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1. PamphetsOfbrins
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UN PARISIEN DE VIENNI:
Graccoureiso de celte sorte, ou se découvre le conteur de race.
lIe ü ses
M. de Breiteneder fils continnn, Gailleurs, malgré son pere,
is c0ll¬
Taimer et de suirre Marie Ladenbauer. Mais celle-ci élant lombée
8
malade, M. de Breiteneder, qui nimait en Marie une créature de
éné
joie, uniquement, se détacha d’elle. Ses visttes se firent de plus
nontre
en plus rares. Marie élant devenue completement aveugle,
lix.
M. Karl de Breiteneder linit mème par Tabandenner lout à
i dans
fait, II commenca bien par épronver de sa lächeté quelque
Un
remords. Mais le lemps, peu à pen, accomplit son ceuvre. Et M. de
Breiteneder oublia Marie.,, comme lant d’antres.
A plusieurs années de la, dans un tron de province, M. de Brei¬
teneder, ayanl appris par les afliches qu'une represenlation de la
troupe Ladenbauer au grand complet aura lien le soir mème, ne
résiste pas à la lentalion d’y assister. El il revoit sur la scène, dans
leurs röles ordiraires, lons les membres de Titiusire compagnie.
Marie Ladenbauer, Ia chanteuse popplaire, dite gle Merle blanc 9,
parait à son tour, et son inlirmité lui gagne lous les ecrurs. Elle
commenee par dire la chanson ancienne: Aujourd’hui, je vais
##la campagne avec non bien-aimév; après quoi elle entonne la
Nonpelle Chanson, composée spéciniement pour elle par T'accom¬
pugnateur. M. Rebay. Marie Fexhale une plainte doncc. Elle re¬
grette ses sueces d'autrefois, ellese rappelle les parlies decampagne
avee le bien-nimé. Adien le bonheur! maintenant; adien Tamour!
Adossé contre un pilier, dens le jardin, sous une lanterne, M. de
Breiteneder écoute. Elvoici que les arlistes de la troupe Laden¬
bauer le reconnaissent. IIs n’ont pas de rancune et engagent
M. de Breileneder à venir souper avec enx, à l’issue de la repré¬
senlation, comme autrefois : & Prenez-done place à côté de Marie,
monsieur de Breiteneder v. Et Marie, elle aussi, est heureuse de
sentir M. de Breiteneder si pres d’elle. Karl vondrait étre gentil,
Karl vondrait Trouver, à Tadresse de son ancienne amie, un mot
de sympathie, un mot de pilié; mais c’est en vain. Ala vue d’une
telle déchennee, son ecrur d’homme see se crispe et se ferme: il
vondrait étre à cent lieues delä. ell loucha du côté de Marie et i!
éprouva de nouveau une sensation comme si, lout au fond des
venx de Tinfirme, quelque chose le regardait. Ce n’était point un
regard humain, mais quelque chose de pénible et d’étranger qu'il
n'avait pas connu naguère. Etil fut secoué d’un frisson, comme
s’il était assis à côté d’un fantöme. 9 Marie atenté de mettre sa
main dans celle de M. de Breiteneder, mais, sentant frissonner
son voisin, elle a renoncé à son étreinte: & Pourquoi donc as-tu
peur? demande-Pelle à Karl. Je suis comme autrelois. 9 Mais ces
1. PamphetsOfbrins
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UN PARISIEN DE VIENNI:
Graccoureiso de celte sorte, ou se découvre le conteur de race.
lIe ü ses
M. de Breiteneder fils continnn, Gailleurs, malgré son pere,
is c0ll¬
Taimer et de suirre Marie Ladenbauer. Mais celle-ci élant lombée
8
malade, M. de Breiteneder, qui nimait en Marie une créature de
éné
joie, uniquement, se détacha d’elle. Ses visttes se firent de plus
nontre
en plus rares. Marie élant devenue completement aveugle,
lix.
M. Karl de Breiteneder linit mème par Tabandenner lout à
i dans
fait, II commenca bien par épronver de sa lächeté quelque
Un
remords. Mais le lemps, peu à pen, accomplit son ceuvre. Et M. de
Breiteneder oublia Marie.,, comme lant d’antres.
A plusieurs années de la, dans un tron de province, M. de Brei¬
teneder, ayanl appris par les afliches qu'une represenlation de la
troupe Ladenbauer au grand complet aura lien le soir mème, ne
résiste pas à la lentalion d’y assister. El il revoit sur la scène, dans
leurs röles ordiraires, lons les membres de Titiusire compagnie.
Marie Ladenbauer, Ia chanteuse popplaire, dite gle Merle blanc 9,
parait à son tour, et son inlirmité lui gagne lous les ecrurs. Elle
commenee par dire la chanson ancienne: Aujourd’hui, je vais
##la campagne avec non bien-aimév; après quoi elle entonne la
Nonpelle Chanson, composée spéciniement pour elle par T'accom¬
pugnateur. M. Rebay. Marie Fexhale une plainte doncc. Elle re¬
grette ses sueces d'autrefois, ellese rappelle les parlies decampagne
avee le bien-nimé. Adien le bonheur! maintenant; adien Tamour!
Adossé contre un pilier, dens le jardin, sous une lanterne, M. de
Breiteneder écoute. Elvoici que les arlistes de la troupe Laden¬
bauer le reconnaissent. IIs n’ont pas de rancune et engagent
M. de Breileneder à venir souper avec enx, à l’issue de la repré¬
senlation, comme autrefois : & Prenez-done place à côté de Marie,
monsieur de Breiteneder v. Et Marie, elle aussi, est heureuse de
sentir M. de Breiteneder si pres d’elle. Karl vondrait étre gentil,
Karl vondrait Trouver, à Tadresse de son ancienne amie, un mot
de sympathie, un mot de pilié; mais c’est en vain. Ala vue d’une
telle déchennee, son ecrur d’homme see se crispe et se ferme: il
vondrait étre à cent lieues delä. ell loucha du côté de Marie et i!
éprouva de nouveau une sensation comme si, lout au fond des
venx de Tinfirme, quelque chose le regardait. Ce n’était point un
regard humain, mais quelque chose de pénible et d’étranger qu'il
n'avait pas connu naguère. Etil fut secoué d’un frisson, comme
s’il était assis à côté d’un fantöme. 9 Marie atenté de mettre sa
main dans celle de M. de Breiteneder, mais, sentant frissonner
son voisin, elle a renoncé à son étreinte: & Pourquoi donc as-tu
peur? demande-Pelle à Karl. Je suis comme autrelois. 9 Mais ces