1
5. Aebelei
96
box 13/8
N• DE DReT—
Eatrait de
REVUE MUSICALE
136, Be MONTPARNASSE
Adresse
Date
DECEMBRE 1934,
Signatiire
——
Emposition
W
800
Le commentaire musical
Inart peut étre considéré de deux points de vue que nous
dénommerons, sommairement, celui de la inét celui
des moyens. Chacun n’envisage qu'un aspect de l'’art);
toute étude qui n’en adopte qu'un est forcément
incompléte.
La in de l’art est de susciter, chez l’auteur d’une
part, parmi le publicde l’autre, une certaine émotion
en
11
de nature complexe (1); l’étude des finsde l’art sera
donc subjective, se rattachera à la sociologie, à la psychologie.
Les mogens de l’art, au sens général sont certaines formes, sonores,
lumineuses, motrices, etc., susceptibles d’étre étudiées intrinséquement
dans leur histoire, leur vie propre et leür action immédiate, c’est-à-dire
indépendante de toute interprétation, sur l’étre humain; l’étude des
moyens de l’art sera donc objective, se rattachera aux sciences physiques
(acoustique, optique, etc.), à la physiologie.
M. Paul Valéry a parlé de ce premier vers que donnent les dieux,
de #e second que doit trouver le poete. Liesthétique des fies s’intenens
plutôt au premier vers, l’esthétique des moyens au second.
Les artistes qui méditent sur leur art sont portés à ne considérer que
l’esthétique des moyens. Tel passage sublime de Gluck ou de Haendel
les intéresse peu; il ne comporte pas d’enseignement, Au contraire, dans
Bach, il y a toujours quelque chose à apprendre. Un peintre ne s’occupe
pas de tout cequi, dans un tableau, n’est pas apport personnel de l’artiste:
modéle, sujet, etc.; il réve d’une peinture pure, combinaison de formes
et de couleurs procédant uniquement de son génie propre.
Lorsque des moyens nouveaux apparaissent—g’a étéle cas du cinéma —
l’esthéticien des moyens (2) s’imagine qu’il va naitre un art nouveau,
(1) M. Charles Lalo a parfaitement analysé cette complexité dans son dernier
ouvrage: l’Eryression de la vie dans Part (Alcan). Quant aux moyens de l’art, les
études de M. Focillon sur les Formes sont particuliérement à signaler.
(2) Ceci dit en général. Car il est piquant de constater que l’esthéticien des
moyens le plus qualifié —- nous voulons dire Alain — paraft s’étre peu intéressé
au cinéma.
5. Aebelei
96
box 13/8
N• DE DReT—
Eatrait de
REVUE MUSICALE
136, Be MONTPARNASSE
Adresse
Date
DECEMBRE 1934,
Signatiire
——
Emposition
W
800
Le commentaire musical
Inart peut étre considéré de deux points de vue que nous
dénommerons, sommairement, celui de la inét celui
des moyens. Chacun n’envisage qu'un aspect de l'’art);
toute étude qui n’en adopte qu'un est forcément
incompléte.
La in de l’art est de susciter, chez l’auteur d’une
part, parmi le publicde l’autre, une certaine émotion
en
11
de nature complexe (1); l’étude des finsde l’art sera
donc subjective, se rattachera à la sociologie, à la psychologie.
Les mogens de l’art, au sens général sont certaines formes, sonores,
lumineuses, motrices, etc., susceptibles d’étre étudiées intrinséquement
dans leur histoire, leur vie propre et leür action immédiate, c’est-à-dire
indépendante de toute interprétation, sur l’étre humain; l’étude des
moyens de l’art sera donc objective, se rattachera aux sciences physiques
(acoustique, optique, etc.), à la physiologie.
M. Paul Valéry a parlé de ce premier vers que donnent les dieux,
de #e second que doit trouver le poete. Liesthétique des fies s’intenens
plutôt au premier vers, l’esthétique des moyens au second.
Les artistes qui méditent sur leur art sont portés à ne considérer que
l’esthétique des moyens. Tel passage sublime de Gluck ou de Haendel
les intéresse peu; il ne comporte pas d’enseignement, Au contraire, dans
Bach, il y a toujours quelque chose à apprendre. Un peintre ne s’occupe
pas de tout cequi, dans un tableau, n’est pas apport personnel de l’artiste:
modéle, sujet, etc.; il réve d’une peinture pure, combinaison de formes
et de couleurs procédant uniquement de son génie propre.
Lorsque des moyens nouveaux apparaissent—g’a étéle cas du cinéma —
l’esthéticien des moyens (2) s’imagine qu’il va naitre un art nouveau,
(1) M. Charles Lalo a parfaitement analysé cette complexité dans son dernier
ouvrage: l’Eryression de la vie dans Part (Alcan). Quant aux moyens de l’art, les
études de M. Focillon sur les Formes sont particuliérement à signaler.
(2) Ceci dit en général. Car il est piquant de constater que l’esthéticien des
moyens le plus qualifié —- nous voulons dire Alain — paraft s’étre peu intéressé
au cinéma.