour lui le personnage, est-ce ren¬
contre entre le möyen ordinaire de
Miller est pourtant forcé d’essuyer un
M. Berrg et les movens de l'auteur, tou¬
coup de pistolet et il tombe raide mort,
jours est-jlque le défaut évident de Ca¬
frappé au cceur. Ce dénouement imprévu
bricles est une certaine monotonie.
est, au fond, la première trouvallle qur
renouvelle et renverse un peu ce sujet
Le cas sé complique du fait que M. Fer¬
rectiligne. Cn attend que l’auteur en
dinand n’est pas proprement lanteur de
tire quelque paradoxe macabre qui feralt
la piéce. Cest un ouvrage aufrichien qu'il
rejaillir la verve comique. Mais M. Ler¬
4 seulement adapté. II semble bien qu'on
neth Holenia ert semblable au chat de
soit un peucen retard en Autriche. L’au¬
La Fontaine qui n'avait qu'un tour dans
tre jour, c’était La Ronde de Schnitzler
son sac: volei Miller qui ressuscite. II
qui nous reportält ans temps In- Pheätre
Libre; aujourdhui volci M. Lerneth Ho¬
pour disparaitre anx moindres risques. II
Jenia qui ressuscite les pétarades inno¬
centes de M. Bérnard Shaw. Croieriez-eluf reste plus qu'à assister au dernler
vons que Cabrioles a landace de fronder acte, à ses funerailles, comme don Junn
Ja morale bougeoise? Ou'allons-nous de-jet Charles-Quint, et à reconquérir la ba¬
ronne qui, un pen ébranlée par la pleu¬
venir si les auteursdramatiques se met¬
trerie, finit par trouver charmant quton
tent à précher en public que lhonnéteté
soit tricheur et, capon avec cette conti¬
au jeu, le courage et Thonneur sons tou¬
nuité ingénue.
tes ses formes ie sont que d’antiques pré¬
Juges bons pour lesenotaires: En quel
Peut-étre le spectateur trouve-t-I un
temps vivons-nous, Seigneur, et que nous
tout petit peu moins charmant cette nalve
réserve une époque pareille !
apologie de la frousse. Mais par bonheur
ilya, on l'a dit, M. Ferdinand et M. Ber¬
On peut conjjecturer que cette pièce in¬
ry qui égaient et qui allégent.
cendiaire a changé de caractère en de¬
venant française. L’auteur aufrichien m'a
IIya aussi Mme Prim et Mme Mellot,
bien tout l’air d’avoir pris au sérienx ces
et si M. Berry éclipse un pen ses parte¬
eponvantails à moineaux. Nous avons,
naires, il serait injuste de ne pas noter
Dien merci, la téte plus légère, et cela
une fois encore un jeune comédien kres
nous sert au moins à ne pas prendre les
doué. M. Pauley. 1I a dessiné d’un gait
vessies pour des lanternes. Quand on aura
fin la silhouette assez heureuse dugdo¬
ajonté que M. Ferdinand et surtout
mestique qui est auprès de Miller comhme
M. Berry ont la main, aussi. plus legere,
un vague ectoplasme de la consciench.
on aura dit pourquoi cette anarchie an
Lucien DUBECH.
bas de parade est devenue guilierette.