II, Theaterstücke 9, (Der grüne Kakadu. Drei Einakter, 3), Der grüne Kakadu. Groteske in einem Akt, Seite 58

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ruene Kakadu
9.3. Der n nsuneh.
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RAd R
laient en parties voir les émeutes et les
Les Premières
incendies. Prosper, un ancien comé¬
dien, tient dans un sous-sol une ma¬
THEATRE-ANTOINE. — La Guerre au village,
nière de cabaret montmartrois. ou, com¬
pièce en trois actes de M. Gabriel Trarienx.
— Au Perroquet vert, sotie en un acte d’Ar¬
me chez Bruant autrefois, les gens
thur Schintzler, traduction de M. E. Lutz.
chics, les hommes et les femmes du bei
Henriette Pastorel, institutrice laique
air, viennent se faire engu... injurier,
dans une petite ville de province, eut
et assister à des scènes ou des compar¬
jadis une heure de jeunesse et d’oubli
ses jouent au criminel et simulent les
un enfant est né de cette heure. Le sé¬
escarpes. Un jeune chevalier, nouvelle¬
ducteur, avant cette naissane, avait
ment arrivé à Paris, s’étonne de l’accent
déjà abandonné la pauvre fille, et ne
de vérité qu'ont tous ces acteurs à gages
et peu à peu, pendant que les Lansac et
s’était jamais inquiété meme de connai¬
les Nogent apprécient et s’extasient, lui
tre le sexe du batard. Depuis, Henriette
s’épouvante, éperdu, entre la fiction et
a vécu tout entière consacrée ä ses de¬
la réalité, jusqu'à ce que Didier, le comé¬
voirs d’éducatrice, élevant son fils loin
dien, qui dans son role raconte le meur¬
d’elle, sur ses faibles émoluments, ai¬
tre supposé d’un duc de Cadignan, poi¬
dant son vieux père, et payant de temps
gnarde tout d’un coup et pour de hon
à autre les dettes de jen de son frère.
celui-ci, qui vient de survenir, et qu'un
Elle est aimée naivement et timidement
mot imprudent lui a révélé comme
d’un grand diable broussailleux de pro¬
Tamant de Léocadie, sa femme, une fille
fesseur de seconde, et lui fait tirer le
d’opéra. La comédie est flnie; la réalité
seau de sen puits dans le jardin de l’é-
étreint les frivoles seigneurs, tirant enfim
cole pour arroser ses fleurs. Puisqu’ily
leurs épées de parade contre l’envahis¬
a des fleurs, nous voici en pleine églo¬
sement tumultueux des vainqueurs de
gue, et celle-ci est charmante, alternée
li Bastille, prise pour de bon, elle aussi.
comme une virgilienne de demandes et
Ce mélange de vérité et de fiction, qui
de réponses qui s’attendrissent à mesu¬
procure un peu T’impression qu’on res¬
re. Le professeur Masseron fait sa de¬
sent dans un muséc de flgures de cire,
mande, et on sent bien qu’Henriette ac¬
et dont T’action principale d’ailleurs rap.
cepterait d’étre sa femme, sanstce passé
pelle l'admirable Tabarin, de Mendès,
que T’amoureux ignore.
est combiné avec la plus exacte préci¬
Mais voici son amie, Suzanne Lebou¬
sion de mise en scène et la plus franche
tillier, qui entre, la fille de monsieur le
et süre intensité d’ensemble. On ne peut
maire, personnage important et dont la
guère citer de moms dans ce fouillis tra¬
protection, peut-être pas trop désinté¬
gique, dont Part précisément est de
ressée, a jusqu'ici couvert l’institutrice.
brouiller indistinctement les personna¬
L’heureuse Suzanne vient annoncer à
lités. II faut remarquer cependant M.
Henrietle une grande nouvelle; elle se
Antoine, si net et mesuré dans un bout
marie, elle épouse un homme charmant,
de röle; M. Marquet, qui montre de la
plein d’avenir, qui sera demain député
violence et de l’autorité; MM. Matrat et
de l’arrondissement, M. René Dubreuil.
Mosnier, qui flgurent à merveille l’um
A ce nom, Henriette a pali; quand M.
une façon de Santerre et l’autre une ma¬
Leboulillier parait à son tour, elle lui de¬
nière de Lauzun; Mlle Jeanne Lion est
mande un entretien particulier et lui
un tres gentil petit chevalier de la Tré¬
révele oue ce Dubreuil fut son amant,
moille et Mme Grumbach une très délu¬
qu'il est le père de son enfant. Cela n’é¬
rée marquise.
mouvrait pas beaucoup le magistrat
Mais comme cette pièce m’a parn
municipal, si une note perfide du Clo¬
symbolique, et comme nous savons,
cher journal clérical, ne semblait faire
nous aussi, nous amuser aux bagatelles
prévoir une divulgation scandaleuse à
du faux crime, en allendant qu'on
ce sujet.
prenne les dernières Bastilles!
II faut donner votre démission, or¬
FRANCOTS DE WION.
donne Thonnéte homme qui, un peu
plus tard, et comme compensation, pro¬
u Sichehee
posera à Mlle Pastorel d’ètre chez lui
institutrice de sa jeune fllle.., et mienx
que cela.
On sent que la lutte va s’engager entre
Henrielte et Dubreuil, venu imprudem¬
ment réclamer ses lettres et menacer
T’abandonnée, et que celle-ci, bafouée
dans son recours à ses supérieurs, tra¬
hie par tous et livrée à la malveillance,
aux insultes, aux charivaris de la petite
ville, doit succomber, subir sa révoca¬
tion et se voir subitement remplacée,
sans mème un avis préalable. Son dé¬
sespoir alors la fait se jeter dans les
bras de Masseron qui, on ne sait trop
pourquoi, refusé d’abord ce qu'il prend
pour un sacrillce, propose de se consa¬
crer à l’enfant, et finalement épouse
Henriette vaincue et heureuse.
Je ferai remarquer qu’Hfenriette est
libre-penseuse, d mange de la viande le
vendredi , et que c’est surtout à cause
de tout cela que l’opinion publique et