VI, Allgemeine Besprechungen 1, 7, Muret un Parisien de Vienne, Seite 6


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1. PannhletsOffbrints
LA NOUVELLE REVUE
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cosmopolite. Le reste de son chapitre sur Tamour allemand
contient, à vrai dire, des indications un peu plus précises, mais
elles ne sonl point de Stendhal. Elles sont empruntées à un livre
paru en 1809, intituié Voyageren Aufriche, et dont Tauteur n’est
autre que Cadel-Gassicourt, le célebre apothicaire de Napoléon Ic.
L’opinion de Cadel-Gassicourt sur Tamourtelque le pratiquentles
Autrichiennes lient en pen de mots: & Rien n’est plus complai¬
sant, écrit-il, plus doux qu'une Autrichienne, chez elle T’amour
est un culte. ) Et il ajoute avec une pointe de cynisme: ellya
des femmes légères et capricieuses partout, mais, en général, les
Viennoises sont lidéles et nesont nullement coquelles; quand je
dis qu'elles sont fideles, c’est à Tamant de leur choix, car les
maris sont à Vienne comme partout. ) Reste-t-il assez Parisien,
ce Cadet, mème en parlank de l’Autriche ei des Autrichiennes!
Ses observations sont dailleurs d’un homme avisé et instruil. Lt
nous allons voir tantôt Touvre de M. Sehnitzler confirmer son
témoignage.
Stendhal, qu’on ne saurait trop eiler en pareille matière, dis¬
tingue, comme on se rappelle, dans son livre De l’Amour, qualre
types d’amour essentiels: Pamour passion, Tamour goül, Tamour
physique et l’amour de vanité. Lamour passion serait spécili¬
quement italien comme Lamour de vanité serait essenliellement
français. Dans quelle catégorie ranger Tamour viennois, mé¬
connu par ledit Stendhal, trop briévement défini par Cadet¬
Gassicourt et glorilié dans les piéces et nouvelles de l’auteur qui
fait l’objet de cette étude? Le problème peut sembler Trivole,
mais il s’impose. Parler de M. Schnitzler, c’est parler d'amour,
c’est parler de lamour à Vienne, Donc, et, tout comple fail, je
tiens T'amour viennois, sous la forme ou il remplit les écrits de
M. Schnitzler, pour un sentiment disparate. Chez les femmes de
M. Schnitzler, T’amour revét la forme de Tamour passion, alors
qu'il lient surtout, chez Thomme, de Tamour gout, mélangé d’une
pointe d’amour physique. Très évidemment, la situalion des
hommes par égard à Tamour n’est pas, dans T’euvre de
M. Schnitzler, identique à celle des femmes. Les hommes, chez
M. Schnitzler, vivent de l'amour, les lemmes aussi; mais, parlois
encore, elles en meurent. L’amour est généralement chez la
femme plus sincère, plus désintéressé que chez Thomme. La
femme se donne plus enticrement ei se reprend moins vite. La
Viennoise de M. Schnitzler est bien telle, en somme, que l’avait
déerite le pharmacien attitré de I’Empereur français: lendre,
lidele, capable, quand elle aime, de lous les sacrilices, elle fen¬
UN PARISTE
drait des points aux Pénélope
Passion et fidélité, ce sont
dominants chez la plupart de
dessinées par M. Arthur Schn
doux. Passons-en quelques-un
lan, Théroine du récit (grande
tulé: Madame Bertha Garlan.
qu'elle n'aimait pas, mère de
Tannées de mariage, Bertha Ga
penséc à & l'amant de son choix
bach, un ami d’enfance qui a fa
rière et qu'elle a, depuis lors,
précoce venvage par le souven
Emile Lindbach, Bertha qui h
écrire et lui demande un render
ché et tres aimé des femmes, n
de Bertha et l’invite à le venir vo
émue, délicieusement jolieetfrai
Tel un beau fruit mür, elle tombe
son idée, un début, mais c’est lä
et une fin. Aux billets ardents
rendez-vous, il réßond par des
résiste. Tant et si bien que lana
Tout d’abord, elle s’indigne, elle
peu à peu à une tristesse humi
d’Arthur Schnitzler ne s’emport
mes. Après tout, songe Bertha,
ment dont elle souffre? & N’était¬
maitresse, et pour cela seuleme
sans nulle garantie pour T’aveni
trou de province, le cceur brig
que d’autres s’offriront désorin
restera lidele au souvenir de cet
&Et, si elle veut étre loyale vis
venir encore que, de toute sa v
tent pas moins ce qu'elle a éproc
Plus touchantes encore, la lid
Théroine du récit intitulé Jo
apetite amie ), comme dit pudi
phtisique condamné à une mo
longtemps d’optimistes illusion
moins secret que les autres Ia