VI, Allgemeine Besprechungen 1, 5, Gabriel Marcel, Seite 4


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1. Panb. ts.forints
GABRIEL MARCEL
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Anatole, qui inaugura (1889-1890) la production dramatique
de Schnitzler, et qui est encore aujourd'hui une de ses cuvres
les plus populaires, n’est qu'une série de dialogues exprimant
les divers aspects de la vie sentimentale d’une sorte de Don
Juan indolent et mélancolique, pour qui les aventures amou¬
reuses sont essentiellement des prétextes à littérature, des thé¬
mes à réveries: peu en importe la matière, elles ne sont que les
fétes que se donne à elle-méme l’imagination lyrique d’Ana¬
tole (1). Iei apparait déjà cette idée que l’homme est le prison¬
nier de son réve, et que le monde se résout en une fantasma¬
gorie dont le poéte s’enchante sans vouloir en chercher le con¬
lenu objeclif. Dans cette attitude du personnage à l’égard de la
vie réside l’intérêt véritable d’Anatole, et non pas du tout dans
les incidents plutôt quelconques, passades ou ruptures, dont il
se trouve étre l’assez piteux héros. Mais Anatole, cette äme fai¬
ble et voluptueuse, égoiste et sensible, dont la tendresse natu¬
relle n’est d’ailleurs au fond qu'une veulerie, cet esthéte qui
voudrait, sans y parvenir, faire de son existence une cuvre
d’art, et qui recherche partout des divertissements pour se mas¬
quer à lui-mème l’inanité de la vie — de la vie qui passe sans
livrer son secret — Anatole restera une des figures caractéristi¬
ques du théätre de Schnitzler, et bien des personnages ulté¬
rieurs s’apparenteront à lui par la tristesse indolente, le décou¬
ragement spéculatif. Fritz Lobheimer (2), par exemple, partagé
entre deux amours dont l'’un le ménera à la mort parce qu'il n'a
pas su s’en libérer bien qu'il sentit que l’autre le conduirait au
bonheur, est une de ces ames à la fois inquiétes et inertes qui
s'abandonnent à leur réve comme à un destin irrésistible, sans
voir qu’au bout du réve ily a la vie, ou les hésitations sédui¬
santes ne trouvent plus place, ou les pensées se perdent dans
T’irrévocable. Cet antagonisme du réve ou l’äme vagabonde
avec délices et de la réalité brutale qui coupe court aux méan¬
dres du voyage n’apparaft nulle part de fagon plus saisissante
que dans Freiwild. Paul Rönning relève d’une maladie terrible
qui a failli l’emporter, il renaft avec extase à la vie, il la palpe
(1) Anatole. —. Tu n'as pas encore découvert le vrai secret de l'amour?
Max. — Et comment se résont pour toi l’énigme de la femme?
Anatole. — Dans l’impression (in der Stimmung).
(2) Liebelei.




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