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1. PanphletsOffbrints
343
UN PARISIEN DE VIENNE
pourrait s’appliquer à M. Schnitzler. Par une habilude invétérée
ut aufrement
de eritique, je cherchais, en lisant cet auteur, à pénéirer ses
Ctio
idées, à dégager ce que l’on appelle un peu prétentieusement sa
le
P
philosophie: M. Sehnitzler, me demandais-je, esl-il croyant ou
les ci
athée, matérialiste ou spiritualiste, penche-L-il pour la Révolution
ou la Réaction?) Mais c’est en vain que je me posais ces ques¬
tions graves. M. Schnilzler ne nous livre lä-dessus que des
clartés douleuses, sans rien de systématique. Et pour tout dire,
s
peu lui importe. Jene l’en bläme pas, lant s’en faut: son quvre
doit à tout ce qui n’y est pas de conslituer une lecture fort
reposante; mais j’en conclus que M. Schnitzler forme parmi les
auteurs de ce lempsune exception singulière: un tel manque de
profondeur est une chose vraiment profonde.
Rien ne l’intéresse, en vérité, rien ne l’émeut que l’amour ei
la mort, et l’amour — naturellement — plus que la mort. Les
piéces, les dialogues, les contes de M. Schnitzler sont pleins
d’amour et l’on ne saurait trop admirer T’éloquence, la compé¬
tence et la variélé avec lesquelles il en parle. Dans l’impossibilité
od nous sommes d’éludier l’euvre compléte de ce fécond éeri¬
vain, bornons-nous à passer en revue ses nouvelles, ce qu'il a
fait de mienx, an demeurant, à mon avis. Elles offrent à la ré¬
flexion eritique un champ déjà tres vaste.
Les gens superficiels vont répétant que l’homme est partout le
mème et une observation sommaire semble leur donner raison.
Quelques passions ou quelques instinets ménent le monde, mais,
dans la manière dont T’espéce humaine accomplit les rites éter¬
nels, quelle variélé infinie! Dans l’amour, surtout, que de
nuances! On n’aime pas à Paris comme à Berlin, à Rome
comme à Vienne. D’autres ont dit comment on aime à Rome, à
Berlin, à Paris. M. Schnitzler, lui, est Thistoriographe, le philo¬
sophe, le pocte de lamour viennois. Suivons-le dans le dédale on
il se meut avec lant d’aisance. Elevé dans le sérail, il en connalt
tous les tours ettous les détours.
L’ingénienx Stendhal, lequel atres bien parlé dans un livre qui
supporte encore la lecture, de Tamour deuropéen 9, montre une
insuflisance des plus fachenses et d’ailleurs unique dans lechapitre
consacré à l'amour allemand. Entre les divers pays de langue
germanique il n’établit aucune distinction, et il éerit sommaire¬
ment, trop sommairement: & Si l’Italien, toujours agité entre la
haine et l’amour, vit de passions et le Français de vanité, c’est
d’imaginalion que vivent les bonst et simples descendants des
aliens Germains.n On allendait mienx de Tillustre psychologue
W
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1. PanphletsOffbrints
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UN PARISIEN DE VIENNE
pourrait s’appliquer à M. Schnitzler. Par une habilude invétérée
ut aufrement
de eritique, je cherchais, en lisant cet auteur, à pénéirer ses
Ctio
idées, à dégager ce que l’on appelle un peu prétentieusement sa
le
P
philosophie: M. Sehnitzler, me demandais-je, esl-il croyant ou
les ci
athée, matérialiste ou spiritualiste, penche-L-il pour la Révolution
ou la Réaction?) Mais c’est en vain que je me posais ces ques¬
tions graves. M. Schnilzler ne nous livre lä-dessus que des
clartés douleuses, sans rien de systématique. Et pour tout dire,
s
peu lui importe. Jene l’en bläme pas, lant s’en faut: son quvre
doit à tout ce qui n’y est pas de conslituer une lecture fort
reposante; mais j’en conclus que M. Schnitzler forme parmi les
auteurs de ce lempsune exception singulière: un tel manque de
profondeur est une chose vraiment profonde.
Rien ne l’intéresse, en vérité, rien ne l’émeut que l’amour ei
la mort, et l’amour — naturellement — plus que la mort. Les
piéces, les dialogues, les contes de M. Schnitzler sont pleins
d’amour et l’on ne saurait trop admirer T’éloquence, la compé¬
tence et la variélé avec lesquelles il en parle. Dans l’impossibilité
od nous sommes d’éludier l’euvre compléte de ce fécond éeri¬
vain, bornons-nous à passer en revue ses nouvelles, ce qu'il a
fait de mienx, an demeurant, à mon avis. Elles offrent à la ré¬
flexion eritique un champ déjà tres vaste.
Les gens superficiels vont répétant que l’homme est partout le
mème et une observation sommaire semble leur donner raison.
Quelques passions ou quelques instinets ménent le monde, mais,
dans la manière dont T’espéce humaine accomplit les rites éter¬
nels, quelle variélé infinie! Dans l’amour, surtout, que de
nuances! On n’aime pas à Paris comme à Berlin, à Rome
comme à Vienne. D’autres ont dit comment on aime à Rome, à
Berlin, à Paris. M. Schnitzler, lui, est Thistoriographe, le philo¬
sophe, le pocte de lamour viennois. Suivons-le dans le dédale on
il se meut avec lant d’aisance. Elevé dans le sérail, il en connalt
tous les tours ettous les détours.
L’ingénienx Stendhal, lequel atres bien parlé dans un livre qui
supporte encore la lecture, de Tamour deuropéen 9, montre une
insuflisance des plus fachenses et d’ailleurs unique dans lechapitre
consacré à l'amour allemand. Entre les divers pays de langue
germanique il n’établit aucune distinction, et il éerit sommaire¬
ment, trop sommairement: & Si l’Italien, toujours agité entre la
haine et l’amour, vit de passions et le Français de vanité, c’est
d’imaginalion que vivent les bonst et simples descendants des
aliens Germains.n On allendait mienx de Tillustre psychologue
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