VI, Allgemeine Besprechungen 1, 7, Muret un Parisien de Vienne, Seite 8


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1. PanphletsOfforints
LA NOUVELLE REVUE
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courant, n’est pas moins frappée que son ami. Songe-t-elle à ses
intérêts qui sont en jen, à la esilualion v irrégulière, mais con¬
fortable qu'elle va perdre? Elle serait excusable, après lout.
M. Schnitzler, cependant, ne préte pas plus à Marie qu'à,la géné¬
ralité de ses griselles, aucun calenl bas. Si Marie se montre
atrocement allligée, c’est uniquement par affection pour Félix.
Elle ne lui survivra point, elle jure de descendre nvec lui dans
la tombe. Peu à pen, il est vrai, ce senliment s'affaiblit. Un
autre lui suecéde, que nous analyserons plus loin et qui est aussi
tres humain: Thorreur de la mort. Marie n’en reste pas moins
lidéle à Félix jusqu'à son dernier souflle. Je m'attendais à
chaque page, en lisant le roman de M. Sehnilzler, à voir le
drame qu'il expose se compliquer d’un amour quasi-adultère:
Marie allait tromper Félix moribond avec un de ses amis. A
chaque personnage du sexe masculin entrant en scène, je son¬
geais: & Le voilà, le voilà bien, le séducteur!) Je me trompais
et je n'hésite pas à reconnaitre que le roman de M. Schnitzler,
exempt, comme il est, de toute complication dans la note
Crosse), avec son héroine si dévouée et si aimante, est beaucoup
plus poignant, beaucoup plus original que si mes prévisions
injurieuses se lussent réalisées.
El c’est de nouveau une délicieuse créature de passion et de
souffrance que cette autre Marie, lamentable viclime de M. de
Breiteneder, dans le récit intitulé La nonvelle Chanson. M. Karl
de Breiteneder est un jenne homme comme il Fen a beaucoup:
tres sensuel et tres égoiste. Une des femmes qu’il a le plus
aimées s’appelait Marie Ladenbauer. Marie appartenait à une
famille d’artistes ambulanls. Père, mère, frères, tous, dans la
troupe, avaient leur spécialilé. Les uns faisaient des tours
d’adresse on de force, les autres disaient la chansonnette. En
meitant leurs talents en commun et ce qu'ils rapporlaient, les
Ladenbauer nouaient à pen près les deux bouts. Tout le temps
que dura la liaison de Marie, dite dle Merle blanc ), avec M. Karl
de Breiteneder, celui-ci suivit la troupe Ladenbauer comme
à la piste. A telle enseigne que M. de Breiteneder père erut
devoir gourmander monsieur son fils: &Moi aussi, lui dit-il,
j'ai été jenne; mais lidée ne m’est jamais venue de fréquenter
dans les familles demies pelites amies. J'avais bien trop, pour
cela, le sentiment de ma dignité. ) C’est la, pour T’observer en
passant, I'unique propos de M. de Breiteneder père que rapporte
M. Schnitzler. Ne sullil-il pas à caraclériser le personnage? IIs
sont nombreux, dans les nouvelles de Tauteur viennois, les