II, Theaterstücke 4, (Anatol, 8), Anatol, Seite 588

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4.9. Anatol
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ende en 1870
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Data
6 FEVRIER 1932
Signature :
Exposition :
Elle vivra sur le passé délicieux que trène Hupta et Dagmar-Gérard font trois ai¬
mables apparitions fugitives et Mme Yvette
Domino a ajouté à celui, si pauvre, qu'elle
Andreyor tient avec une égale autorité les
rôles de la mondaine et de la demi-mon¬
possédait de son amour ancien pour Cré
mone. Au moment où elle n'espérait plus dane. MM. Louis Raymond et Alfred Penay
E
rien et qu’elle demandait seulement la soutiennent de leur mieux les personnages
d'Anatole et de Max. Car il y a un Max dans
paix de son ménage, la voici transfigurée, cette histoire, bien qu'il ne serve guère a
MARTIN DU GARD
rien. Et j'avoue que ce Max m'a vivement
Pas un baiser, pas de ces enlacements in¬
terminables qui suppléent si souvent au déçu. Après le premier tableau, j'imaginais
lier). DOMINO, de Marcel
texte dans les pièces d'aujourd'hui, ce sont que Schnitzler se dédoublait dans ce couple,
qu'Anatole et Max seraient son Eusebius
trois actes charmants et sain, et jamais loresta, ou bien son Octave et Célio He¬
au dessein. Au troisième acte, vides une seconde. Le spectacle est mis las il n'y a point dédoublement, mais re¬
Jean semblent heureux. Ils le en scène par Jouvet, qui trouve dans Do- doublement, et la présence d'un confiden
ralentit le rythme de cette fantaisie. Malgré
davantage encore, bien sûr, si mino un de ses meilleurs rôles. M. Renoi
ces réserves, la première pièce de Schnitzler
elle date de 1890, ce qui explique peut-être
affreux Luckmann n'était in une fois encore, est dans la peau d'un in
le verra revenir dustriel, et il est toujours aussi tai-
lisme est une bien intéressante révélation
ière fois. Il a voulu se rendre turne. Il vit dans un intérieur délicieux
pour le public français : ceux qui ont goût
le Congrès s'amuse ne devraient point bou¬
souvenir qu'il a pu laisser chez
êtres, et assuré de les avoir em¬ dant les mains omme d'habitude, dass
R. L.
orgueilleux de se croire un des robes ravissantes. Je ne peux leur

supérieur à leur amour, il les faire des éloges. J'arrive après tous mes
confrères qui m'ont pris tous les adjec¬ COMEDIE-FRANÇAISE Patrie, drame
pour lui-même
historique en cinq actes et six tableaux
tifs que je destinais à ces incomparables
colie. Si j'avais été M. Passeur
de Victorien Sardou.
era tenu à son premier acte où comédiens. Une soirée qu'on ne perd pas!
Patrie est à l'art dramatique ce que les
Tous mes compliments encore pour Mar¬
se de cet amour exceptionnel,
est exposée dans sa plénitude cel Achard ; qu'il ne s’écarte pas de cette Huguenots sont à l’art musical. Patrie est un
voie. L'avenir aujourd'hui est à Musset, à des chefs-d'œuvre non seulement du drame
re talent que nous lui connais¬
moi, toute la nouveauté des tout ce qui fera écho à l'amour tendre et historique, mais encore du métier drama¬
tique. L'habileté de Sardou était merveil¬
chantant, à une fantaisie naturelle qui ne leuse. Et elle est efficace. On se souvient du
y était incluse. Les deux actes
dessèche point le cœur, à la poésie qui sujet de Patrie. L'action se passe dans les
ont des longueurs, irritent, pa¬
Flandres sous la lourde domination espa¬
gnole personnifiée par le cruel duc d'Albe
hors de la vie, n'ajoutent rien au ne corrompt pas.
La conspiration des patriotes flamands
MAURICE MARTIN DU GARD.
Mais j'ai peut-être mal compris
échoue sur la dénonciation de la belle et
5
d'abord das
furieuse Dona Dolorès qui livre ainsi le
LE SCEPTIQUE EBLOUI, par René comte de Rysoor, son époux, au bourreau
un tricheur, non pas lui, mais
pour être libre d'aimer son amant. Malheu¬
joué par M. Dalio à la perfec¬
Bruyez (au Tremplin.)
Ce drame en deux actes constituait la reusement celui-ci conspirait aussi et avec
l'imagination mobile cherche
le comte de Rysoor. Quand il connaît la per¬
des victimes et commence par pièce de résistance dans le premier spec
fidie de sa maîtresse, il la tue et se précipite
tacle du Tremplin, « théâtre-critique au ser
vice des inconnus et des méconnus ». Mais sur le bâcher pour périr avec les siens.
Eh bien, tout ceci, plein d'horreurs les plu¬
voudrais de paraître oppose
il serait injuste de ne pas signaler im
promptu Louffoque, par lequel commença la voyantes, d’exclamations, de malédictions, de
dramatiques de la même ge¬
comme MM. Steve Passeur et soirée : Carlos Larronde, auteur et princi¬ serment, de menaces et d'ordres cruels, on
pal interprète de cette fantaisie, y mêla fort l'écoute jusqu'à la fin. Mais, qu'on en soit
chard, qui ont tous les deux beau¬
adroitement les allusions satiriques et les ému, c'est trop demander
La Comédie-Française a fort bien fait les
alent, mais qu'ils emploient à des
professions de foi ; brandissant la marotte
du fou, il fit sonner quelques dures vérités choses. Patrie, somptueusement monté, est
lifférentes. Je commence à être
joué de façon admirable et plausible pa¬
aux oreilles des spectateurs. Une panto¬
les pièces d’où l'on sort l'esprit
MM. Albert Lambert, Croué, Guilhène, Herve
tigué d'avoir vu à la scène triom¬ mime, Les clowns verts, termina la séance
et Vidalin. Mlle Vera Korène, nouvelle venue
Mme Dussi Bereska avait composé cette
en la Maison, s'est montrée fort digne d'en
fois encore, sur les passions na
suite de tableaux; elle les dans avec une
être. Elle est fort belle et toute animée d'une
des malades et des demi-fous. M. troupe augmentée du clown allemand Robst
dont la verve gymnique anima savoureuse merveilleuse passion. En vérité, son rôle en
chard aime la vie, ne voit pas
devenait humain. Mais quoi, de si excellents
ment ces scènes stylisées.
toir, et n'exerce pas de représail¬
Le sceptique ébloui s'inspire du verset de artistes ne pouvaient-ils mieux commence¬
saint Jean, où André Gide puisa le titre de l'année. Et, pour tant d'enfants, tant de jeu
héros, il fait la part des choses,
server ce qu’il y a de charmant, ses confessions : « Si le grain de froment nes gens qui viennent à Paris, en vacances
un peu drôle et d'un peu mélan¬ ne meurt, après qu’on l’a jeté dans la terre, au Nouvel An dans l’espoir d'entendre et de
il demeure seul mais s'il meurt, il porte voir au théâtre ce qu’ils apprennent dans les
sans chacun de nous. Il y
beaucoup de fruit. » Ce qui meurt dans livres, quelle déception de lire chaque jour
l'âme de l'abbé Coulijard, c'est la foi, ou en matinée et en soirée, Patrie sur l'affiche
ut ce qu'il fait un fond de santé
du moins une certaine forme de la foi ; du Théâtre-Français.
pathique, et les pires aventurier¬
ce qui naît, c'est la sainteté. Ce thème au
Paul CHAUVEAU,
age dans son répertoire ont tous
dacieux est traité avec autant de noblesse
se de tendre et d'humain et un
que de vigueur ; mais une pareille crise
e qui n'évoque jamais rien de psychologique est le résultat d’une longue
évolution. Dans la discussion qu’après la
a part sur une anecdote chimé
représentation Georges Delamare provoqua
croyable, mais pas plus incroya¬
et conduisit avec brio, d'aucuns reproche¬
rent à René Bruyez la lenteur de son expo¬
dans Marivaux, et cela s'impose,
romptitude et la vérité des obser¬sition. Je crois que si le début de chaque