II, Theaterstücke 9, (Der grüne Kakadu. Drei Einakter, 3), Der grüne Kakadu. Groteske in einem Akt, Seite 55

9.3.
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ruene Kakadu
Der Kune u
Je vous disais que les spectateurs de notre¬
race chérissent, par dessus lout, la logique et la
clarté. IIs n’éprouvent au théälre un plaisir
Test fort réussie. Cetle soirée du Peroquef verk!
sans mélange que si ce besoin est salissait. Lo
eofneide avec la prise de la Bastille. Lascène s
Perroquet vert nous l’a, une fois de plus, dé¬
s’emplit d’une foule hurlante et grouillante,
montré. Cette pièce obtient, parait-il, au Burg,
échauffée de la sanglante victoire qu’ellé vient
Theater de Vienne, une voguc considérable. M.
de remporter. Les ducs et les marquises com¬
Antoine est allé l’y chercher et nous l’en re¬
prennent que ceci n’est plus un jeuet qu'iln’est
mercions. La matière n’en est pas absolument
plus temps de'rire. IIsese retirent en désordre
neuve, mais elle est ingénicusement traitée.
et rencontreront sans doute, au sortir du bouge,
la tete coupéc de M. de Launay quel’on promène
Sachez donc, — en altendant que M. G. Le¬ em triomphe par les rues. Les roulements des
nötre vous T’expose dans un de ses savanis et tambours, les eris de la populace, T’écho loin¬
vivants récits — au'il existait à la veille de la tgin des chants meurtriers, le bruit de ia fusil¬
Révolution, dans ies faubourgs da Paris un ca¬
baret, à T’enseigne du Perroquef vert, ou fré##
ade, le tohu-bohudesi tables renversées, des
quentaient volontiers les gentilshommes, IIs v.#
Hampes éleintes, des barils défoncés à coups de
goütaient ie délice de s’encanailler. Le patron
hache, des-sabres brandis, des poings tendus et
du lien — un Bruant avant la lettre — ancien
des refrains avinészces monvements et ces tu¬
cabot animé de passions révolutionnaires, yas“
multes révolutionnaires ont été réglés par M.
semblait chäque soir d’anciens acleurs de sa
Antoine avec uneladresse consommée et cette
troupe qui se grimaient en assassins, en vo¬
intalligence.pittoresque du détail, ou il excelle,
leurs, en tire-laine, et simulaient des rixes et
et qu’on ne se lasse pas d’admirer.
Iksait en lacoquetterie de jouer dans la pièce
narraient d’imaginaires exploits propres à faire Püh röle insig.-iflant, le rölendu lieutenant de
frissonner les galants chevaliers etles fringans Ppolice, II apmsurveillen dinsi, comme directeur
tes duchesses. L’artifice de l’auleur consisto
à combiner les choses de telle facon qu'a un
Petsomme magistrat, ses pensionnaires, et s’as¬
monient donné, ses personnages cesseht de
surer,qué MM. Matrat, Signoret, Mines Grum¬
feindre et expriment leurs vrais sentiments,
bach et Van Doremne méritaient pas un mau¬
wais rapporti
alors que l’on suppose aufour d’eux qu'ils cont
OAT
tinuent de jouer la comédie. Ce geure de coups
Dan
de théätre sont d’un grand effet, (rappelcz-vons
Tabarin) à une condition loutefois, dest que le
public solt dans le secret etsache l’instant pré¬
cis ou la réalité succède à la feinle. M. Schnitz¬
#mel
ler ma pas su souligner avec assez de netteté
cet instant psychologique.
Le cabaretier Prosper a, dans son personnel;
un puissant comédien, Didier, qui est amoureux
Grc
feu de la danseuse Léocadie et T’a méne épou¬
sée. Léocadie trompe Didier avec.le duchde Ga¬
rignan, et tout le monde est auf fait de ses fre¬
daines, sauf le seul Didier qui, en sa qualité de
mari, a un bandeau sur les yeux. Didier vient
&ls. Kl. 1901.
done, comme de coutume, ce jour-là, divertir
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Tillustre compagnie qui se presse au fond des
caves du Perroquet vert. Et invenlant da pre¬
mière fiction qul'lui vient à l’esprit, il raconte
qulil a surpris Léocadie en flagrant délit ettuc
somamant.
Elce galant, quel est-il, interroge Prosper?
Le duc de Carignan, répond Didier.
Il prononce ce nom, au basard, comme ilen
dirait un autre. Mais son accent est si tragique,
sa douleur dapparence si sincère, que Prosper,
Jui-méme, s’y méprend. Icroit que son cama¬
rade a déconvert effectivement et chätie latrahi¬
son de Léocadie.
- Etquoi, dit-il imprudemment, iu nensoup
çonnais rien?
Ce mot malleurenx révele à Didierce qulll
ignorait, excile su fureur, et quand le-duc de
Carignan parait au seuil du cabarct, il Taccoste
violemment et le poignarde.
C’est donc la confusion ou lombe Prosper qul“
détermine la calastrophe. Mais celte confusion,
nous y tombons avec Jui, nous, public, dlors
qu'elle devrait nous étre épargnée; ct quand¬
nous ressaisissons et discernons enfin la vérité,
il est trop tard, l’émotion est passée. Une phirase
suffirait pour dissiper l’obscurité et rendre la.
situation limpide. Un dramaturge français s’en¬
füt rendu compte. M. Schnitzler ne s’en est pas
avisé.
Toute la seconde partie de ce petit ouvrage

S
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