Liebelei
box 13/5
enenerstensen nenesenetennrene
„OBSERVER'
I. österr. behördl. konzessioniertes
Unternehmen für Zeitungs-Ausschnitte
WIEN, I., WOLLZELLE 11
TELEPHON R-23-0-43
Ausschnitt aus:
LAFIGARe
b. OKT. e.
CHRONIOUE.
DES THLATAES DE PARIS
#r
THEATRE DE L’ATHENEE : Prière pour les vivanis, pièce en trois
actes et dix tebleaux de M. Jacques Devai, décors de J. Boussard.
THEATRE DU VIEUX-COLO MBIER (Compagnie Pitoëff): Liebelei
et Les Derniers masques, pièces de M. Arthur Schnitzler,#
de Mme Clauser, mise en scène de Pitoéff.
dégage d’une semblable existence ouf
Raine, Tressy, Vanderic v jouent ex¬
tout est sans äme. C’est en vain que, à
cellemment leurs röles divers, ainsi
la naissance de Pierre Massouhre, une
que Mmes M. Mellot, Doria, Fontan,
pieuse grand'mère a prononcé la e prié¬
Helly, Villars — tous menés par l’au¬
re pour les vivants:; ce vivant n’aura
teur dans un mouvement d’une vie
pas d’äme. La mère, morte trop tôt,
intense et disant les mots les plus amu¬
manquera à cette enfance aride, à
sants. Ce n’est que peu à peu, alors
cette jeunesse délaissée. Son père était,
que nous ne ponvons plus imaginer ce
avant lui, est resté, un égoiste et un
que sera la vie de Pierre Massoubre,
jouisseur, et c’est ce que sera le fils
puisqu'il la déroule devant nous, que
de Pierre lorsque Pierre sera mort à
nous nous sentons navrés par la misère
son tour et que Robert Massouhre, ai¬
générale et cet excès de basse réalité.
mable garçon, fera des frais à la der¬
nière conquéte de Pierre Massoubre.
assis, elle et lui, sur le lit ou ce Pierre
J'ai beaucoup goüté Liebelei, cette
Massoubre est mort. On voit le ton de
a bleuette v noire. Le film avait sé¬
la pièce. Ce jour-lä, ce Robert, à son
duit, avant la piéce, et ses admirateurs
tour aussi, vient d’avoir un fils. La
iront certainement au Vieux-Colomhier
sceur ainée, encore bien petite, priera
applaudir Mme Ludmila Pitoeff dans
seule pour ce nouveau-né, ainsi qu’une
le röle de Christine. L’auditoire se par¬
aieule avait prié à la naissance de ce
tageait l’autre jour entre ceux qui pré¬
Pierre Massoubre disparu, laissant la
féraient la pièce et ceux qui préférnient
place aux jeunes. Est-ce que ce nou¬
le film. Le film, qui est charmant, a
veau rejeton, continuant la morne
tiré un parti tout spécial de la möme
chaine, sera dépourvu, lui aussi, de
histoire dramatique. Le Vienne d’avant
tout ce qui vous fait vraiment vivant?
güerre, les paysages, les soirécs à
Souhaitons-hi de ressembler à la
I’Opéra, les beaux uniformes des jeu¬
jeune femme de Pierre Massouhre; a.
nes gens, autant de prestiges dont la
Françoise, morte si vite, usée avant
pièce ne peut qu’être dépourvue. Par
l’äge. C’est cette touchante Françoise,
contre, le film nous montrait la belle
trahie par son mari, par son amie, qui
amie e fatale, qui décide du destin de
nous fait entrevoir l’intention profonde
Fritz et diminuait ainsi l’intensité du
de l’autéur. Certes, elle ne mcurt pas
drame unique et du personnage de
de ces trahisons mesquines, mais bien
Christine. Car Christine est le seul per¬
d’avoir aimé un étre sans äme, d’avoir
sonnage de la pièce, et l’épanouisse¬
vécu dans cette atmosphère qui, pour
ment de son caractère passionné,
certains esprits, est irrespirable, at¬
ombrageux, intense et jaloux, trop
mosphère de calculs, de réussites uni¬
jeune, en fait tout l’interét. Pendant
quement matérielles, de petites mufle¬
tous les épisodes de plaisir et de naiveté
ries quotidiennes, d’incompréhension
de ces deux actes, elle ne cesse de soup¬
et de platitude, ou les mensonges re¬
çonner un mystère, de se méfier des se¬
présentent la seule imagination, et ou
on ne se console des déceptions amé¬
crets de Fritz, de ses allées et venues,
res ni par l’intelligence, ni par la beau¬
est beaucoup plus grand de ne pas voir
té morale, ni par la religion
Mme Yolande Laffon incarne svec
celle-là qui se croit, elle aussi, anmée, et
tout à fait amusante et spirituelle en
midinette viennoise. Mmne Sylvère
MM. Salon et Herrand sont fort bien.
M. Balpétré est remarquable en vieux
papa musicien et induigent. II se fait
déja applaudir dans l’acte qui précéde
Liebelei, Les Derniers masques, ou il
représente avec le plus grand talent
un möurant qui, avant de möurir à
l’höpital, veut revoir un ancien ami et
Jui gächer le reste de sa vie en iui ré¬
vélant un affreux secret. En attendant
T'arrivéo de cet ami hai, ilne peut s em¬
pécher de confier son attente et ses
projets à un compagnon de maladie,
un acteur phtisique qui se plait à con¬
trefaire tous les gens, à mimer tous les
masques, et qui finit par le persnader
de jouer avec lui une sorte de répétition
de l’entrevue future. L’autre, troublé
par sa fièvre, se dresse sur son lit, et
c’est à cet étranger burlesque qu'il se
confie, en lui faisant tenir le röle de
celui qui va venir et que la révélation
infäme doit désespérer. Mais non; àt
ce véritable arrivant, qui vient enfin
et s’assied au pied de son lit, il ne dira
rien. A quoi bon.,, Etc’est tres saisis
sant.
Gérard d’Houville.
—.—
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LAFIGARe
b. OKT. e.
CHRONIOUE.
DES THLATAES DE PARIS
#r
THEATRE DE L’ATHENEE : Prière pour les vivanis, pièce en trois
actes et dix tebleaux de M. Jacques Devai, décors de J. Boussard.
THEATRE DU VIEUX-COLO MBIER (Compagnie Pitoëff): Liebelei
et Les Derniers masques, pièces de M. Arthur Schnitzler,#
de Mme Clauser, mise en scène de Pitoéff.
dégage d’une semblable existence ouf
Raine, Tressy, Vanderic v jouent ex¬
tout est sans äme. C’est en vain que, à
cellemment leurs röles divers, ainsi
la naissance de Pierre Massouhre, une
que Mmes M. Mellot, Doria, Fontan,
pieuse grand'mère a prononcé la e prié¬
Helly, Villars — tous menés par l’au¬
re pour les vivants:; ce vivant n’aura
teur dans un mouvement d’une vie
pas d’äme. La mère, morte trop tôt,
intense et disant les mots les plus amu¬
manquera à cette enfance aride, à
sants. Ce n’est que peu à peu, alors
cette jeunesse délaissée. Son père était,
que nous ne ponvons plus imaginer ce
avant lui, est resté, un égoiste et un
que sera la vie de Pierre Massoubre,
jouisseur, et c’est ce que sera le fils
puisqu'il la déroule devant nous, que
de Pierre lorsque Pierre sera mort à
nous nous sentons navrés par la misère
son tour et que Robert Massouhre, ai¬
générale et cet excès de basse réalité.
mable garçon, fera des frais à la der¬
nière conquéte de Pierre Massoubre.
assis, elle et lui, sur le lit ou ce Pierre
J'ai beaucoup goüté Liebelei, cette
Massoubre est mort. On voit le ton de
a bleuette v noire. Le film avait sé¬
la pièce. Ce jour-lä, ce Robert, à son
duit, avant la piéce, et ses admirateurs
tour aussi, vient d’avoir un fils. La
iront certainement au Vieux-Colomhier
sceur ainée, encore bien petite, priera
applaudir Mme Ludmila Pitoeff dans
seule pour ce nouveau-né, ainsi qu’une
le röle de Christine. L’auditoire se par¬
aieule avait prié à la naissance de ce
tageait l’autre jour entre ceux qui pré¬
Pierre Massoubre disparu, laissant la
féraient la pièce et ceux qui préférnient
place aux jeunes. Est-ce que ce nou¬
le film. Le film, qui est charmant, a
veau rejeton, continuant la morne
tiré un parti tout spécial de la möme
chaine, sera dépourvu, lui aussi, de
histoire dramatique. Le Vienne d’avant
tout ce qui vous fait vraiment vivant?
güerre, les paysages, les soirécs à
Souhaitons-hi de ressembler à la
I’Opéra, les beaux uniformes des jeu¬
jeune femme de Pierre Massouhre; a.
nes gens, autant de prestiges dont la
Françoise, morte si vite, usée avant
pièce ne peut qu’être dépourvue. Par
l’äge. C’est cette touchante Françoise,
contre, le film nous montrait la belle
trahie par son mari, par son amie, qui
amie e fatale, qui décide du destin de
nous fait entrevoir l’intention profonde
Fritz et diminuait ainsi l’intensité du
de l’autéur. Certes, elle ne mcurt pas
drame unique et du personnage de
de ces trahisons mesquines, mais bien
Christine. Car Christine est le seul per¬
d’avoir aimé un étre sans äme, d’avoir
sonnage de la pièce, et l’épanouisse¬
vécu dans cette atmosphère qui, pour
ment de son caractère passionné,
certains esprits, est irrespirable, at¬
ombrageux, intense et jaloux, trop
mosphère de calculs, de réussites uni¬
jeune, en fait tout l’interét. Pendant
quement matérielles, de petites mufle¬
tous les épisodes de plaisir et de naiveté
ries quotidiennes, d’incompréhension
de ces deux actes, elle ne cesse de soup¬
et de platitude, ou les mensonges re¬
çonner un mystère, de se méfier des se¬
présentent la seule imagination, et ou
on ne se console des déceptions amé¬
crets de Fritz, de ses allées et venues,
res ni par l’intelligence, ni par la beau¬
est beaucoup plus grand de ne pas voir
té morale, ni par la religion
Mme Yolande Laffon incarne svec
celle-là qui se croit, elle aussi, anmée, et
tout à fait amusante et spirituelle en
midinette viennoise. Mmne Sylvère
MM. Salon et Herrand sont fort bien.
M. Balpétré est remarquable en vieux
papa musicien et induigent. II se fait
déja applaudir dans l’acte qui précéde
Liebelei, Les Derniers masques, ou il
représente avec le plus grand talent
un möurant qui, avant de möurir à
l’höpital, veut revoir un ancien ami et
Jui gächer le reste de sa vie en iui ré¬
vélant un affreux secret. En attendant
T'arrivéo de cet ami hai, ilne peut s em¬
pécher de confier son attente et ses
projets à un compagnon de maladie,
un acteur phtisique qui se plait à con¬
trefaire tous les gens, à mimer tous les
masques, et qui finit par le persnader
de jouer avec lui une sorte de répétition
de l’entrevue future. L’autre, troublé
par sa fièvre, se dresse sur son lit, et
c’est à cet étranger burlesque qu'il se
confie, en lui faisant tenir le röle de
celui qui va venir et que la révélation
infäme doit désespérer. Mais non; àt
ce véritable arrivant, qui vient enfin
et s’assied au pied de son lit, il ne dira
rien. A quoi bon.,, Etc’est tres saisis
sant.
Gérard d’Houville.
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