II, Theaterstücke 5, Liebelei. Schauspiel in drei Akten, Seite 2062

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Liebelei
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LA REVUE MUSICALE
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de la musique est fourni par la profession d’un personnage et par le milieu,
tout voué à l’art des sons, ou l’action 'se déroule. Ainsi amenée, la musique
intervient des le début pour créer l’atmosphère, joue par la suite le röle
d’accompagnement schumanien, trouve dans l’intrigue nombre de souve¬
nirs, de rèves, a. visions musicales qu’elle se charge légitimement d’évo¬
quer et enfin assure, à la conclusion du drame, l’apaisement aristotélicien.
La formule est simple; les milieux ou la musique joue, ou a joué un röe
important sont nombreux, surtout dans le passé (la Renaissance, par
exemple: que l’on voie la place de la musique dans l’ceuvre de Shakespearel)
ou dans des civi isations exotiques; un vaste champ est onvert aux combi¬
naisons de l’orchestre et de l’écran.
Reste à étudier une question qui se présente à la fois sous les aspects
économique et artistique. Est-il préférable que la musique d’accompagne¬
ment d’un film soit adaptée d’ceuvre, connues, ou composée spécialement?
Au premier abord la seconde solution séduit, en raison de l’avantage
qu'elle assure aux musiciens; mais regardons de plus prés. La commande
spéciale est généralement confiée à un compositeur connu, pour qui elle
constitue une corvée rémunératrice plutôt qu'une täche attrayante;
il peut étre tenté, pour y satisfaire, ou d’utiliser des fonds de tiroir, on
de bäcler des pages nouvelles sans trop se soucier de leur destination
particulière. Comment veut-on qu'un grand musicien s’intéresse à une
production essentiellement passagère, méme si, durant sa courte vie,
elle est largement diffusée, accepte d’y jouer un röle nettement subordonné,
de fournir simplement l’accompagnement d’une mélodie visuelle? Combien
cet asservissement est difficile au musicien, on peut en juger en voyant
l’indifférence que montrent la plupart des organistes improvisateurs
au plan liturgique de la messe: or c’est une exigence de méme nature
qui pése sur le compositeur de cinéma.
Si quelque dictateur révait, d’organiser de toutes piéces l’écran musical,
il confierait à des compositeurs de premier plan la täche d’écrire des opéras,
des opéras-ballets, des oratorios à commenter par une projection n’ayant
qu'un röle explicatif; quant à la musique obligée des films parlés, il trouve¬
rait avantage à la constituer, pour la plus Frande part, par T’adaptation
de pages déja existantes — et les possibilités à cet égard sont loin d’etre
épuisées — que l’amateur de musique prendra plaisir à entendre, tout en
sachant qu'il peut se dispenser de les écouter et réserver ainsi son attention
à l’image.
Dans l’ensemble, tout fait prévoir que le développement du film sonore