II, Theaterstücke 5, Liebelei. Schauspiel in drei Akten, Seite 2058

5.
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LA REVUE MUSICALE
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un anesthésiant des bruits du dehors; en assoupissani l’attention auditive,
elle donne toute sa force à l’attention visuelle. Dans ce sens un excellent
critique de l’écran, M. Lucien Wahl, a naguère indiqué un critérium tres
simple pour juger de la valeur d’unfilm: quand, en le regardant, on ne fait
pas attention à la mesique qui l’accompagne, füt-elle composée d’ceuvres
de premier plan, c’est qulil est bon. Ainsi apparaft l’utilité négative de
la musique à l’écran; M. Emile Vuillermoz, en a fait ressortir la valeur
positive en indiquant qu’à l’anecdcte particulière contée par le film, la
musique donne un caractère général; l’écran montre une mort, une tris¬
tesse, une joie, la musique Chante la Mort, la Tristesse, la Joie.
Mais l’action de la musique est plus complexe encore; il faut reprendre
le probléme ab ovo.
L’élément primordial de l’action musicale est le son pur, dont la seule
emission (début de Coriolan, de 1’Héroique, de l’Or du Rhin, de I’Apres¬
Midi d’un Jjaune) suffit, avant tout traitement technique, à nous placer
dans unfétat particulier d’extase ou la täche du musicien consiste à nous
maintenir (1). L’action du rythme intervient d’autre part; elle a été
parfaitement étudiée par M. Bergson dans l’Essai; il crée une sorte
d’assoupissement, désarme nos résistances, nous livre, pieds et poings liés,
à l’influence de la mélodie. A noter qu’un meme thème peut, tout à la
fois, par sa répétition rythmique, exercer l’action hypnagogique; par son
mouvement mélodique, agir dans un sens déterminé sur notre sensibilité
intime.
L’accompagnement restreint, tel que l’envisage M. Epstein, joue ce
röle négatif; il prépare la voie à ce que l’on peut appeler la & mélodie
Juminense #; semblable à ceci à beaucoup d’accompagnements de mélodies
qui consistent en simples battements. Mais on peut aller plus loin, conce¬
voir T’accompagnement musical du cinéma comme Schumann traite celbi
de ses lieder, lui attribuer une mélodie propre qui parfois double celle du
chant, parfois se contrepointe avec elle, parfois lui répond, la confirmen u
la contredit: de ces dernières combinaisons, I’Amour du Poste offre de
nombreux exemples. On peut concevoir quelque chose d’analogue au
cinéma; la musique ne se contentera pas d’exprimer, sous sa forme la
plus générale, l’atmosphére de laction; il lui arrivera de prendre la parole,
à l’occasion, pour rappeler un souvenir, révéler une arrière-pensée. Sans
(1) lI en est de mème en poésie, ou quiconque est hon public est des l’abord
mis en état de transe par la seule musique du vers, sauf à réagir quand il s’aperçoit
que cette musique n’est que du ronron.