VI, Allgemeine Besprechungen 1, 5, Gabriel Marcel, Seite 7

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1. Panphlets offorints

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LE THEATRE DE SCHNITZLER
On regrette seulement, il faut le répéter, l'atmosphère de senti¬
tde la
mentalisme un peu veule dans laquelle trempe l’cuvre; l’au¬
es ont
teur ne contient pas assez son attendrissement devant le Spec¬
tacle en lui-mème assez médiocre d’un collage avec enfant.
ble¬
r
Les ceuvres consécutives au Legs se divisent assez nettement
en deux groupes distincts: l’un comprenant des pièces plutôt
symboliques ou la fantaisie lyrique de Schnitzler se donne car¬
rière, l'autre réalisant la synthèse du lyrisme et de l’analyse
psychologique dans des milieux réels contemporains. Sur le pre¬
mier groupe nous n’insisterons pas longuement; un exemple
suffira à donner une idée du symbolisme particulier à Schnitzler:
le Voile de Béatrice.
La scène est à Bologne au début du xvr siècle; l’heure est
grave; la ville va étre assiégée, tous ne pensent qu'à s’armer
pour la défendre; seul le poête Filippo Loschi se désintéresse
du danger public; à ses amis, qui s’étonnent, il répond évasi¬
vement; ia réalité extérieure semble n’être plus pour lui. II
X la
avait une fiancée tendrement aimée, et voici qu'il la laisse se
par
désespérer au chevet de sa mère morte; il était assoiffé de
u Sui¬
gloire, et voici qulil refuse de se rendre à l’invitation du duc
u'ils Jui
qui lui demande de venir lire ses vers au chäteau; ses pro¬
ur 6tre
pres vers, il ne les reconnait pas, ils ne sont plus pour lui qu'une
ée par la
parole étrangère et vaine. C’est qu'il a rencontré une nuit Béa¬
irrégu¬
trice Nardi, une enfant de seize ans, dont l’image a refoulé
n titre à
dans l’ordre des illusions tout ce qui n’est pas elle. Ce que Béa¬
certaines
trice est pour lui, il l’est pour elle; elle va venir, et demain dés
re, excel¬
l’aube, ayant loué les derniers chevaux disponibles, ils quitte¬
que lui
ront Bologne ensemble. Elle vient en effet, et elle conte un réve
Adolphe
qu'elle a eu, un réve étrange dont elle est toute fière et tout
hantn
émue. Elle était assise à côté du duc, sur un tröne; aux sons
volr fra¬
de musiques solennelles le duc prenait sa main et l’emme¬
nt ensuite
nait; ils allaient sous le ciel ou passaient des nuages rouges,
1 incarne
ils pénétraient dans une chambre obscure, et le duc lui donnait
zympathie
le baiser nuptial. — Filippo l’écoute avec épouvante; elle
insolente
s’aperçoit de son émoi et cherche à l’apaiser. & Qu'importe? ce
zux, étroit
nétait qu'un réve! — Mieux vandrait mille fois que ce füt la
ne irrégu¬
réalité n, répond le poéte. & Le réve mieux que la réalité révele
de vérité.
Täme profonde; c’est étre irrévocablement souillée que de s’eire
vue embrassée en réve.. Les rêves sont les désirs sans cou¬
vienx Hans
Mrenestenegetnsgscen
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