Nouc
plastique. On s’est borné à éviter les erreurs.
Le spectateur ne peut s’empécher de songer
à ce que les Viennois, lorsqu’ils sont aussi bien
inspirés que lors de Liebelei on de Muscorade,
auraient pu faire. C’est par üne aceumulation
de petits détails choisis qu’ils nous auraient
montré l'allégresse de Mozart plutôt que par
des bonds désordonnés et par ces danses un
neu ridicnles au'il exécute devant le buffet
en compagnie de sa femme.
L’idée philosophique dominante de M.le Ken¬
nedy ne résiste guère non plus à l’examen.
Elie veut nous prouver que Mozart, incompris
des grands et de l’élite, ne réussit qu’auprès
du petit peuple. et que seul, l’accueil popu¬
laire fait à Lo Flüte enchantée détermina son
triomphe. Cela nous parait assez niais et sur¬
teut absolument gratuit.
Tont le film est traité avec mollesse. L’écran
anglals n’est pas bien riche en vedettes et les
acteurs qu’on nous présente ici nous parais¬
sent falets. Stephen Haggard, joli garcon,
donne une médiocre idée du charme du cher
Wolfgang. Mile Yvonne Printemps, malgré le
travesti, évoquait tout autre chose dans la dé¬
lieleuse opérette de Sacha Guitry. Victoria
Hopper, dans le röle de Constance, est char¬
mante sans éclat.
La musique accompagne les Images selon un
plan chronologique. Comme nous aurions pré¬
féré des allusions psychologieges, comme nous
aurions vonlu camprendre le relations sub¬
tiles qui unissent l’état d’äm de l’anteur
avec tel Tragment d’opéra on de symphonie,
ainsi qu’Henri Ghéon l'a fait magistralement
dans son bel onvrage sur Mozart.
Tout cela est un pen plat, un pen scolaire.
un pen Gémentaire. quelquefois mème assez
primaire. Dans notre nafveté. nous avions ima¬
giné tant de splendaurs possibles! Le cinéma
& musical 2 est ercore dans son enfance.
g Bons pour le service „
Laurel et Hardy forment une paire complé¬
mentaire inséparable de pitres: l’un, mai¬
gre, gaffeur, timide, bredouillant, étourdi;
T’autre, gras, important, doctrinal, gonflé de
sa supériorité intellectuelle, réprobateur, pon¬
tifiant et guère woins sot dans le monde. Nos
clowns seraient d 'sez empéchés de renouveler
leurs farces, s’ils etaient condamnés à un ge#
rigide, à un g ###éro, de music-hall. Ils ontt
dü le comprendre et ils sont entrés dans
la vole féconde de la parodie. Un scénariol
de film dramatique leur sert de tremplin.
Dans ce scénario, on n'a pas de mal à recon¬
naitre celui des Lonciers du Bengale.
Pas an début, sans doute. On y volt Stanley
Mac Laurel, héritier d’un riche seigneur écos¬
sais, débarquant d’Amérique pour se faire
par le notaire la cornemuse et
octroyer
la tabatière du défunt Laurel et son insépa¬
rable Hardg. plus impécunieux que jamais,
s’engager par erreur dans l’armée Ccossalse.
Ils seront expédiés aux Indes. C’est la
que Hous reconnaissons le famenx film des
Lanciers. Nos héros vont dans un fort-frontière
menacé par les rebelles. Déguisés en officiers,
ils assisteront, pour le tromper, au diner offert
par le khan local qui trahit l’Angleterre. Mais,
Canjours comme les trois lanciers, ils échappe¬
ront au supplice. gräce surtout à des ruches
d’abeilles qui leur serviront de projectiles
improvisés contre les perfides Hindous.
Ily a donc un peu de tont lans ce film: de
la pure clownerie lorsque s deux amis font
euire un poisson sur le sommier de leur lit
dhôtel: un pastiche hérof-comique à la fin;
une histolre sentimentale à laquelle ils sont
d’ailleurs totalement étrangers. Mais il y a
surtout deux moments comiques tout à fait
remarquables et qui méritent une citation spé¬
ciale.
D’abord la difficulté que Laurel éprouve à
se faire au g pas à militaire. Achaque instant,
pris de scrupule, il ehange de pied. et provoque
dans la troupe une confusion totale. L’effet est
d’autant meilleur qu'il répond à une observa¬
tion juste. Tons les hommes qui ont été soldats
ont éprouvé cette angoisse. Enfin, on a imaginé
de développer le grand écran pour nous mon¬
trer le désordre qui se propage de rang en rang.
Ilyagezcore et surtont le ballet. Laurel et
Hardy sont de corvée de quartier et ramassent
sans enthonsiaeme, comme des soldats de Cour¬
teline, vienx papiers et détritus. Tout à coup,
retentit la fanfare du régiment qui répéte un
beau morceau de bravoure. Alors nos deux
compères, ravigotés par le rythme, dansent tout
en halavant les ordrres. C’est une scène cha¬
plinesque, d’un comique vraiment extraordi¬
nalre.
Nous les avons beancoup vus, sans doute:
leurs mines nous surprennent moins. mais ile
n’ont pas cessé de falre des progrès, d’affi¬
ner leur jen (Hardy en particulier, qui me pa¬
raft iei meilleur que jamais). Et surtout, ils
se donnent la peine de monter un vrai film,
ils ne se fient pas exclusivement au prestige
de leur nom et à qnelques plaisanteries de base.
C’est alnsi qu'on les retrouve presque chaque
fois avec plaisir et que leur force comique ne
J. F.
s’émousse pas.
Liebeler
8. Anen enenen
box 13/4
plastique. On s’est borné à éviter les erreurs.
Le spectateur ne peut s’empécher de songer
à ce que les Viennois, lorsqu’ils sont aussi bien
inspirés que lors de Liebelei on de Muscorade,
auraient pu faire. C’est par üne aceumulation
de petits détails choisis qu’ils nous auraient
montré l'allégresse de Mozart plutôt que par
des bonds désordonnés et par ces danses un
neu ridicnles au'il exécute devant le buffet
en compagnie de sa femme.
L’idée philosophique dominante de M.le Ken¬
nedy ne résiste guère non plus à l’examen.
Elie veut nous prouver que Mozart, incompris
des grands et de l’élite, ne réussit qu’auprès
du petit peuple. et que seul, l’accueil popu¬
laire fait à Lo Flüte enchantée détermina son
triomphe. Cela nous parait assez niais et sur¬
teut absolument gratuit.
Tont le film est traité avec mollesse. L’écran
anglals n’est pas bien riche en vedettes et les
acteurs qu’on nous présente ici nous parais¬
sent falets. Stephen Haggard, joli garcon,
donne une médiocre idée du charme du cher
Wolfgang. Mile Yvonne Printemps, malgré le
travesti, évoquait tout autre chose dans la dé¬
lieleuse opérette de Sacha Guitry. Victoria
Hopper, dans le röle de Constance, est char¬
mante sans éclat.
La musique accompagne les Images selon un
plan chronologique. Comme nous aurions pré¬
féré des allusions psychologieges, comme nous
aurions vonlu camprendre le relations sub¬
tiles qui unissent l’état d’äm de l’anteur
avec tel Tragment d’opéra on de symphonie,
ainsi qu’Henri Ghéon l'a fait magistralement
dans son bel onvrage sur Mozart.
Tout cela est un pen plat, un pen scolaire.
un pen Gémentaire. quelquefois mème assez
primaire. Dans notre nafveté. nous avions ima¬
giné tant de splendaurs possibles! Le cinéma
& musical 2 est ercore dans son enfance.
g Bons pour le service „
Laurel et Hardy forment une paire complé¬
mentaire inséparable de pitres: l’un, mai¬
gre, gaffeur, timide, bredouillant, étourdi;
T’autre, gras, important, doctrinal, gonflé de
sa supériorité intellectuelle, réprobateur, pon¬
tifiant et guère woins sot dans le monde. Nos
clowns seraient d 'sez empéchés de renouveler
leurs farces, s’ils etaient condamnés à un ge#
rigide, à un g ###éro, de music-hall. Ils ontt
dü le comprendre et ils sont entrés dans
la vole féconde de la parodie. Un scénariol
de film dramatique leur sert de tremplin.
Dans ce scénario, on n'a pas de mal à recon¬
naitre celui des Lonciers du Bengale.
Pas an début, sans doute. On y volt Stanley
Mac Laurel, héritier d’un riche seigneur écos¬
sais, débarquant d’Amérique pour se faire
par le notaire la cornemuse et
octroyer
la tabatière du défunt Laurel et son insépa¬
rable Hardg. plus impécunieux que jamais,
s’engager par erreur dans l’armée Ccossalse.
Ils seront expédiés aux Indes. C’est la
que Hous reconnaissons le famenx film des
Lanciers. Nos héros vont dans un fort-frontière
menacé par les rebelles. Déguisés en officiers,
ils assisteront, pour le tromper, au diner offert
par le khan local qui trahit l’Angleterre. Mais,
Canjours comme les trois lanciers, ils échappe¬
ront au supplice. gräce surtout à des ruches
d’abeilles qui leur serviront de projectiles
improvisés contre les perfides Hindous.
Ily a donc un peu de tont lans ce film: de
la pure clownerie lorsque s deux amis font
euire un poisson sur le sommier de leur lit
dhôtel: un pastiche hérof-comique à la fin;
une histolre sentimentale à laquelle ils sont
d’ailleurs totalement étrangers. Mais il y a
surtout deux moments comiques tout à fait
remarquables et qui méritent une citation spé¬
ciale.
D’abord la difficulté que Laurel éprouve à
se faire au g pas à militaire. Achaque instant,
pris de scrupule, il ehange de pied. et provoque
dans la troupe une confusion totale. L’effet est
d’autant meilleur qu'il répond à une observa¬
tion juste. Tons les hommes qui ont été soldats
ont éprouvé cette angoisse. Enfin, on a imaginé
de développer le grand écran pour nous mon¬
trer le désordre qui se propage de rang en rang.
Ilyagezcore et surtont le ballet. Laurel et
Hardy sont de corvée de quartier et ramassent
sans enthonsiaeme, comme des soldats de Cour¬
teline, vienx papiers et détritus. Tout à coup,
retentit la fanfare du régiment qui répéte un
beau morceau de bravoure. Alors nos deux
compères, ravigotés par le rythme, dansent tout
en halavant les ordrres. C’est une scène cha¬
plinesque, d’un comique vraiment extraordi¬
nalre.
Nous les avons beancoup vus, sans doute:
leurs mines nous surprennent moins. mais ile
n’ont pas cessé de falre des progrès, d’affi¬
ner leur jen (Hardy en particulier, qui me pa¬
raft iei meilleur que jamais). Et surtout, ils
se donnent la peine de monter un vrai film,
ils ne se fient pas exclusivement au prestige
de leur nom et à qnelques plaisanteries de base.
C’est alnsi qu'on les retrouve presque chaque
fois avec plaisir et que leur force comique ne
J. F.
s’émousse pas.
Liebeler
8. Anen enenen
box 13/4