II, Theaterstücke 9, (Der grüne Kakadu. Drei Einakter, 3), Der grüne Kakadu. Groteske in einem Akt, Seite 59

renre ur- Scre eman aesite
de T’arrondissement, M. René Dubreuil.
A ce nom, Henriette a pali; quand M.
Leboulillier parait à son tour, elle lui de¬
mande un entretien particulier et lui
révele eue ce Dubreuil fut son amant,
qulil est le père de son enfant. Cela n’é¬
mouvrait pas beaucoup le magistrat
municipal, si une note perfide du Clo¬
cher, journal clérical, ne semblait faire
prévoir une divulgation scandaleuse à
ce sujet.
1 faut donner votre démission, or¬
donne Thonnéte homme qui, un peu
plus tard, et comme compensation, pro¬
posera à Mlle Pasiorel d’ètre chez lui
institutrice de sa jeure fille.,, et mienx
que cela.
On sent que la lutte va s’engager entre
Henriette et Dubreuil, venu imprudem¬
ment réclamer ses lettres et menacer
Tabandonnée, et que celle-ci, bafouée
dans son recours à ses supérieurs, tra¬
hie pa tous et livrée à la malveillance,
aux insultes, aux charivaris de la petite
ville, doit succomber, subir sa révoca¬
tion et se voir subitement remplacée,
sans môme un avis préalable. Son dé¬
sespoir alors la fait se jeter dans les
bras de Masseron qui, on ne sait trop
pourquoi, refuse d’abord ce qu'il prend
pour un sacrillce, propose de se consa¬
crer à l’enfant, et finalement Cpouse
Henriette vaincue et heureuse.
Je ferai remarquer qu’Henriette est
libre-penseuse, d mange de la viande ie
vendredi , et que c’est surtout à cause
de tout cela que l’opinion publique et
surtout Tadministration sont contre elle:
les & Pères o qui dirigent le Clocher dis¬
posant à leur gré des pouvoirs publics,
de l’Université et des électeurs. Ceci date
la pièce, qui aurait peut-étre été plus
justement sitzée vers 1828, au moment
ou la Congrégation régnait en France,
au dire des libéraux d’alors. a thèse,
au contraire, peut paraitre assez démo¬
dée aujourd'hui ou le simple fait d’aller
à la messe, met le cantonnier ou l’insti¬
tutrice, le préfet ou le général en fä¬
cheuse posture devant les stupeflants
adeptes de la libre-pensée.
Cet anachronisme à part, la pièce, sur¬
tout dans les deux premiers actes, est
intéressante et bien menée; certäines
scènes, celles entre l’institutrice et le
curé Naudin, le candidat Dubreuil, le
maire Leboutillier, apparaissent d’une
réalité, d’une flnesse et d’une habileté
qui font présager en M. Trarieux un au¬
teur dramatique avec lequel on pourra
compter, surtout s’il se défait un jour
des formules et des velléités de sujets à
thèse, ou l’on sent trop en lui l’indéci¬
sion et la gène.
Est-il besoin de dire que l’interpréta¬
tion est parfaite quand on voit réunis
sur T’affiche des noms tels que ceux de
Suzanne Desprès et d’Antoine? Dans
un court röle d’abbé de campagne, M.
Antoine a mis autant d’onction et de na¬
turel que Suzanne Desprès, avec le per¬
sonnage d’Henriette Pastorel, a laissé
voir de fougue contenue, d’émotion, de
tendresse, de puissance, Elle vit son
röle et son role vit en elle; elle l’a, selon
une expression qui lui est habituelle,
n dans les épaules et dans les bras v.
M. Signeret est tout à fait bien en
Achille Masseron, le professeur : je me
borne à celte breve constatation qui ex¬
prime trop brusquement, mais tres com¬
plétement l’estime que je fais de cer co¬
médien excellent.
Avec.le Perroquet vert, nous ne som¬
mes plus comme tout à Theure sous la
Restauration, mais au soir du 44 Juillet,
s gentilshommes
à cette époque
s’amusaient à la révolution et s’en al¬
TTT
violenceret de l’autorité: MM. Matrat et
Mosnier, qui ülgurent à merveille l’un
une façon de Santerre et l’autre une ma¬
nière de Lauzun; Mlle Jeanne Lion est
un tres gentil petit chevalier de la Tré¬
moille et Mine Grumbach une très délu¬
réc marquise.
Mai. comme cetle pièce m’a parn
symbohque, et comme nous savons,
nous aussi, nous amuser aux bagatelles
du faux crime, en attendant qu’on
prenne les dernières Bastilles!
FRANCOIS DE NION.
Sheeise usceense ertehecheenen