II, Theaterstücke 11, (Reigen, 1), Reigen: Frankreich, Seite 116

11. Reigen
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La Ronde. — La Dame aux Camélias
On rencontrait dans les couloirs des
gement de pression. Si cela continue le
gens pris en faute dont le regar' vous di¬
chroniqueur sera obligé de se munir pour
sait: Ne me trahissez pas; ne confiez
aller au théätre de bouteilles d’oxygène.
à personne que vous m’avez vu ici.
En bonne logique, nous eussions dü des¬
Seuls quelques jeunes gens — à qui les
cendre de la Dame aux Camélias à la
affiches avaient soigneusement recom¬
Ronde. Pas scülement pour des raisons
mandé de s'’abstenir — feignaient des airs
médicales, mais aussi bien pour de sé¬
entendus et approbatifs. Pourtant, des
rieux motifs d’ordre litttéraire. Car le ro¬
étages supérieurs du théätre, par deux
mantisme d’Alexandre Dumas fils appe¬
fois, des coups de sifflet péremptoires
lait le pseudo-réalisme de M. Arthur
avaient traduit la désapprobation de la
Schnitzler. Le premier avait poussé si
majeure partie des spectateurs. Puis,
loin ses excès dans le domaine du e grand
l’entr’acte fini, la salle et la scène replon¬
sentiment: que la réaction devait étre
gées dans cette demi-obscurité glauque
terrible. Type achevé de la fausseté par
qui convient aux cuvres louches, M.
en haut: la Dame aux Camélias; perfec¬
Schnitzler reprenait sa monotone série
tion de la fausseté dans le bas: la Ronde.
de bonnes fortunes et nous conviait en¬
Rencontre par les extrémes. Parädore
core à assister à s la ronde de l’éternel
pour les besoins de la cause, direz-vous!
désir 2. Cette ronde n'a d’ailleurs rien
Pas tant que cela. II est aussi fächeux de
d’éternel, si longs et laborieux en soient
faire l’ange que de faire la béte; de nous
les méandres. Sortie il y a quelque vingt
montrer la fille privée d’áme que la cour¬
ans du cerveau d’un médecin qui se dé¬
tisane parée des plus hautes vertus. Sur
couvrait avec ravissement des dons vex¬
le fond, il mersemble que nous pouvons
tra-médicaux s pour la littérature, elle eüt
nous entendre. Quant à la forme, je con¬
dü dormir des longtemps de son dernier
cède de tout cceur qu’il y a de sérieuses
sommeil. L’époque qui la vit naitre se
différences. D’abord, du point de vue de
plaisait aux énormités, au pseudo-réalis¬
l’art, le drame de Dumas fils est fort bien
me entaché d’un symbolisme primaire,
fait; celui de M. Schnitzler n’existe pas.
aux exagérations frénétiques. Toute une
Ensuite, chez Dumas, tous les personna¬
littérature — aujourd'hui oubliée; la
ges ont des sentiments humains, des as¬
guerre n'ayant pas seulement détruit des
pirations, un idéal, IIs tempèrent par leur
vies humaines — s’efforçait à dépasser
respect humain, leur décence ce que leurs
les limites de la décence et du goüt, sous
passions ont d’absolu, d’ostentatoire;
prétexte de sonder l’arrière-fond de l’äme
chez M. Schnitzler, ils n’ont mème pas de
humaine. Ces temps qu’on croyait révo¬
passions, le seul désir les mène et ne les
lus et qui furent un cauchemar avant le
mene pas loin, Enfin, Dumas fait place
grand cauchemar, T’exhumation d’un ca¬
à l’espoir, à la rédemption; M. Schnitz¬
davre décomposé les a ressuscités un
ler ignore jusqu'au sens de cen deux
instant devant nous. Et cette opération de
mots.
nédecine légale, c’est une compagnie dite
Mais le mensonge regne tout de méme
d’avant-garde qui s’y est abaissée. Si
chez l’un comme chez l’autre. Et (conclu¬
grandes et certaines que soient les er¬
sion rassurante) puisque Dumas a fait
reurs de Georges Pitoëff, au cours d’une
réagir ses contemporains et ses succes¬
carrière particulièrement mouvementée,
seurs, M. Schnitzler fera de méme, a fait
il nous avalt accoutumé à plus de génie
de méme devrais-je dire. Car, depuis
dans le choix et à plus d’invention dans
vingt ans que la Ronde a commencé sa
le jeu. On lui en veut dautant plus d’a¬
triste danse, le théätre a fait plus de che¬
voir trompé le public, qui l'a suivi cette
min que dans les quelque cent ans qui
année encore sur la foi d’une réputation
séparent La Dame dux Camélias de Lo
que son activité d’antan lui avait méritée.
Ronde. M. Schnitzler nous paraft plus
Ayant débuté chez nous, Pitoëff est im¬
vieux et plus #tocard- qu'Alexandre Du¬
pardonnable de n’avoir pas prévu qu'un
mas parce qu’il y a pas mal de siècles
ouvrage comme Ta Ronde se heurterait
que nous marchone sur nos pattes #e
ici à la plus vive réaction et clest se mo¬
derrière et ne progressons plug en ram¬
quer que de choisir pour nous la présenter
pant sur le ventro!
précisément l’ceuvre la plus propre à
Gaston BRIDEL,
nous déplaire.

La Ronde devait nous déplaire et nous
a déplu pour plusieurs raisons. D’abord
parce que c’est un ouvrage d’une rare
LES SUISSES A LETRANGER
bassesse d’inspiration et d’un mauvais
goüt achevé. Ensuite parce que l’audition
en est d’un ennui souverain. Pour une di¬
zaine de répliques heureuses ou se re¬
Une Société suisse à Avignon
trouvent la verve et l’intelligence d’un au¬
teur qui s’est une fois lourdement trompé
Le Secrélariat des Suisses d Létranger
nous écrit:
mais s’est amplement racheté depuis, il
faut subir trois heures durant des petites
g La Cité des Papes est loin d’éveiller
scènes bäties à la diable, mal écrites, mal
en nous l’idée de colonie suisse. Et pour¬
pensées et qui ne sont que la laborieuse
tant, nous avons bel et bien des compa¬
répétition les unes des autres. En outre,
triotes à Avionon. IIs viennent mème