Liebelei
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EN PASSANT EN AUTRICHE
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les boites aux lettres.,. En ror8 on retira à l’aigle bicé¬
phale sa couronne, son sceptre et son globe, on Jui mit un
marteau dans une serre et une faucille dans l’autre..
Depuis lors on a enlevé la faucilie et le marteau.
Dans cette librairie voici des cartes postales, voici
les princes d’hier et d’aujcurd'hui, voici François¬
Joseph à tous les äges. L’impfratrice Elisabeth se
montre en robe de cour, en robe de ville, ou telle que
l’a peinte Winterhalter avec ses lourds cheveux ornés
de petites étoiles. Ce qui surprend chez cette ferime
surnaturelle, c’est la droiture du maintien et, j’oserais
méme dire, sa solidite: ne peut-on expliquer cette ligne
du torse et du cou, si fine, si dure aussi, par les soins
que l’Impératrice prenait de son corps et qui font d’elle,
malgré les crinolines, une femme de notre époque? Per¬
sonne n'a mentré autant de souei de l’équilibre physique
que celle que la légende représente seulement comme
une äme errante. (Légende à laquelle la récente biogra¬
phie du comte Corti apporte des corrections curieuses).
L’Empereur, lui, ne paraft grand homme, au physique
ou au moral, sur aucurl portrait. L’air est renfrogné, le
regard bleu à la fois lourd et vide, et un étranger
s’explique malaisément le prestige posthume de ce
vieillard. II y eut cependant un moment de réelle gran¬
deur dans cette vie: je veux parler de la scène qui
se passa à Schcenbrunn en roos, à l’occasion du soixän¬
tième anniversaire du regne, lorsque l’on vit, conduits
par Guillaume II, tous les souverains d’Allemagne venir
rendre hommage à la couronne de Habsbourg.. Ce
jour-la, d’une manière purement figurative et fugitive,
il est vrai, le foyer du germanisme parut briller à
Vienne et non en Allemagne.
Est-ce la longueur fabuleuse de ce regne, sa beauté
d’arbre à côté duquel la joudrei tombe sans cesse sans
l'abattre, qui fait réver les hommes d’aujourd'hui, peu
habitués à la durée des institutions, des hommes ou
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