8.
Freiw.
.
box 14/2
Aucun parmi les écrivains de la Jeune Allemagne ne me paraît
mériter mieux ces éloges que M. Arthur Schnitzler. Son nouveau
drame Freiwild vient d'obtenir un grand succès au Théâtre-Alle¬
mand de Berlin. Il est impossible, en effet, d’applaudir une pièce
qui soit plus d'actualité. En montrant à quels crimes peut conduire
l’idée absurdement exagérée de l’honneur qu'on inculque aux offi¬
ciers allemands, M. Schnitzler répondait par avance aux sentiments
indignés de toute l'Allemagne révoltée par les incidents sanglants
de ces dernières semaines. La critique est presque unanime à re¬
connaître à cette pièce de Schnitzler une singulière puissance dra¬
matique, d'autant plus saisissante que l’auteur n’a nullement l'air
de soutenir de thèse, et sait garder l'apparence de la plus stricte
« objectivité », comme on dit là-bas.
CHANTECLAIR.
der
MODES MASCULINES
Ce 14 novembre.
Vous ne vous attendez point, lectrices, à trouver ici des nou¬
velles à sensation, qui, je ne le mets point en doute, vous effarou¬
cheraient peut-être singulièrement ? Soyez tranquilles, et dormez
en paix; vos maris, vos frères, vos fils, continuent comme par le
passé à évoluer entre le veston, la jaquette, la redingote et le frac,
sans que vienne une révolution de la mode, les leur faisant échanger
contre un pourpoint de velours, le jabot et les manchettes de den¬
telles... et c’est grand dommage ! Combien ils seraient mieux mis,
nombre de ces messieurs, leur noble tête ombragée par un feutre
empanaché, que cerclée par l'horrible chapeau melon ou le tuyau
de poêle auxquels ils gardent depuis tant d'années une inébran¬
lable fidélité ! Mais rien ne fait prévoir le retour à des modes plus
fantaisistes. Tout ce qu’on demande maintenant à l'homme de
bonne compagnie, c’est d’avoir dans sa tenue une élégance correcte
qui ne trahisse ni l’étude ni la recherche; c'est surtout de savoir
modifier sa mise à propos, suivant les circonstances et suivant les
pri
Freiw.
.
box 14/2
Aucun parmi les écrivains de la Jeune Allemagne ne me paraît
mériter mieux ces éloges que M. Arthur Schnitzler. Son nouveau
drame Freiwild vient d'obtenir un grand succès au Théâtre-Alle¬
mand de Berlin. Il est impossible, en effet, d’applaudir une pièce
qui soit plus d'actualité. En montrant à quels crimes peut conduire
l’idée absurdement exagérée de l’honneur qu'on inculque aux offi¬
ciers allemands, M. Schnitzler répondait par avance aux sentiments
indignés de toute l'Allemagne révoltée par les incidents sanglants
de ces dernières semaines. La critique est presque unanime à re¬
connaître à cette pièce de Schnitzler une singulière puissance dra¬
matique, d'autant plus saisissante que l’auteur n’a nullement l'air
de soutenir de thèse, et sait garder l'apparence de la plus stricte
« objectivité », comme on dit là-bas.
CHANTECLAIR.
der
MODES MASCULINES
Ce 14 novembre.
Vous ne vous attendez point, lectrices, à trouver ici des nou¬
velles à sensation, qui, je ne le mets point en doute, vous effarou¬
cheraient peut-être singulièrement ? Soyez tranquilles, et dormez
en paix; vos maris, vos frères, vos fils, continuent comme par le
passé à évoluer entre le veston, la jaquette, la redingote et le frac,
sans que vienne une révolution de la mode, les leur faisant échanger
contre un pourpoint de velours, le jabot et les manchettes de den¬
telles... et c’est grand dommage ! Combien ils seraient mieux mis,
nombre de ces messieurs, leur noble tête ombragée par un feutre
empanaché, que cerclée par l'horrible chapeau melon ou le tuyau
de poêle auxquels ils gardent depuis tant d'années une inébran¬
lable fidélité ! Mais rien ne fait prévoir le retour à des modes plus
fantaisistes. Tout ce qu’on demande maintenant à l'homme de
bonne compagnie, c’est d’avoir dans sa tenue une élégance correcte
qui ne trahisse ni l’étude ni la recherche; c'est surtout de savoir
modifier sa mise à propos, suivant les circonstances et suivant les
pri