VI, Allgemeine Besprechungen 1, 7, Muret un Parisien de Vienne, Seite 12

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1. PanphOffDrint
LA NOUVELLE REVUE
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si aimable. A Marie, sa compagne, qui prétend partager son
extase, il objeele: gTn ne sais pas que eest bean, tu ne penx
pas ie savoir, puisquetun'as pas à Pen séparer v. IIreste à Félix
un an à vivre, tont an plus Les jours, les semaines, les mois
S’ecoulent sans lui apporter la résignation souhaitable. A la veille
de mourir, in zient plus que jamais à ln vie. Insensiblement, cc
sentiment a gagne sa compagne. A mesure que devient plus
semblable aux morts Phomme à qutelle a uni son existence, elle
se raccroche plus desespérément à la vie. Certes, elle veille sur
son ami avec sollicitude et lui garde fidélité (n’est-elle pas une
douce Mille, une Monee Hille de Vienne?), wais au'on ne lni demande
pas de tenir T’engagement pris naguere: 6 Je parliraiavecloi!)
Nou, non, la vie est bonne, la vie est douce. Marie es! trop jenne
pour partir. Ce sont en general des etres faibles et facilement
domptes que les personnages de M. Schnitzler, lI est tres remar¬
quabie que leur energie se reveille en présence de la mort. Dans
ie desir qu'ils ont de vivre, ils trouvent pour déjouer ses ruses
des ressources d’energie dont on ne les aurait pas eru capables.
Etc’est encore une peinture tragi-comique dIe la force de l’ins¬
tinet de conservation chez Thomme et de cet amour de la vie
qui Peteint an seuil de la mort que la lacon de monologue
intitulé 1e Lienlenant Gustl. Comme la plupart des personnages
de M. Schnitzler, le lieutenant Gustl est un jonvenceau leger,
sceptique ei voluptuenx, fort attache a la vie ei à ses bienlaits.
Pon il se trouve de mettre lin tantotà ses jours
Aussi l’ohl:
par une mort vielentelut semtde-Felle une bien eruelle necessite.
Pourtant, il faut mourir, P’honneur T’exige. Au sortir d’une
andition de Musique sacrée, on il s’est d’ailleurs cordialement
ennuye, ie lieutenant Gusti aen avec un pekin, au vestiaire, une
grave altercation. Ce civil de rien du tont, un maitre boulanger,
un certain Habetswallner, fréquente le meme café quele Neutenant
Gustl. Irn’ei. n pas moins traite ee dernier le plus irrespectuense¬
ient au monde, comme Ss’il ignorait sa qualité. A la face au
peuple sarcastique, il Ta bousculé et traité d'c imbécile) parce
gueil encombrait ie passage. Dans cet estrif, Gustla fait pileuse
ligure. lI a subi T’outrage ssns oser alfronter la fureur de son
adversaire, un colosse. le volla deshonoré, deshonoré à lout
jamais. Mais ie lieutenant Gusil est un bon soldal. Les lois de
Thonneur militaire lui lont un devoir de mourir: i mourra done
et plutot dix lois qufune.
Demain matin, à Taube, il se tnera d’un coup de pistolet. En
altendant, il passe ie reste de la nuit à Häner. Sur le bane du