VI, Allgemeine Besprechungen 1, 5, Gabriel Marcel, Seite 3

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1. PanphSIfforints
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LE THEATRE DE SCHNITZLER
d’imprévu? Navons-nous à faire qu’à un dileltante expert à
broder sur des thèmes irréels des variations élégantes et mélan¬
coliques, et à promener des fantoches pessimistes parmi des
paysages de réve ct de symbole? Rien ne serait plus injuste
que de vouloir restreindre ainsi la valeur et la portée de leu¬
vre théätrele de Schnitzler. Celui-ci n’est pas seulement un
viriuose se jouant à la surface des pensées et des sentiments.
il est aussi un psychologue lucide, habile à camper devant nous
des étres complets, qui sont dans la vie comme les figures d’un
tableau sont dans l’air. Ces étres ne nous font pas l’effet d’avoir
pris naissance au moment ou le rideau s’est levé, ils baignent
dans un milieu, ce sont vraiment des hommes, dont l’auteur
excelle à saisir les attitudes familières et les déformations carac¬
téristiques. Par une sympathie singuliérement peu commune,
Schnitzler retrouve ses personnages bien plutôt qu'il ne les
crée; il les dresse dans leur vérité moyenne et quotidienne;
jamais il n’exagère — el par là s’explique sans doute que si
rarement il atteigne au comique, mème lorsqu'on peut croire
qu'il le recherche. Une gräce alanguie et méme un peu mor¬
bide qui s'attarde aux songeries tristes, et une précision frap¬
pante dans l'analyse et dans la construction; un goüt manifeste
pour le réve, et un sens aigu de la réalité quotidienne . tels
e Jui-méme
sont les dons contradictoires en apparence qui se combinent
eatteindre
dans le théätre de Schnitzler et lui assignent une originalité
a mort et
indéniable.
s conditions
On ne saurait prélendre que cette personnalité si étrange¬
hr s’y aban¬
ment complexe se soit révélée d’emblée; dans les premières pié¬
inconscience
ces de Schnitzler elle est loin encore de se manifester intégrale¬
monie com¬
ment. Dans les dernières, d’autre part, l’équilibre un moment
sque fort de
réalisé semble se rompre, les éléments harmonieusement unis
me ailleurs,
dans les ceuvres centrales (Heures de vie, le Chemin solitaire,
celui de la
Interlude) semblent se dissocier, et l’effort laborieux pour les
avidement
réajuster se laisse trop manifestement percevoir. Peut-étre d’ail¬
tragique des
leurs ces dernières cuvres doivent-elles étre regardées comme
ujours on le
des tatonnements précurseurs de quelque mystérieux renouvel¬
lement.
qui réglerait
Nous voudrions passer maintenant en revue les plus caracté¬
T’arbitraire
ristiques de ces piéces, en n’insislant que sur ce qu'elles offrent
n instrument
de plus significatik.
complexe et
MMHW. FENAIUINET
Sei Wirunene
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