II, Theaterstücke 9, (Der grüne Kakadu. Drei Einakter, 3), Der grüne Kakadu. Groteske in einem Akt, Seite 67

uene Kakadu
box 15/1
9.3. D
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hien qu'ils ne voulaient pas autre chose et qu'à nos neveux; mais ilira loin sous les yeux
qu'üne piéce du Chätelet n’est jamais, ou pres¬
de nos garçonnets et de nos üillettes.
que jamais, depuis ie Tour du monde en 80
Jours, qu'une course aux clochers, à tous les
Je vous ai dit dans son temps tout le bien
clochers de Lurivers, sous un prétexte quel¬
que je pensais de Abandon de Psyché, comédie
conque.
en un acte en vers, de M. G. de Primefeu, jouée
Et c’est ainsi qu'on nous mène à Brighton et
l’année dernière aux Bouffes-Parisiens; mais
en Hollande et à Venise et en Amérique et en
je mavais pas pu, contre mon habitude, pour ce
quelques autres lieux cireonvoisins ou éloi¬
qui est des pièces en vers, vous en citer quel¬
gnés, pour le plaisir de nos yeux et aussi de
ques couplets. Jele puis maintenant, ayant recu
nos oreilles, car, souvent, la musique est trés
la brochure, guce sera lamen respewit.
iolie, soih qu’elle soit inédite, coit qu’elle seit
Vous vous souvenez peut-étre de la fable de
anciennes mélodies arrangées peur la circon¬
cette petite pièce. Psyché aété punie pouravoir
Stance.
voulu voir Eros desses yeux, à ne plus le voir
Ifaut citer comme clous, c’est-à-dire comme
jamais. Elle languit, triste et solitaire, dans le.
tableaux, la plage de Brighton, la féte du pati¬
lieux, charmants jadis, funebres aujourd’hul, ou
räge à Amsterdam, le carnaval de Venise, New¬
elle a été aimée. Mais voici que nous apprenons
York et enfin l’apothéose.
et qulelle apprend qu'elle a été punie, mais non
Je n'ai pas besoin de vous dire, si tant est pas oubliée.
que voustenez à le savoic, que Maud finit, après
Car Eros revient. Ihrevient, invisible, comme
toütes ces traverser, par épouser l’élu de son
autrefois, comme avant la nuit fatale, protégé
echur.
par les ténèbres, de la nuit. Et il aime encore
Lé Chätelet s’est mis en très grands frais, en
Psyché et il la berce de douces et enivrantes
plus grands frais qu’à Pordinaire, pour cette
paroles. Au moment méme ou Psyché exhale la
piece à grands spectacles et à prodigalités fas¬
plainte de son cceur dans un thrène touchant et
tueuses et à défilés et hallets élégants et écla¬
élégant:
tants, on ne saurait souhaiter ni mienx, ni
O mes nuits dautrefois et mes scmmeils tranquilles !
plus.
Mes réves qui riaient à mes pensers fragiles,
Einterprétation est tout à fait digne de louan¬
Et mes naifs désirs, que sont-ils devenus?
Tous ces simples bonheurs ne me reviendront plus;
ges. M. Paul Fugère, que vous connaissez assez,
Car l’Amour, en m’aimant, m’a révélé mon üme
#eté extrémement plaisant, à son ordinaire.
Los baisers de l’Amour brülent comme la flamme
M. Frances est le merveilleux bouffon, copieux,
Etla trace qulils font rien ne peut l’effacer.
tranquille et solennel que vous savez et qui,
Pourquoi l'ai-je connu säldevait me laisser?
Hélas! Jen’aurai donc entrevu son image.
dlün geste ou d’un mouvement lent de sa téte
Que pour le regretter encore davantage,
epique met toute une salle en joie. M. Pougaud
Et, serrant vainement uneromhre entre mes bras,
aété plein d’entrain, de brio et de bonne hu¬
Ayant en coqwiliest, pieurer qu'il ne soit pas!
meur.
Ace moment-la méme, Eros, dans l’ombre pro¬
Hfäut compli.lenter encore, et tres chaude¬
fonder etdouce, vient chanter à l’oreille de la
ment, Mme Renée Bussy, tres franchement et
Sulamite grecque.:
puissamment comique, ce quiest sirare chez
Ma douleur ente quiltant fut telle
une femme et Mlles Gril et Crisafully, très ex¬
Que l’échorésonna de ma plainte cruelle,
pertes et aisées dans leur jeu.
Et sans me détourner j'ai repris les chemins
F'Oncte dAmerigse wira peut-étre pas jus- Qui menent au séjour ignoré des humains:
Les bords en sont flcuris, et la siche légere.
Sans craindre du chasser la fleche meurtriere.
Mire son front ramenx 9# miroir des étangs.
Sous le tranquille ciel Tun fidele printemps.
Bien des couples divers marchent dans la prairie,
Röpandant sur leur pas des parfums d’ambroisie.
Et, quand dans l’air plus pur, au soleil plus brillant,
Près des dieux onlacés je passc an seuriant,
Les oiseaux sont plus gais ehles feurs sont plus belles
Et lamour luit plus tendre aux yeux des immertelles.
— Mais lorsqucton regard agant trahi ma foi,
Sur l’ordre du destin j'ai da fuir toin de toi,
Vainement dans l’espoir de mes regards propices,
Les frémissantes fleurs m'ont offert laurs calices,
En vain les cerfs bramants, les oiscaux et les dieuz
Pour y puiser l’amour ont regardé mesyenx;
Jaistenu sur mes pleurs mes paupidres baissées.
Et les dieux se sont tus, les mains désenlacées,
Les roses inclinaient un front décoloré,
Et, voyant ma douleur, les nymphes ont pleuré:
Je ne sais si vous vous rappelez la lin de
Thistoire. Pour la seconde fois, Psyché céde à
sa curiosité qui est, après tout, simplement une
forme de son amour. Elle ne prend plus la
lampe; mais elle laisse venir le jour pour ne¬
garder Eros et pour le voir.
Eros résiste, essaye de fuir avant le joun, et.
par faiblesse lui aussi, il reste.
Quand le jour s’est fait et que Psyché ne¬
garde, elle ne voit qu’un satyre odieux et abe¬
minable.
Les dieux l’ont punie une secende lois et
ont puni Eros lui-méme. II est dans P’ordre di
destin qu'un morte! ou une mortelle ne verra
jamais l’amour pleinement, et que ce queneus
en connaissons n’en est qu’une vaine appa¬
rence. On ne voit pas l’amour, on entendesenle¬
ment sa chanson et l’on respire seulement se.)
parfum. C’est bien possible.
Lidée de ce poème est jolie et les versten
sont quelquefois agréables. Il est regrettabl
soulement que l’auteur écrive preitnen que.
J'aimerais mienx qu'il employät un autre tour.
Mais, enfin, il a de Pimagination et à l’ordinaire.
il écrit bien.
EMILE FAGUET.