2. Cuttings
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MERCVRR DE FRANCE
sées. II méle au meme panier à salade des écrivains de grand
talent comme Arthur Schnitzler (qui niest pas décadent du
tout), Hugo von Hofmannsthal, des débutants qui promettent
beaucoup, Doermann, Félix Salten, et des impossibilités
littéraires comme Richard Specht, Sommerfeld ou le ridicule
parodiste Antoine Lindner. „ La véritable patrie des co¬
rybantes ganglionnaires est l'Allemagne du Sud, plus exac¬
tement le pays des impossibilités possibles, vulgairement
appelé l'Autriche... M. Stauf von der March habite Vienne,
cette impossibilité y est encore possible.
Egalement à Vienne se publie depuis le fer janvier une
nouvelle revue moderne: Neue Revue (Wiener Zilleratur
Zeitung). En son numéro du zi mars, elle insère une étude
du pathologiste italien Ferrero sur Tolstoi (Moderne Sain¬
tete); un article de Jos. Szeps, assez superficiel, comme s’il
Emanait d’un chroniqueur parisien, sur I'’Auarchisme Françats;
de tres fines notes sur le Salon de Vienne de Hugo von
Hofmannsthal, de Paul Goldmann des fragments du Hournal
d'un homme sans système. T’en extrais cet aphorisme: e Le
riche ne peut pas acheter de talent. C’était la seule chose
qui Jui manquait — jusqu'ä ce qu'un jour un bienfaiteur
inventät le dilettantisme; le dilettantisme, c’est le talent
qu'on peut acquérir pour de Targent. 9 Pour conclure cette
ironique remarque : # Et avec tout cela il ne faut pas oublier
que l’aphorisme n’est qu'une forme pour étre superficiel 9.
Taarnet (Za Tour), la jeune revue symboliste danoise
maintement presque entiérement rédigée par son directeur,
M. Johannes Jergensen, reproduit dans son numéro de
février Tarticle sur la littérature danoise déjà publié par la
Rerne des Rernes. M. Alfred Ipsen, sous le titre de Natu¬
ralisme ei Cléricalisme, y traite également de la réaction con¬
tre les tendances littéraires de M. Georges Brandés, réaction
dont Taarnef est l’organe. Sous divers pseudonymes,
M. Jergensen y parle encore du peintre Jan Verkade et donne
d’intéressantes traductions d’Ernest Hello. — Hanni ALBEkr.
CHOSES DART
Exposition Georges de Feure, Gazkkin Das Akrisrks
MoDERNks, §, rue de la Patx. — M. de Feure exposait pour
quelques jours environ quarante aquarelles. C’est évidemment
un homme tout à fait intelligent, et je vois peu de peintres
doués d’un esprit aussi compréhensif. T’avais vu de M. de
Feure des portraits qui ne mavaient pas plu: je l'avais dit
simplement. La collection de Tauvre qu’il vient de montrer
me plait extrémement, et j’ai plaisir à le dire. Je pense que
voilà un des étres les plus désignés pour concilier les vieilles
querelles de la peinture et de l’idée, car il sait et il pense.
II asürement une conception élevée de la finalité des spec¬
tacles plastiques. Ses sujets sont étranges et profonds, son
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MERCVRR DE FRANCE
sées. II méle au meme panier à salade des écrivains de grand
talent comme Arthur Schnitzler (qui niest pas décadent du
tout), Hugo von Hofmannsthal, des débutants qui promettent
beaucoup, Doermann, Félix Salten, et des impossibilités
littéraires comme Richard Specht, Sommerfeld ou le ridicule
parodiste Antoine Lindner. „ La véritable patrie des co¬
rybantes ganglionnaires est l'Allemagne du Sud, plus exac¬
tement le pays des impossibilités possibles, vulgairement
appelé l'Autriche... M. Stauf von der March habite Vienne,
cette impossibilité y est encore possible.
Egalement à Vienne se publie depuis le fer janvier une
nouvelle revue moderne: Neue Revue (Wiener Zilleratur
Zeitung). En son numéro du zi mars, elle insère une étude
du pathologiste italien Ferrero sur Tolstoi (Moderne Sain¬
tete); un article de Jos. Szeps, assez superficiel, comme s’il
Emanait d’un chroniqueur parisien, sur I'’Auarchisme Françats;
de tres fines notes sur le Salon de Vienne de Hugo von
Hofmannsthal, de Paul Goldmann des fragments du Hournal
d'un homme sans système. T’en extrais cet aphorisme: e Le
riche ne peut pas acheter de talent. C’était la seule chose
qui Jui manquait — jusqu'ä ce qu'un jour un bienfaiteur
inventät le dilettantisme; le dilettantisme, c’est le talent
qu'on peut acquérir pour de Targent. 9 Pour conclure cette
ironique remarque : # Et avec tout cela il ne faut pas oublier
que l’aphorisme n’est qu'une forme pour étre superficiel 9.
Taarnet (Za Tour), la jeune revue symboliste danoise
maintement presque entiérement rédigée par son directeur,
M. Johannes Jergensen, reproduit dans son numéro de
février Tarticle sur la littérature danoise déjà publié par la
Rerne des Rernes. M. Alfred Ipsen, sous le titre de Natu¬
ralisme ei Cléricalisme, y traite également de la réaction con¬
tre les tendances littéraires de M. Georges Brandés, réaction
dont Taarnef est l’organe. Sous divers pseudonymes,
M. Jergensen y parle encore du peintre Jan Verkade et donne
d’intéressantes traductions d’Ernest Hello. — Hanni ALBEkr.
CHOSES DART
Exposition Georges de Feure, Gazkkin Das Akrisrks
MoDERNks, §, rue de la Patx. — M. de Feure exposait pour
quelques jours environ quarante aquarelles. C’est évidemment
un homme tout à fait intelligent, et je vois peu de peintres
doués d’un esprit aussi compréhensif. T’avais vu de M. de
Feure des portraits qui ne mavaient pas plu: je l'avais dit
simplement. La collection de Tauvre qu’il vient de montrer
me plait extrémement, et j’ai plaisir à le dire. Je pense que
voilà un des étres les plus désignés pour concilier les vieilles
querelles de la peinture et de l’idée, car il sait et il pense.
II asürement une conception élevée de la finalité des spec¬
tacles plastiques. Ses sujets sont étranges et profonds, son